État civil :
Né le 13 avril 1764
Décédé le 17 mars 1830
Liens externes :
Lettres patentes (institution d'un titre de Pairie) extraites du "Livre de la Pairie" [Archives nationales CC//960]
Pairs de France

Pair de France

    Nommé lors de la première Restauration, il redevient membre de la Chambre de la seconde Restauration après la période des Cent-jours.
    Son fils Laurent-François est admis à siéger à la Chambre à titre héréditaire le 23 avril 1841.

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

GOUVION-SAINT-CYR (LAURENT, MARQUIS), pair de France et ministre, né à Toul (Meurthe) le 13 avril 1764, mort à Hyères (Var) le 17 mars 1830, issu d'une famille peu aisée, se consacra tout d'abord aux beaux-arts et alla pendant deux ans étudier la peinture à Rome.-11 parcourut ensuite l'Italie, revint à Paris en 1784, et fréquenta l'atelier du peintre Brenet. Les débuts de la Révolution ne l'enthousiasmèrent guère qu'après le 14 juillet 1789; déjà attaché à l'état-major de la garde nationale par l'influence d'un de ses parents, major-général (Voy. plus haut), il s'enrôla, après le 10 août 1792, dans les bataillons appelés à défendre la patrie, et se fit inscrire (1er septembre) aux 1ers chasseurs républicains, en joignant à son nom celui de sa mère. Le 1er novembre, il était nommé capitaine. Comme le bataillon, assez mal composé d'ailleurs, arrivait devant Mayence, Castine, qui demandait avant tout de la discipline, dit aux hommes: « Vous êtes un tas de coquins ! - Pas tous, » répondit une voix. Custine fit avancer le capitaine qui avait ainsi répondu, et, après quelques instants de conversation, le plaça comme adjoint près de l'adjudant-général du génie Gay de Vernon : c'était Gouvion Saint-Cyr. Il prit une part active à la campagne de l'armée du Rhin et à la victoire de Bergheim. Général de brigade le 5 juin 1794, il reçut sa commission provisoire de général de division au mois de juillet suivant, et se distingua au siège de Mayence. Placé, en 1798, sous les ordres de Masséna, à l'armée d'Italie, il eut maille à partir avec les consuls de Rome et notamment avec Bassal, délégué du Directoire, qui le fit rappeler. Cette disgrâce injustifiée dura peu, et, au mois de février 1799, il retourna en Italie, où il participa à la bataille de Novi, et sut par d'habiles manoeuvres contenir l'ennemi pendant la retraite de l'armée et retarder ainsi le siège de Gênes. Comme témoignage de sa valeureuse et énergique conduite, le premier consul lui envoya un sabre d'honneur. En 1800, il eut à commander l'armée du Rhin jusqu'à l'arrivée de Moreau, s'empara de Fribourg, et contribua à la victoire d'Hohenlinclen. Après Marengo, le premier consul le fit entrer au conseil d'Etat. Lorsque Bonaparte constitua un corps de 25.000 hommes destiné à envahir le Portugal (1801) pour obliger ce pays à fermer ses ports aux. Anglais, Saint-Cyr en reçut le commandement il devint ensuite ambassadeur extraordinaire auprès de Charles IV après le traité de Badajoz, Il rentra à Paris en 1802, reprit sa place au conseil d'Etat, fut nommé grand-croix de la Légion d'honneur, puis colonel-général des cuirassiers en 1804, fit en 1805 la campagne d'Italie contre l'archiduc Charles, et, l'année suivante, occupa Naples avec Régnier. En Pologne, en 1807, il fut nommé gouverneur de Varsovie. L'année 1808 le retrouva de nouveau en Espagne, commandant un corps d'armée ; il prit le fort de Rosas, et fit campagne contre les Espagnols et les Anglo-Portugais jusqu'en 1812, époque à laquelle il fut appelé à la tête du 6e corps de la grande armée. Le 18 août, il gagna sur Wittgenstein la bataille de Polotsk, où il fut blessé. A la suite de cette affaire, il fut nommé maréchal et comte de l'Empire, Durant la campagne de Saxe (1813), il défendit Dresde contre l'armée de Schwarzenberg où était Moreau, l'ancien général de la République; mais, après la capitulation de Vaudanem, il fut retenu prisonnier au mépris des termes de la convention. Lorsqu'il rentra en France, Louis XVIII était sur le trône et l'avait déjà nommé pair de France (4 juin 1814). Il se retira à la campagne, reçut, le 7 mars 1815, l'ordre de se rendre à Lyon, puis, à la nouvelle du débarquement de Napoléon, fut mis (19 mars) à la tête des troupes concentrées à Orléans; à son arrivée, les soldats ayant appris le départ de Louis XVIII pour Gaud, avaient déjà arboré la cocarde tricolore; il exigea et obtint qu'ils reprissent la cocarde blanche, puis, à l'arrivée de Napoléon aux Tuileries, il se retira à Bourges. Mandé par l'empereur, il fut reçu avec bienveillance, mais aucun poste ne lui fut offert. Après Waterloo, il fut nommé membre du conseil de défense de Paris, donna des conseils de résistance qui ne furent pas écoutés, et, au retour de Louis XVIII (8 juillet 1815), accepta les fonctions, fort délicates alors, de ministre de la Guerre. Il fit substituer une transformation de l'armée au projet brutal de licenciement, remplaça les régiments par les légions départementales, sauva la situation des anciens officiers en arrêtant qu'aucune promotion ne serait faite avant un an, supprima la maison du roi, concéda la création de la garde royale, et se retira du ministère le 25 septembre, quand le duc de Richelieu prit la direction des affaires à la place de M. de Talleyrand. Il fut rappelé au pouvoir, d'abord avec le portefeuille de la Marine (23 février-11 septembre 1817), reçut le titre de marquis, et reprit le portefeuille de la Guerre (12 septembre 1817-18 novembre 1819). C'est à lui qu'incombait la réorganisation de l'armée et le devoir de pratiquer de sévères économies sur le budget de la guerre; il créa la spécialité des crédits par chapitre, et présenta la fameuse loi de recrutement. La Charte ayant aboli la conscription, Gouvion-Saint-Cyr fixa le contingent annuel au chiffre invariable de 40,000 hommes, à répartir par départements et par cantons, et à recruter par la voie du sort. ce système donnait une armée de 240,000 hommes à raison de six ans de service; les soldats et officiers restaient encore assujettis pendant six autres années aux appels qui pourraient être ordonnés par une loi. Ce dernier point fut très discuté, car les royalistes y voyaient un rappel possible des anciens soldats de l'empire; il ne fut d'ailleurs jamais appliqué. Gouvion-Saint-Cyr fixa aussi des règles très précises pour l'avancement, et réserva à l'ancienneté les deux tiers des grades; les ultras protestèrent eu vain contre ce qu'ils appelaient une atteinte à la prérogative royale. La loi, défendue par son auteur tantôt avec une fermeté toute militaire, tantôt avec une émotion sincère, fut votée à la Chambre des députés par 147 voix contre 92, et à la Chambre des pairs par 96 voix contre 72. Gouvion-Saint-Cyr assura par de nombreux règlements le fonctionnement de la loi, institua le Corps d'état-major, etc.; il préparait une révision du code pénal militaire et une loi sur les pensions, lorsque les événements politiques le renversèrent. Hostile à la réforme de la loi électorale, il quitta le ministère (18 novembre 1819), se retira à la campagne, où il s'occupa d'agriculture et de la rédaction de ses Mémoires. Il venait rarement à la Chambre des pairs, où, en décembre 1815, il avait voté pour la déportation dans le procès du maréchal Ney; il y prit cependant la défense de sa loi militaire en 1824, prononça, en 1829, l'éloge du général Dessole, et, obligé par sa sauté d'aller passer à Hyères l'hiver de 1829 à 1830, y mourut, le 17 mars 1830, d'une attaque d'apoplexie. Ses funérailles furent solennellement célébrées aux Invalides. Gouvion-Saint-Cyr a laissé le souvenir d'un bon tacticien, d'une prudence un peu minutieuse comme Wellington, et a publié des ouvrages militaires estimés : Journal des opérations de l'armée de Catalogne en 1808 et 1809 (Paris, 1821); Mémoires sur les campagnes des armées du Rhin et de Rhin-et-Moselle (1829); Mémoires pour servir à l'Histoire militaire sous le Directoire, le Consulat et l'Empire (1831).

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Laurent GOUVION -SAINT-CYR

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