État civil :
Né le 4 juillet 1751
Décédé le 17 janvier 1825
Liens externes :
Lettres patentes (institution d'un titre de Pairie) extraites du "Livre de la Pairie" [Archives nationales CC//960]
Pairs de France

Pair de France

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

FERRAND (ANTOINE-FRANÇOIS-CLAUDE, COMTE), pair de France et ministre, né à Paris le 4 juillet 1751, mort à Paris le 17 janvier 1825, d'une famille de robe, entra, dès l'âge de dix-huit ans, au parlement de Paris, comme conseiller à la chambre des enquêtes: il lui fallut une dispense d'âge. Il participa à la révolte des parlementaires contre le ministère Maupeou, et, après quelques mois d'exil pendant lesquels il cultiva la poésie, fut rappelé, à l'avènement de Louis XVI. Il se montra dès lors très circonspect dans la rédaction des remontrances que le parlement le chargea de présenter, en 1787, contre l'édit du Timbre, et, en 1788, en faveur de la tenue des Etats-Généraux. Très attaché à l'ancien régime, il désapprouva la Révolution, attaqua l'Assemblée dans des pamphlets, et n'attendit pas la fin de l'année 1789 pour émigrer auprès du Prince de Condé. Ferrand fit partie, à l'étranger, du « Conseil supérieur de régence » nommé après l'exécution de Louis XVI. Mais la mort d'un fils de seize ans, qu'il perdit à Ratisbonne le découragea, et, rentré en France sous le Consulat (1801), il se tint éloigné des affaires jusqu'à l'époque de la Restauration, et donna tout son temps à des travaux littéraires, surtout à la composition d'un ouvrage intitulé Esprit de l'Histoire, qui parut en 1802. Cet ouvrage fit quelque bruit, à cause des changements que la censure voulut y apporter; un discours que l'auteur faisait tenir par Virmandus au roi Childéric avait paru rempli d'allusions favorables au rétablissement de la royauté ; mais l'Université adopta le livre et le donna en prix dans les collèges. Ferrand eut de nouveaux démêlés avec la police à propos de la continuation de l'histoire de Pologne par Rulhières, dont il s'était chargé : les censeurs impériaux lui firent retirer son manuscrit. Il accueillit donc avec satisfaction la chute de Napoléon, assista, le 31 mars 1814, à une réunion royaliste tenue chez Lepelletier de Morfontaine, et fut, avec Chateaubriand, envoyé à l'empereur Alexandre pour lui demander le rétablissement des Bourbons. Le succès de cette mission valut à Ferrand le titre de ministre d'Etat et les fonctions de directeur général des postes (1814). Lorsque le roi se décida à « octroyer » une charte aux Français, Ferrand eut part à la rédaction de la constitution nouvelle ; il fut nommé membre de la commission chargée d'examiner les demandes de restitution des biens des émigrés, et présenta au roi sur cette matière un projet qui fut l'objet d'appréciations très diverses. Il établissait une distinction entre les royalistes de la ligne droite et ceux de la ligne courbe. « Il est bien reconnu, disait-il, que les règnicoles comme les émigrés appelaient de tous leurs voeux un heureux changement, lors même qu'ils n'osaient l'espérer. A force de malheurs et d'agitations, tous se retrouvaient donc au même point; tous y étaient arrivés, les uns en suivant une ligne droite, sans jamais dévier, les autres après avoir parcouru plus ou moins les phases révolutionnaires au milieu desquelles ils se sont trouvés. » Durant la maladie et après la mort de Malouet, Ferrand remplit par intérim les fonctions de ministre de la marine jusqu'à la nomination de Beugnot. Ce fut pondant ce temps qu'il rédigea un projet de loi pour l'abolition de la traite des noirs en Afrique. Il continuait, d'ailleurs, de remplir ses fonctions de directeur des postes, et il les occupait encore le 20 mars 1815, quand le comte de Lavalette vint l'en déposséder « au nom de l'Empereur ». Avant de quitter l'hôtel, Ferrand demanda un sauf-conduit que Lavalette refusa d'abord ; mais Mme Ferrand insista tellement qu'elle obtint enfin cette pièce, qui devait plus tard former la principale charge du procès intenté à l'ex-directeur général des postes de l'Empire. Ferrand n'alla pas rejoindre le roi à Gand ; il se réfugia dans la Vendée, puis à Orléans, où il reçut de la part de Napoléon un ordre d'exil qu'il parvint à éluder. Le 30 mai 1815, il écrivait d'Orléans au duc d'Otrante « que le mauvais état de sa santé ne lui a pas permis d'obtempérer encore à l'ordre qu'il a reçu de sortir de France »; il demandait en même temps ses passeports pour l'Angleterre. A la seconde Restauration, il recouvra l'emploi de directeur général des postes, mais pour peu de temps. Bientôt il entra (17 août 1815) à la Chambre des pairs, fut nommé membre du conseil privé, et, par ordonnance royale, membre de l'Académie française en 1816. « Il obtint dit une biographie, de faire imprimer gratuitement à l'imprimerie royale sa Théorie des révolutions, en 4 volumes in-8°, dont il vendit fort cher à un libraire toute l'édition qui ne lui avait ainsi rien coûté. » Entièrement aveugle dans les dernières années de sa vie, et privé par la paralysie de l'usage de ses jambes, il n'en suivait pas moins fort assidûment les séances de la Chambre des pairs, où il vota toujours en faveur des projets ministériels. Il soutint comme rapporteur le projet de loi sur l'établissement des cours prévôtales, provoqua une loi sur la compétence et un règlement sur les formes de procédure de la cour des pairs, et en demanda une autre qui permît au roi d'autoriser par une simple ordonnance les communautés de femmes. Le comte Ferrand mourut le jour même où il devait présenter un rapport sur ce sujet. Parmi les très nombreux ouvrages dus au comte Ferrand, on peut citer : Accord des principes et des lois sur les évocations, commissions et cassations (1796); toute une série de pamphlets contre l'Assemblée constituante de 1789: Nullité et despotisme de l'Assemblée prétendue nationale (1789); - les Conspirateurs démasqués (1790) ; - Etat actuel de la France (1790) ; - les Français à l'Assemblée nationale (1790); - Adresse d'un citoyen très actif aux questions présentées aux Etats-Généraux du Manège, vulgairement appelés Assemblée nationale (1790); - Lettres d'un ministre d'une cour étrangère sur l'état actuel de la France (1793); - l'Esprit de l'Histoire, ou lettres politiques et morales d'un père à son fils sur la manière d'étudier l'histoire en général et particulièrement celle de la France (1802, etc. - Le comte Ferrand eut pour successeur à l'Académie Casimir Delavigne.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Antoine-François-Claude FERRAND

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