Gaston MONNERVILLE consacre une partie de ses Mémoires, aux douze ans d’existence du Conseil de la République.
Les pouvoirs de son assemblée lui importent, avant tout. Il insiste notamment sur la réforme constitutionnelle de 1954, qui permet au Conseil de la République " de simple donneur d’avis ", de devenir une " assemblée législative effective ". Chambre pleinement délibérative, elle retrouve peu à peu un vrai pouvoir politique.
G. MONNERVILLE revient sur certains événements marquants : tout d’abord, sur la crise de mai 1947 et " l’éviction des ministres communistes du gouvernement ". Il évoque aussi les séances houleuses qu’il préside quelques mois plus tard. Le 1er et le 5 décembre 1947, le Conseil examine le projet de loi sur la protection des libertés et la défense du travail, texte " que le parti communiste appela aussitôt les lois scélérates et hyperscélérates ". Fait exceptionnel au Luxembourg, le climat est agité ; le Président a du mal à faire régner l’ordre. A coups redoublés, il frappe son bureau de son coupe-papier... et le brise.
En qualité de Président, il défend avec vigueur les prérogatives de son assemblée. Et même, il en résulte un conflit avec l’Assemblée nationale, à la fin du mois de juin 1948. Le Président de la République, Vincent Auriol, demande au " Comité Constitutionnel " (ancêtre du Conseil Constitutionnel actuel) de trancher le litige, ce qu’il fait, en faveur du Conseil de la République et donc, en donnant raison à Gaston Monnerville.
Il évoque également le transfert au Panthéon des cendres de Victor Schoelcher et de Félix Eboué, en mai 1949. Il est à l’origine de ce transfert et la cérémonie débute dans le jardin du Luxembourg.
Il aborde aussi le déclenchement de la guerre d’Algérie et évoque, à ce sujet, la mission que le Chef de l’État et le Gouvernement lui confient, en septembre 1957, pour aller expliquer aux pays d’Amérique latine la position de la France. Gaston Monnerville eut souvent pour mission de montrer que la France n’est pas esclavagiste ou colonialiste : n’était-il pas la preuve vivante du contraire ?
13 mai 1958 : C’est la révolte d’Alger. Les appels au Général de Gaulle se multiplient de chaque côté de la Méditerranée.