JUBILE DE GEORGES PERNOT

(Discours prononcé le 12 novembre 1950 à Besançon)

Madame, Excellence, Mesdames, Messieurs,

Je voudrais que vous sentiez que les remerciements que je désire vous adresser ne sont pas simplement formels. Depuis que le Conseil de la République m’a appelé à l’honneur de le présider, j’ai eu maintes fois l’occasion de prendre part à des manifestations publiques et même à des jubilés. Mais il m’a été rarement donné d’assister à une réunion comme celle d’aujourd’hui, qui est, en quelque sorte, un symbole d’union. Union de tous les hommes de bonne volonté autour d’un homme de labeur et de probité.

Je ne viens pas vous parler de M. Georges PERNOT et vous dire qui il est. Vous pourriez me répondre : « Pardon, Monsieur, mais nous le connaissons mieux que vous ! ».

Et vous auriez raison. La manifestation d’aujourd’hui, et sa haute qualité en sont la preuve.

Je vois, en effet, dans cette salle, des hommes, des femmes de tous âges et de toutes conditions. J’aperçois un grand nombre de Conseillers généraux, de Maires, de Conseillers municipaux et, tous, vous êtes ses amis. Au surplus, voilà bientôt vingt-sept ans que vous l’envoyez vous représenter dans les diverses Assemblées départementales et locales, ainsi qu’à la Chambre des Députés au Sénat, souvent au Gouvernement, et maintenant au Conseil de la République.

27 années de mandat consécutives ! Quelle belle fidélité des électeurs du Doubs, mon cher Président ! A la vérité, de quoi faire rêver beaucoup de vos collègues !

Il y a peu d’hommes politiques qui peuvent se vanter, et s’honorer, d’avoir mérité pendant si longtemps la confiance et l’affection de leurs concitoyens. Et cette fidélité dans la permanence des mandats successifs dont vous avez été investi, est, à elle seule, le témoignage le plus probant des qualités et des vertus que vous incarnez. C’est pourquoi j’ai tenu à venir personnellement vous apporter ici l’expression de mes sentiments d’admiration et de respect. Mais permettez-moi également d’y ajouter, ce qui est encore plus précieux, à quoi, je le sais, vous serez davantage sensible : le témoignage de l’immense estime en laquelle vous tiennent vos collègues du Conseil de la République.

Je sais, mon cher Président, que depuis près d’une heure, en écoutant tous ces discours, vous subissez un supplice qui n’a rien d’agréable. Je ne partage pas, cependant, l’avis de ces Suédois, que rappelait tout à l’heure Edgar FAURE, qui prétendent que la modestie n’existe pas puisque invoquer sa modestie, c’est déjà en manquer ; je suis le témoin, constant et quotidien, de la modestie véritable de M. PERNOT.

Mais, quelle que soit votre volonté d’effacement, il n’est pas possible que ne naisse pas en vous aujourd’hui une joyeuse fierté, de voir tous ces hommes et toutes ces femmes rendre un public hommage à la droiture, à la rectitude de votre vie publique, comme de votre vie privée.

Votre vie privée, chacun la connaît. Elle est faite de probité, de clarté, d’abnégation, d’absolu dévouement à votre famille.

Votre vie publique, elle est l’image de votre vie privée. Oh ! certes, nous savons –et ce n’est pas trahir une confidence- quelles réticences familiales ont retenu vos premiers pas dans la vie publique. Une admirable affection qui vous a toujours soutenu au cours de votre existence, s’alarmait, il y a 27 ans, lorsque vous fûtes sollicité d’entrer dans la lutte politique. Nous comprenons les appréhensions qui ont été les vôtres à cette époque, Madame, si nous ne les partageons plus aujourd’hui. Les innombrables servitudes que la vie politique nous impose et que connaissent trop bien, hélas, les familles des Parlementaires, Mme Georges PERNOT les avait pressenties, et nous comprenons qu’elle ait, à ce moment-là, songé au bonheur de son foyer. Mais elle savait aussi que Georges PERNOT n’est pas homme à se dérober lorsqu’il s’agit de servir et quand il eut choisi la voie dans laquelle il devait faire un si long chemin, il a trouvé auprès de lui, à tout moment, aux heures joyeuses comme aux heures lourdes, la compagne la plus dévouée et la plus compréhensive. En songeant alors, Mesdames et Messieurs, à ce que le département du Doubs, et notre pays eussent perdu, si Georges PERNOT n’avait pas été cet homme d’Etat que nous honorons aujourd’hui, nous ressentons comme un devoir, en témoignage de reconnaissance pour les sacrifices que vous avez consentis à la carrière de votre mari, de vous dire, Madame, au nom du Pays, Merci !

On a parlé du juriste qu’est Georges PERNOT, et le Bâtonnier PLANTY, en termes excellents, auxquels je n’ai rien à ajouter, a retracé tout à l’heure les grandes lignes d’une carrière qui a honoré non seulement le Barreau de province, mais celui de Paris. Je comprends admirablement l’attachement de M. Georges PERNOT pour sa profession. Je suis moi-même un de ceux qui ont eu le grand honneur de porter la robe, et je sais quelle nostalgie étreint parfois ceux que les circonstances tiennent impérieusement éloignés du prétoire.

Pour ma part –c’est une confidence que je vous livre- n’exerçant plus ma profession depuis le jour où la bienveillance de mes collègues m’a placé au fauteuil présidentiel, j‘ai transporté à la Présidence ma modeste robe de laine noire, et j’ai ainsi la joie, un peu triste de la revoir de temps en temps, en attendant le jour où il me sera donné, peut-être, de la revêtir de nouveau.

Je comprends votre amour pour une profession dont votre désintéressement a fait un sacerdoce véritable. Je sais que là où d’autres, par leur labeur et les services rendus, eussent fait fortune, Monsieur Georges PERNOT, lui, s’est contenté de faire son devoir. Cette caractéristique profonde de la vie de Georges PERNOT, le dévouement désintéressé, nous la retrouvons à un moment très noble de son existence, en 1914. Certains ont essayé parfois de ternir son passé. Pour nous, il nous suffit de rappeler qu’en 1914, alors qu’il appartenait à ce qu’on appelait la « Territoriale », et qu’il était père de quatre enfants, il demanda à servir au front ; parti comme caporal d’infanterie, il revint lieutenant, plusieurs fois blessé, avec la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur et trois citations.

C’est que Georges PERNOT appartient à ces hommes profondément attachés à leur pays ; ils en connaissent le passé, l’idéal ; ils consacrent leurs efforts à tenter de le réaliser, même s’ils pensent que leur vie ne suffira pas pour y atteindre. 

C’est peut-être la vertu la plus haute de l’homme que nous fêtons aujourd’hui, ce désintéressement total, ce dévouement absolu à la collectivité, ce civisme qui englobe, en une même volonté d’action et d’amour, la Famille et la Patrie. 

Georges PERNOT pourrait être résumé en un mot : une conscience.

Il symbolise aussi ce qu’au grand siècle, on appelait : « l’honnête homme », ce Français dont la réputation suffisait autrefois à faire grande la France, ce Français qui avait toujours présent à l’esprit, dans ses paroles comme dans le moindre de ses actes, le sens de la mission que lui conférait ce seul titre de Français.

Georges PERNOT, toute votre existence illustre cette vérité, et nous montre que peuvent aisément coexister la morale et la politique. Ce n’est pas une réussite si courante, et ma présence ici a pour but de le souligner et de célébrer l’exemple que, sur ce point là, aussi, vous ne cessez de nous donner.

*

*   *

Me rappelant, maintenant, et pour quelques instants, ma qualité de Président du Conseil de la République, je veux vous dire, Mesdames et Messieurs, combien nous nous honorons d’avoir dans notre Assemblée l’homme que vous avez envoyé siéger parmi nous. Je le dis avec force. Si, peu à peu, de cette Assemblée, dont on a voulu faire une Assemblée seconde, nous parvenons à faire la seconde Assemblée, c’est, en grande partie, grâce à l’effort, à la contribution si précieuse et au labeur incessant de Monsieur Georges PERNOT.

Que ce soit à la Commission des Affaires étrangères ou comme Président, unanimement respecté de la Commission de la Justice et de Législation, ses avis sont recherchés, sollicités, suivis. Empreints de modération, de sagesse, et toujours marqués du souci de respecter les principes juridiques fondamentaux comme l’opinion sincère d’autrui, ils se révèlent d’une valeur et d’un poids déterminants dans la discussion.

Combien de fois, traversant notre Salle des Conférences, n’ai-je pas aperçu, se découpant en ombre chinoise, sur la clarté d’une des hautes fenêtres du Palais du Luxembourg, une silhouette fine, le cou légèrement rentré dans des épaules comme rassemblées pour l’élan dans la chaleur de la discussion, une main agile dont les doigts s’agitent sans menace, des yeux qu’illumine la plus sincère conviction, une voix claire, courtoise mais persuasive : c’est Monsieur Georges PERNOT convainquant un collègue de la nécessité d’un vote, toujours intelligent et marqué au coin de l’honneur et de l’intérêt national.

Mais c’est surtout à la Tribune que celui à qui fut donné le beau titre de : Juriste du Sénat et que j’appellerais volontiers le Conseiller des Conseillers de la République, révèle la nécessité de sa présence parmi nous.

Souvent, Mesdames et Messieurs, et à la place que j’occupe, il m’est aisé d’en porter témoignage, une affaire est peu claire, la discussion s’égare, les Sénateurs hésitent sur la décision à prendre, le Gouvernement lui-même s’aperçoit qu’il a été insuffisamment informé. Un doigt se lève : Georges PERNOT a demandé la parole. Le voici qui escalade la tribune d’un pas souple et décidé.

Dès ses premiers mots, et selon une formule qui lui est familière, il demande « la permission de nous rendre attentifs » aux difficultés du problème dont il s’agit. Le silence s’établit. Peu à peu, sa parole, toujours courtoise, séduit. Sans vaine déclamation, par la seule vertu de son intelligence claire et précise, de sa probité intellectuelle, de son sens inné de la mesure, il convainc les esprits les plus réfractaires. Les arguments se succèdent en une construction logique irrésistible. La rigueur du raisonnement, la sûreté de l’argumentation s'imposent à l’auditoire. Tout ce qui paraissait abscons ou vague ou imprécis, s’éclaire soudain, paraît simple et logique. Chacun a compris, car Georges PERNOT a parlé.

Et même ceux qui, retenus par des soucis de politique subalterne ne votent pas comme lui, font effort pour ne pas manifester la conviction que Georges PERNOT a fait naître en eux. 

Telle est l’influence, telle est l’autorité incontestée dont Georges PERNOT jouit au sein de notre Assemblée.

Vous comprendrez dès lors que son Président ait souvent recours à lui lorsque quelque problème difficile a besoin d’être résolu.

Ce fut le cas pour le problème constitutionnel, l’un des plus importants de l’heure présente.

Cette révision de la Constitution, dans l’intérêt même du travail parlementaire, dans l’intérêt surtout de la Nation, il est urgent de la réaliser. Tout retard apporté à cette réforme indispensable constituerait une dérobade qui serait sévèrement jugée par le Pays.

Je suis persuadé que vous tous qui êtes ici présents, me comprenez fort bien ; je parle à un public composé de Conseillers Généraux, de Maires, de Conseillers municipaux, de personnes appartenant au commerce et à l’industrie, c’est-à-dire, à une sorte de microcosme de la vie française.

Laissez-moi donc vous dire que, si nous avons demandé pour le Conseil de la République certains pouvoirs qui lui sont refusés présentement, c’est que nous croyons très sincèrement traduire le sentiment de la Nation que vous représentez vous-mêmes ici.

Le Conseil de la République est la représentation, l’émanation même des Conseil Généraux, des Municipalités. Nous prétendons être vraiment, et surtout depuis la loi de 1948, qui a fixé les modalités de son recrutement, le Grand Conseil des Communes de France. C’est, à ce titre, que nous réclamons la possibilité d’exprimer les aspirations de ces collectivités locales.

Nous n’avons qu’une ambition : faire un travail sérieux dans l‘intérêt de la Nation. Hommage, mais hommage trop souvent verbal, a été rendu à la valeur de notre labeur, qui est celui d’hommes expérimentés, aux prises avec les problèmes complexes, difficiles, ardus de la vie quotidienne de la Nation.

Oui, hommes d’expérience ; car, outre de très nombreux Conseillers municipaux, le Conseil de la République comprend, sur les 320 membres qui le composent, 124 Conseillers généraux, 107 Maires, et 20 Présidents de Conseils généraux. Lorsqu’une Assemblée compte, dans son sein, de tels magistrats municipaux et départementaux qui, tous les jours, donnent la preuve de leur compétence et de leur dévouement dans la gestion des intérêts locaux ou régionaux, est-il excessif, est-il présomptueux de demander que leur avis soient accueillis avec plus de considération ? Je m’adresse ici, -révérence gardée »- à nos amis qui siègent au Gouvernement ou à l’Assemblée nationale, et je leur demande de nous aider à obtenir que les avis de la seconde Assemblée soient l’objet de plus d’attention de la part de la Chambre souveraine. Je répète ce que j’ai souvent dit, même si mes paroles devaient se heurter au scepticisme systématique de certains : nous voulons une collaboration cordiale et féconde entre les deux Assemblées, notre bonne volonté ne saurait être mise en doute. Nous sommes assez mûrs politiquement pour savoir que tout conflit entre les deux Chambres du Parlement ne profiterait qu’aux adversaires du régime républicain.

Mais l’expérience a suffisamment démontré que la Constitution actuelle mérite d’être modifiée. L’autorité de l’Etat l’exige Et il n’y a pas de démocratie sans autorité de l’Etat ; celle-ci repose sur l’adhésion du citoyen qui doit la respecter d’autant plus qu'elle émane de lui, puisque déléguée par lui.

Mais il n’est pas d’autorité possible, si la loi n’est pas obéie. Cependant, pour que la loi soit obéie, faut-il encore qu’elle soit claire, simple et compréhensible.

Or, Monsieur Georges PERNOT, vous êtes aussi de ceux qui faites tous les jours l’effort nécessaire pour que la loi soit claire et compréhensible. Ainsi que vous l’avez dit à la Tribune, dans vos articles, dans la presse, et dans les revues spécialisées où vous écrivez –que je lis toujours avec l’attention la plus scrupuleuse, la confection des lois, si secondaire qu'elle puisse paraître aux esprits non avertis, est l’essentiel d’une République démocratique, le fondement même des principes sur lesquels elle repose. Or, si, comme on l’a souvent dit, les textes qui émanent du Conseil de la République, sont, en général, des textes clairs, compréhensibles et conformes aux principes généraux du droit, c’est parce que vous êtes l’un de deux, et le plus éminent d’entre eux, qui s'appliquent farouchement à leur difficile rédaction. Cet hommage qu’au nom de tous nos collègues, je suis venu vous rendre ici, est à la fois l’expression de la justice et de leur respectueuse admiration.

Juriste exceptionnel, patriote, Sénateur éminent, voilà, Mesdames et Messieurs, des titres qui suffiraient amplement à justifier l’estime dont vous entourez votre compatriote.

Vous dirai-je qu’à mon sentiment, il a un titre plus haut et plus noble à notre attachement. C’est d’être un « Européen ».

Dès la fin de la terrible épreuve de 1914-1918, après avoir mis dans la bataille sa volonté, sa santé et toute sa foi dans les destinées de son Pays, il a été immédiatement parmi les premiers à crier que les guerres devaient cesser, que l’Europe devait s’organiser en vue de créer et d’affermir la paix. Il défendit, des premiers, les thèses du Fédéralisme européen ; et c’est dans le dessein de les voir aboutir qu’il représenta la France à la Société des Nations, comme récemment d’ailleurs il la représentait encore à l’O.N.U. « Tous ceux qui réfléchissent, proclamait-il, sont obligés de reconnaître que si les pays libres de l’Europe veulent garder leur indépendance, il est indispensable qu’ils unissent leurs efforts, et qu’ils créent entre eux, des liens solides et durables, aussi bien sur le plan politique que sur le plan économique. L’Europe unie est une grande espérance. Il dépend de la volonté des peuples et de la sagesse des Gouvernements que l'espérance d’aujourd’hui soit la réalité vivante de demain ».

Qu’il me soit permis de dire qu’en travaillant ainsi à la construction d’un monde nouveau, Georges PERNOT restait un grand Français ; il portait l’idéal de la France aux limites mêmes de l’Humanité.

Cet idéal, fondé sur le respect de la dignité humaine, sur le respect des libertés, de toutes les libertés comme vous l’avez écrit : liberté individuelle, liberté politique, liberté religieuse, libertés familiales. Toute votre vie, sous avez bataillé pour elles, et c’est une raison nouvelle pour que vous ayez droit à la gratitude de la Nation.

J’appartiens à l’un des éléments de la Nation, on m’excusera de le rappeler, pour lequel la liberté a toujours été le bien suprême, celui qui veut qu’on donne sa vie pour lui. Les Hommes d’Outre-Mer mettent au-dessus de tout ce grand et noble principe qu’est le respect de la dignité humaine, le respect de la liberté des hommes. Et c’est pourquoi à l’hommage général qui vous est rendu aujourd’hui, je crois devoir joindre très pur et très vif, mon hommage personnel pour un homme qui consacra sa vie et ses forces à la défense d’un si haut idéal.

Vous n’avez jamais désespéré de votre Patrie Française, pas plus que nous-même n’avons jamais désespéré de l’idéal français.

Et lorsque je pense à cet idéal que vous défendez avec tant d’ardeur, une image vient habiter ma pensée, un souvenir monte en moi, fils d’un pays lointain où l’une de vos compatriotes est venue, voici plus d’un siècle, apporter à son tour le message de la France. C’est le souvenir de cette admirable franc-comtoise, Anne-Marie JAVOUHEY, récemment béatifiée à Rome, et dont l’exemple, la foi, le dévouement, l’abnégation, ont si puissamment contribué à la libération de mes frères de race.

Considérez, s’il vous est agréable, que je viens aujourd’hui vous rendre la visite qu’avec tant d’humanité elle avait faite à mes pères.

Comme elle, vous êtes un fils de cette magnifique contrée de France, dont la beauté et la richesse ont suscité tant d’appétits divers au cours de l’Histoire. Comme en elle, votre pensée et votre action, débordent les limites de votre province et de votre patrie, pour étendre leurs bienfaits aux hommes de bonne volonté quels que soient leur extraction, leur origine, leur confession, ou le lieu de leur naissance. Faisant cela, c’est la France, qu’une fois de plus, vous servez. Cette France qui, si longtemps, a servi de guide et de phare à ceux qui se demandent où est le devoir humain ; qui a consenti tant de sacrifices au bonheur des hommes, au point que déjà Michelet disait que s’il fallait accumuler les sacrifices en hommes, en or, en efforts de toutes sortes qu’elle a faits pour l’humanité, la pyramide de la France irait jusqu’au ciel.

C’est elle que vous avez toujours servie, cette France vers laquelle se tournent les hommes qui s’interrogent sur le destin de la liberté et qui, aux heures des grands périls, apparaît comme auréolée « du flamboiement des yeux posés sur elle ».

C’est l’hommage essentiel que je voulais vous rendre, Monsieur Georges PERNOT.

La France restera toujours à la hauteur de son immortelle mission, car grâce à des fils comme vous, sa permanence ne sera jamais mise en doute.

Gaston MONNERVILLE.