Entretien avec Mme Hélène ROOS, Ambassadrice de France en Bolivie
Mercredi 9 juillet 2025, Mme Maryse CARRÈRE (Rassemblement démocratique et social européen – Hautes-Pyrénées), présidente du groupe d’amitié France-Pays Andins, s’est entretenue avec Mme Hélène ROOS, Ambassadrice de France en Bolivie.
Les échanges ont d’abord porté sur la situation politique bolivienne, marquée par une grande instabilité et une forte fragmentation à l’approche des élections générales du 17 août 2025. Pas moins de neuf candidats sont en effet habilités à se présenter à la succession du Président sortant Luis ARCE. Leurs dissensions font apparaître des divisions internes aussi bien au sein du Mouvement vers le socialisme (MAS) que de l’opposition de droite. Les programmes des différents candidats ont été détaillés par Mme l’Ambassadrice.
La crise économique que traverse le pays a ensuite été évoquée.
L’inflation annuelle très forte, qui devrait atteindre 15 % en 2025 en Bolivie, rend les produits de base difficilement accessibles pour une grande partie de la population. Le pays est confronté à un déficit budgétaire croissant, en partie dû à une baisse de ses ressources fiscales. Près de 80 % de son économie serait informelle. Le manque de devises affecte l’importation de carburant, provoquant des pénuries d’essence et de diesel. Cette situation entraîne une montée des tensions sociales, avec des blocages de routes dans plusieurs régions, et le départ d’une partie de la population et des entreprises vers des pays tels que l’Argentine et le Paraguay. La question d’un recours au Fonds monétaire international (FMI) est aujourd’hui posée, mais continue de diviser la classe politique bolivienne.
Dans ce contexte, la France, perçue comme un partenaire équilibré, pourrait avoir un rôle à jouer pour aider la Bolivie à se réformer, notamment grâce à l’action de l’Agence française de développement (AFD). La coopération franco-bolivienne, déjà reconnue en matière de lutte contre les incendies, mériterait par ailleurs de se développer dans les domaines de l’énergie et des métaux rares. La priorité doit, aussi et surtout, être donnée à la coopération dans la lutte contre le narcotrafic, alors que la Bolivie est le troisième producteur mondial de coca, après la Colombie et le Pérou.
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Jean-Christian LABIALLE
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