État civil :
Né le 24 janvier 1778
Décédé le 14 février 1820
Pairs de France

Pair de France

Fils de Charles X.

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

BERRY (CHARLES-FERDINAND DE BOURBON DUC DE), pair de France, né à Versailles (Seine-et-Oise), le 24 janvier 1778, mort à Paris, le 14 février 1820, second fils du comte d'Artois (Charles X), avait douze ans lorsqu'il suivit son père dans l'émigration. Il entra presque aussitôt dans l'armée des princes comme commandant des chasseurs nobles et fit ses premières armes en 1792 au siège de Thionville. « Au jour où sur les rives étrangères, écrit un biographe légitimiste (Mémorial universel), on proclamait l'immuable transmission des droits entre lesquels l'intérêt de la nation et l'intérêt de la royauté se confondent, le plus vieux soldat de l'armée présenta le plus jeune à ses compagnons : c'était M. le prince de Condé, tenant par la main M. le duc de Berry. » Le duc de Berry prit part à tous les combats que les émigrés livrèrent sur le Rhin aux armées françaises. Après la conclusion de l'armistice de Léoben, il prit du service en Russie, et, licencié en 1801 avec les restes de l'armée de Condé, il passa en Angleterre, à Londres, où se trouvait déjà sa famille. Il se maria alors avec une jeune Anglaise, miss Brown, qu'il délaissa après en avoir eu deux enfants, Louis XVIII n'approuvant pas cette union. Il fut mêlé à tous les plans d'attaque contre le gouvernement français, entre autres à celui que révéla la proclamation de Tarragone, Il débarqua à Cherbourg, à la première Restauration, le 13 avril 1814. Pendant les Cent-jours, il commanda les troupes qui allèrent de Paris à Gand et qui revinrent de Gand à Paris. Ce fut lui qui présida le collège électoral du Nord en 1815. Le 17 juin 1816, le duc de Berry épousa la soeur de Christine, reine d'Espagne, la princesse Caroline de Naples, dont le goût pour les plaisirs modifia les habitudes de la cour de Louis XVIII. Le duc de Berry était le seul prince qui pût donner des héritiers au trône. Quatre ans après son mariage, il assistait avec la duchesse, le dimanche 13 février 1820, à une représentation à l'Opéra : se trouvant fatiguée, la duchesse se retira avant le ballet, et le prince, après lui avoir donné la main pour monter en voiture se tenait encore auprès du factionnaire placé à la sortie de l'Opéra réservée à la famille royale quand il se sentit frapper d'un coup de poignard au coeur. Au bout de quelques heures il était mort. Le meurtrier, qui s'appelait Louvel, fut conduit au ministère de l'intérieur, interrogé, puis écroué à la Conciergerie ; on l'avait revêtu de la camisole de force. Son sang-froid ne se démentit pas un instant. « Reconnaissez-vous, lui dit-on, cette blessure et le poignard qui l'a faite? -Oui, répondit Louvel impassible. - Avez-vous des complices? - Aucun. » Une ordonnance royale constitua la Chambre des pairs en cour de justice pour procéder au jugement de Louvel, qui, le 23 mars, fut interrogé par les commissaires de la Chambre, MM. Bastard d'Estang et Séguier. Le 5 juin, le procès s'ouvrit sous la présidence du chancelier Dambray. La cour avait donné d'office pour défenseurs à l'accusé les avocats Archambault et Bonnet. Le meurtrier déclara qu'il ne fallait voir en lui qu'un Français qui s'était sacrifié. « Sans doute, dit-il, c'est une chose horrible que d'aller derrière un homme pour le poignarder ; c'est un crime ! Mais je n'avais pas le choix des moyens pour punir ceux qui ont trahi la nation. » Le lendemain, G juin, après un court réquisitoire du procureur général, et quelques paroles de l'avocat, Louvel affirma une fois de plus sa haine implacable des Bourbons, cette « race de traîtres », et entendit sans émotion prononcer contre lui la peine de mort. Le meurtre du duc de Berry fut mis à profit par les ultra-royalistes qui renversèrent le ministère Decazes, et firent voter les lois d'exception, la censure, une nouvelle loi électorale, etc. La duchesse de Berry mit au monde le 29 septembre, sept mois et quinze jours après la mort de son mari, un fils qui reçut à sa naissance le nom de duc de Bordeaux.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles-Ferdinand de Bourbon BERRY

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