BAUSSET Louis-François, cardinal duc de Bausset

Pair de France

BAUSSET (LOUIS-FRANÇOIS, DUC ET CARDINAL DE), pair de France, né à Pondichéry (Inde), le 14 décembre 1748, mort à Paris, le 21 juin 1824, fut confié à son oncle, l'évêque de Béziers, qui le fit élever aux Jésuites de la Flèche, puis Paris au collège de Beauvais, et enfin au collège de Navarre, où il prit ses degrés; il était déjà chanoine du diocèse de Béziers et recteur de la chapelle du Saint-Esprit à Fréjus. En 1770, il fit partie de l'Assemblée du clergé, et fut nommé, en 1772, vicaire général d'Aix, puis vicaire général administrateur à Digne (1782), et sacre, le 18 juillet 1784, évêque d'Alaise Chargé de présenter au roi les cahiers des Etats du Languedoc, il fit partie de l'Assemblée des notables en 1787, et fut sur le point d'être nommé précepteur du dauphin. En 1790, l'Assemblée constituante supprima le siège épiscopal d'Alais; M. de Bausset obligé d'abandonner son diocèse, malgré ses protestations très mesurées, émigra eu Suisse au commencement de 1791, revint à Paris en septembre, fut incarcéré, et, après le 9 thermidor, se retira près de Longjumeau. Il fut des premiers à donner se démission à la demande du pape, lors du Concordat, et aurait été très probablement du nombre des nouveaux évêques, si sa santé lui eût permis d'accepter encore un ministère actif; il souffrait de la goutte, et mit à profit ses loi sirs pour composer l'Histoire de Fénelon, que l'Institut récompensa, en 1810, du deuxième prix décennal de seconde classe. L'empereur l'avait nommé, le 17 avril 1806, chanoine du Chapitre impérial de Saint-Denis, et créé baron de 1'Empire le 15 juin 1808, ainsi que conseiller titulaire de l'Université. Le 17 février 1815, il fut nommé président du conseil royal de l'instruction publique, pair de France le 17 août 1815, membre de l'Académie française en 1816, cardinal le 28 juillet 1817, et créé duc par Louis XVIII le 4 septembre 1817. L'état de sa santé ne lui permit guère d'assister aux séances de la Chambre haute ; mais il inspira souvent, dans le sens d'une forte modération, les évêques qui siégeaient dans cette Assemblée et qui se réunissaient chez lui : on les appelait les cardinalistes. Le roi le nomma commandeur de ses ordres le 30 septembre 1820, et ministre d'Etat l'année suivante; un de ses derniers actes politique fut l'éloge du duc de Richelieu, qu'il fit lire à la tribune de la Chambre des pairs, et dont la mort l'avait péniblement affecté. On doit à ce prélat, écrivain élégant et disert, outre l'Histoire de Fénelon, quelques Lettres de circonstance, des Notices, une Histoire de Bossuet (1814, 4 vol.); il avait aussi réuni tous les matériaux d'une Histoire du cardinal de Fleury, que la maladie l'obligea d'abandonner.