État civil :
Né le 9 mai 1765
Décédé le 12 décembre 1841
Pairs de France

Pair de France

    Refuse de prêter serment à Louis-Philippe, en conséquence il ne fait plus partie de la Chambre des pairs (loi du 31 août 1830).

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

FRAYSSINOUS (DENIS-ANTOINE-LUC COMTE), pair de France et ministre, né à Curières (Aveyron) le 9 mai 1765, mort à Saint-Geniez (Aveyron) le 12 décembre 1841, fils de «monsieur Antoine Frayssinous, avocat au parlement, et de Mlle Marguerite Pons, son épouse », fit ses études au collège de Rodez et entra dans les ordres. En 1784, il vint à Paris, à la communauté de Laon, dirigée par les prêtres de Saint-Sulpice, et fut ordonné prêtre en 1789, Nommé vicaire à Rodez, il se cacha dans les Cévennes pendant la tourmente révolutionnaire, et, lorsque le Concordat eut rendu quelque influencé au clergé catholique, il revint a Paris, et ouvrit dans l'église des Carmes les célèbres-conférences religieuses qui attirèrent sur lui l'attention. Ces conférences avaient lieu pendant-les six premiers mois de l'année : elles se poursuivirent de 1803 à 1809, et faillirent être interrompues pour allusions politiques; mais le jeune prédicateur ayant parlé, à temps, « de la main puissante qui avait miraculeusement restauré les autels, » fut bientôt nommé professeur à la faculté de théologie et reçut encore un canonicat au chapitre de Notre-Dame. Ses prédications, transportées à Saint-Sulpice, ayant de nouveau déplu à l'Empereur, lors des démêlés de Napoléon avec le Saint-Siège, furent définitivement suspendues par ordre supérieur. Afin d'atténuer un peu l'effet de cette mesure, le grand maître de l'Université confia à l'abbé Frayssinous les fonctions d'inspecteur de l'Académie de Paris. La congrégation de Saint-Sulpice ayant été dispersée, Frayssinous dut se retirer dans son pays, et ne revint à Paris qu'avec les Bourbons. Il reprit alors ses conférences de Saint-Sulpice, où il traitait principalement des causes, des effets et des suites de la révolution, et où il s'attacha à combattre la philosophie du XVIIIe siècle. Silencieux pendant les Cent-Jours, il remonta dans sa chaire au mois de février 1816, et fut bientôt appelé à faire partie de la commission de l'instruction publique; mais en lutte avec Royer-Collard, il se retira, alla prêcher à Bordeaux pendant l'automne de 1816, et reparut ensuite a Saint-Sulpice. Le jour de la Pentecôte, il fit, dans la chapelle des Tuileries, en présence de Louis XVIII, un discours sur l'établissement de la religion chrétienne, et prononça en 1817, à Saint-Germain-l'Auxerrois, le panégyrique de saint Louis. En 1818, il publia un ouvrage intitulé: Les vrais principes de l'Eglise gallicane sur la puissance ecclésiastique, la papauté, les libertés gallicanes, etc. Il se fit encore remarquer par son oraison funèbre du prince de Coudé, par son éloge de Jeanne d'Arc (1819), par un panégyrique de saint Vincent de Paul, etc. Le cardinal de Périgord, avant de mourir, lui donna des lettres de vicaire général honoraire; peu après, Frayssinous fut nommé premier aumônier de Louis XVIII, et promu évêque d'Hermopolis in partibus. Enfin, il reçut la dignité de pair de France (31 octobre 1822), le titre de comte et les fonctions de grand-maître de l'Université (1er juin 1823). Entré à l'Académie française en remplacement de l'abbé Sicard, le 1er juin 1822, il devint, le 26 août 1824, ministre des Affaires ecclésiastiques et de l'Instruction publique; ce portefeuille avait été créé pour lui ; il le garda jusqu'au 3 mars 1828. Ce fut l'évêque d'Hermopolis qui prononça dans l'église de Saint-Denis l'oraison funèbre de Louis XVIII ; on remarqua beaucoup que le nom de la Charte n'y fut même pas prononcé. L'orateur crut seulement devoir justifier le roi de l'avoir octroyée : « Il devait, dit-il, plier devant la force des choses. » Il attaqua vivement, dans le même discours, la liberté de la presse, et tonna contre « tous ces enseignements qu'on a tant de soin de faire descendre jusqu'aux dernières classes du peuple ». Sur les instances du monarque défunt, il avait publié en 1823 ses Conférences sous le titre de Défense du christianisme. Il s'efforça, comme ministre des cultes, de concilier les deux partis qui divisaient alors l'Eglise, et dont l'un, sous la conduite de l'abbé de Lamennais, soutenait la doctrine de l'ultramontanisme, tandis que l'autre se composait des tenants de l'ancienne Sorbonne. Comme ministre de l'Instruction publique, il accorda une protection manifeste à la congrégation des jésuites, dont il prit la défense dans deux discours prononcés devant la Chambre des députés, en 1826 et eu 1827. Après que M. de Villèle, sur le point de succomber sous les efforts combinés d'une double opposition, eut procédé, contre l'avis de Frayssinous, à des élections générales qui le renversèrent, l'évêque d'Hermopolis ne conserva dans le cabinet du 4 janvier 1828 que la moitié de son ministère : les cultes. Il donna d'ailleurs sa démission le 3 mars suivant. Appelé par Charles X, pour avoir son avis sur les célèbres ordonnances de 1830, qu'il préparait, il s'y montra nettement opposé. Il refusa, a-t-on dit, le chapeau de cardinal, et, au lendemain de la révolution de juillet, ne crut pas devoir se rallier au gouvernement nouveau. Il quitta la France, concourut, à Prague et à Goritz, à l'éducation du jeune duc de Bordeaux, et revint à Paris en 1838. Sa santé étant devenue mauvaise, il retourna dans le Rouergue, où il passa dans la retraite les dernières années de sa vie.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Denis-Antoine-Luc FRAYSSINOUS

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