Lundi 8 février, à 18h, le groupe d’amitié a entendu S.E. M. Christian Masset, Ambassadeur de France en Italie, sous la présidence de M. Hervé Marseille.

Ont également participé à la réunion, en présentiel ou en visioconférence : M. Serge Babary (LR – Indre-et-Loire), M. Jerôme Bascher (LR - Oise), Mme Catherine Belrhiti (LR - Moselle), Mme Martine Berthet (LR - Savoie), M. François Bonhomme (LR – Tarn-et-Garonne), M. Yves Bouloux (LR - Vienne), Mme Toine Bourrat (LR-A - Yvelines), M. Olivier Cadic (UC – Français établis hors de France), M. François Calvet (LR – Pyrénées orientales), M. Christian Cambon (LR – Val-de-Marne), Mme Laure Darcos (LR - Essonne), Mme Patricia Demas (LR – Alpes maritimes), Mme Dominique Estrosi-Sassone (LR - Alpes maritimes), M. Rémi Féraud (SER - Paris), Mme Catherine Fournier (UC – Pas de Calais), Mme Joëlle Garriaud-Maylam (LR - Français établis hors de France), M. Loïc Hervé (UC – Haute Savoie), M. Jean-Yves Leconte (SER - Français établis hors de France), M. Frédéric Marchand (RDPI - Nord), Mme Isabelle Raimond-Pavero (LR – Indre-et-Loire), Mme Marie-Pierre Richer (LR - Cher), M. Jean-Marc Todeschini (SER - Moselle), Mme Dominique Vérien (UC - Yonne).


S.E. M. Christian Masset, Ambassadeur de France en Italie, a rappelé les récents évènements politiques conduisant au « moment Draghi ». Son gouvernement devra faire face à trois grandes urgences :

- la crise sanitaire, l’Italie étant le pays le plus touché d’Europe, avec plus de 91 000 morts. Les personnels soignants sont les premiers à bénéficier d’une vaccination. Les mesures de restriction s’inscrivent dans une approche différenciée selon les régions, un comité scientifique faisant passer les régions le cas échéant d’une catégorie à l’autre selon l’évolution de la pandémie ;

- l’urgence économique, le pays connaissant une des plus fortes baisse du PIB en Europe (à - 9,2 %). Le tourisme y représente 13 % du PIB (contre 8 % pour la France) ; les nombreuses PME familiales ont beaucoup de difficultés à supporter la crise ; l’interdiction des licenciements peut freiner les restructurations ;

- la crise sociale, avec le risque de basculement dans la pauvreté d’une partie de la population, en particulier les jeunes. Ces derniers souffrent d’un taux de chômage parmi les plus élevés d’Europe ; ¼ des jeunes de 18 à 25 ans ne sont ni en étude ni en emploi. Il a été décidé de fermer les écoles dans le contexte de crise sanitaire ; le poids des restrictions a donc beaucoup pesé sur le système éducatif.

L’enjeu pour le gouvernement de M. Draghi sera de s’assurer que les moyens financiers européens seront utilisés à bon escient.

Le moment politique est très fort et semble révéler une accélération de la transformation en cours en Italie, comme dans d’autres pays, et semble-t-il marquée par :

- Un reflux du populisme, assorti d’un besoin de protection et de mesures concrètes ;

-  Un retour de la politique italienne vers le centre et un recentrement du débat politique ;

-   Un rôle accru de l’Italie sur la scène européenne et internationale.

Un coup de projecteur sera mis sur le pays, sachant que l’Italie assurera la présidence du G20 ainsi que de la co-présidence de la COP 26.

M. Mario Draghi pourrait bénéficier d’un « état de grâce », même s’il devra affronter la crise économique et sociale.

Janvier  2022 marquera une étape importante avec l’élection du Président de la République, qui structure la vie politique italienne.

Les relations franco-italiennes se portent bien. Un moment abîmée, cette relation a été reconstruite avec un temps fort : le sommet du 27 février 2020, qui a tracé la voie pour trois ans et renforcé la solidarité entre nos deux pays (dont les frontières n’ont jamais été fermées durant la pandémie, ce qui n’empêche pas les contrôles bien sûr).

La discussion est engagée pour préparer le futur traité du Quirinal.

Les relations économiques font parfois l’objet de difficultés ou de malentendus, sur lesquels il convient de travailler. Et il faut aller de l’avant à la faveur du plan de relance, notamment s’agissant des secteurs d’avenir suivants : micro-électrique, cloud, espace, batteries électriques, et, plus généralement, les secteurs contribuant à la transition environnementale, comme l’hydrogène.

À l’issue de l’intervention liminaire de S.E. M. Christian Masset, les sénateurs ont posé de nombreuses questions, qui ont permis d’approfondir des sujets d’actualité dans les domaines tant politiques (dont les questions migratoires et de politique étrangère) qu’économiques, sanitaires et culturels.

M. Hervé Marseille, Président, a salué l’action conduite par l’Ambassadeur de France, qui travaille ardemment à un renforcement des relations entre la France et l’Italie. Il a conclu en soulignant que ces relations sont un atout pour l’Europe et que le groupe interparlementaire d’amitié pouvait y contribuer.

S.E. M. Christian Masset a confirmé l’importance de la diplomatie parlementaire pour rapprocher les nations et les peuples.

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