Né le 13 mai 1808 à Sully-sur-Loire, Edmée Patrice Maurice, Comte de Mac-Mahon, fils d'un pair de France, fut d'abord destiné à la carrière ecclésiastique et entra au petit séminaire d'Autun. Mais il en sortit bientôt pour venir à Versailles dans une institution préparatoire à l'Ecole militaire et fut reçu à Saint Cyr en 1825.

Il participe à l'expédition d'Algérie en 1830. Ses brillants état de service le propulsent rapidement au premier rang de l'armée française. En 1852 il est promu général de division. En 1855, pendant la guerre de Crimée, il dirige l'assaut contre Sébastopol et s'empare de la tour de Malakoff. Il fera à un envoyé spécial du général en chef anglais soucieux de savoir s'il pouvait tenir la position la célèbre réponse : « J'y suis, j'y reste ».

Le 22 septembre 1855 il est promu grand-croix de la Légion d'honneur et Napoléon III  nomme le général Mac-Mahon sénateur le 24 juin 1856. Il n'eut pas un rôle parlementaire important, ses divers commandements ne lui ayant pas permis une présence assidue aux séances de la Haute assemblée ; toutefois, en 1858, il s'opposa à la loi de sûreté générale proposée par le général Espinasse, ministre de l'Intérieur.


Le 4 juin 1859 il eut la plus grande part à la victoire de Magenta, et sauva Napoléon III menacé d'être fait prisonnier avec toute sa garde. Le 5, Mac-Mahon fut fait maréchal de France et duc de Magenta sur le champ de bataille. 

Entrée du maréchal Mac Mahon à Alger en 1864

De 1864 à 1870, il occupa les fonctions de gouverneur général de l'Algérie. Dans la séance du 24 mars 1868, il prend la parole longuement lors de la délibération de la loi relative à un crédit pour l'Algérie et dresse un bilan de la situation de ce pays qu'il conclut en ces termes : « Si quelques-uns d'entre vous ne partagent pas mon opinion, je leur dirai de venir voir par eux-mêmes cette Algérie... Qu'ils voient par eux-mêmes, et ils ne douteront pas plus que moi de l'avenir de l'Algérie, qui sera dès lors la plus belle colonie que la France puisse posséder. »

Il fut blessé et fait prisonnier lors de la guerre de 1870. A son retour, en mars 1871, il accepte de Thiers le commandement de l'armée de Versailles, chargée de reprendre Paris aux communards.

Le 24 mai 1873, à la suite de la chute de Thiers et de l'échec de la tentative de restauration de la monarchie, il fut élu président de la République. Dans une lettre à l'Assemblée il déclare qu'il continuera avec elle « l'œuvre de la libération du territoire et du rétablissement de l'ordre moral dans notre pays ». Il choisit le duc de Broglie comme Premier Ministre et prend un série de mesures de réaction politique et sociale et d'ordre moral.

Désireux de voir les lois constitutionnelles votées par l'Assemblée, il l'invite à discuter la loi sur la création du Sénat, « institution que paraissent réclamer le plus impérieusement les intérêts conservateurs ». La loi sur les pouvoirs publics est définitivement votée le 25 février 1875.

Mac-Mahon se heurte à la majorité républicaine hostile et après les élections de février 1876 il obtient du Sénat la dissolution de la Chambre. Gambetta le met en demeure, dans son discours de Lille, d'avoir à « se soumettre ou à se démettre ». Les élections d'octobre 1877 ayant à nouveau donné la majorité aux républicains, il se voit contraint de choisir ses ministres parmi leur rang. Il donne sa démission le 30 janvier 1879, avant la fin de son septennat, à la suite des élections sénatoriales qui furent une nouvelle victoire pour les républicains.