Mme Colette Mélot, Présidente du groupe interparlementaire d’amitié France-Slovénie, a reçu pour un déjeuner de travail S.E. M. Andrej Slapničar, Ambassadeur de Slovénie en France, accompagné de Mme Miriam Možgan, Ministre plénipotentiaire, adjoint de l'Ambassadeur. MM. Jackie Pierre, Gérard César, Mmes Catherine Troendlé, Marie-Hélène Des Esgaulx, M. Antoine Lefèvre, Mmes Marie-Annick Duchêne et Vivette Lopez, Sénateurs, ont participé à cette rencontre.

Mme Mélot, après avoir présenté le groupe d’amitié, a souhaité la bienvenue à M. Slapničar, qui a présenté ses lettres de créances au Président de la République le 8 septembre 2015. L’Ambassadeur a insisté sur l’importance de la dimension parlementaire dans le cadre du partenariat stratégique bilatéral signé en 2011.

Parmi les défis rencontrés par les deux pays figure notamment la question des réfugiés. La Slovénie, dont les effectifs des forces de police s’élèvent à 8 000 personnes, est un lieu de fort passage des migrants : en dix semaines, elle a été traversée par environ 300 000 personnes, et jusqu’à 13 000 par jour. Elle a donc sollicité l’assistance des pays de l’Union européenne afin d’accroître les contrôles et procédures d’enregistrement aux frontières, mais aussi de renforcer la protection civile. Par ailleurs, ainsi que l’a souligné le Premier ministre, M. Miro Cerar, l’option d’un « mini-Schengen », c’est-à-dire d’un espace de libre-circulation restreint à quelques pays, n’est pas acceptable pour la Slovénie. Il convient de noter que les migrants n’aspirent pas à rester dans le pays, qu’ils traversent généralement en moins d’une journée : seules 120 demandes d’asile ont été déposées, et les capacités d’accueil (800 personnes) annoncées dans le cadre du plan européen de « relocalisation » ne sont pas encore utilisées.

L’entretien a également porté sur la lutte contre la radicalisation terroriste et la « dé-radicalisation ». L’Ambassadeur a insisté sur les mesures positives mise en place en particulier à destination des jeunes, dans la continuité de « l’agenda positif pour la jeunesse des Balkans occidentaux » lancé au printemps 2015 lors d’une rencontre à Brdo co-présidée par les ministres des Affaires étrangères slovène et français. La Slovénie souhaite également soutenir le dialogue interculturel, par exemple en s’associant étroitement aux activités de la fondation Anna Lindh ou en développant l’Université euro-méditerranéenne (EMUNI). Les Sénateurs et M. Slapničar ont également évoqué la possibilité de créer un service de renseignement européen.

A la demande des participants, l’Ambassadeur de Slovénie a dressé un bilan de la COP21 vu de Ljubljana. Après avoir félicité la présidence française pour l’accord ambitieux et historique qui a été conclu, M. Slapničar a mis en exergue les efforts faits pour soutenir les énergies renouvelables et protéger la forêt, qui couvre environ 70 % du territoire. Il a cependant souligné que la Slovénie était située sur un axe routier très emprunté par les poids lourds européens, qui contribuent ainsi substantiellement à l’émission de gaz à effet de serre dans le pays.

Les Sénateurs ont enfin interrogé M. Slapničar sur l’état de la formation professionnelle en Slovénie, qui est peu à peu mise en place, sur le sentiment européen de la population et sur divers sujets communautaires.

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