- État civil :
- Né le 23 octobre 1766
Décédé le 29 mai 1847
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Pair de France
Cent-jours - Nommé à la Chambre des pairs par Napoléon le 2 juin 1815
Monarchie de juillet - Nommé à la Chambre des pairs par Louis-Philippe le 11 octobre 1832
Pair de France
GROUCHY (EMMANUEL MARQUIS DE), pair des Cent-Jours et pair de France, né à Paris le 23 octobre 1766, mort à Saint-Étienne le 29 mai 1847, entra à 14 ans dans le corps royal d'artillerie, devint à 15 ans lieutenant en second au régiment de la Fère, passa dans la cavalerie en 1782, fut nommé en 1784 capitaine au Royal-Etranger, et fut appelé, comme sous-lieutenant, dans les gardes du corps du roi (1786). A la Révolution, dont il était partisan, il quitta les gardes du corps; colonel du 12e chasseurs à cheval en 1792, puis du 2e régiment de Condé-dragons, général de brigade après la campagne de 1793, et commandant de la cavalerie de l'armée des Alpes, avec laquelle il coopéra à la conquête de la Savoie, il fut envoyé en 1794, en Vendée, où il défendit Nantes contre Charette, et fut promu général de division par les représentants en mission. Exclu peu après de l'armée en vertu du décret du 15 thermidor an II qui interdisait aux nobles toute fonction militaire, il resta comme simple soldat dans la garde nationale, où son zèle le fit réintégrer l'année suivante dans le grade de général de division, sous les ordres de Hoche, à l'armée de la Vendée. Etant passé à l'armée de l'Ouest, il assista à Quiberon et alla à Brest en qualité de commandant supérieur. De 1796 à 1797, il fit partie de l'armée du Nord, commanda en second l'expédition d'Irlande, et, en 1798, passa en Italie, sous les ordres de Jourdan; par d'habiles mesures, il sut décider le roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel, à abdiquer, et reçut alors du Directoire le commandement du Piémont, avec mission d'organiser le pays conquis. Il avait demandé à faire partie de l'armée d'Orient, mais le général Bonaparte lui préféra Berthier. Resté en Italie, Grouchy se signala à Novi où il reçut 14 blessures et fut fait prisonnier. Pendant sa captivité, qui dura près d un an, il protesta par écrit contre l'établissement du consulat et fit signer cette protestation par plusieurs officiers. En 1800, il servit à l'armée du Rhin et se battit à Hohenlinden. Après la paix de Lunéville, il fut nommé inspecteur général de cavalerie. Suspect pendant quelque temps, en raison de ses relations avec Moreau, il rentra bientôt en grâce et reçut en l'an XI (1803) la mission de faire reconnaître le fils de Louis Ier comme roi d'Etrurie. Elevé ensuite à la dignité de grand-officier de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, il fit la campagne de 1805, assista à la prise d'Ulm, se distingua en 1807 à Eylau et à Friedland, fut envoyé en Espagne l'année suivante, et devint gouverneur de Madrid. Au moment de la campagne du Danube, en 1809, il fut attaché à l'armée du prince Eugène, qu'il suivit en Autriche et avec lequel il contribua aux victoires de Raab et de Wagram. En récompense de ses services, il devint colonel-général des chasseurs à cheval de la garde, et reçut le titre de comte de l'Empire. En 1812, il commanda un corps de cavalerie, contribua par une habile manoeuvre à la victoire de la Moskowa, se battit à Smolensk et à Krasnoë, et, durant la retraite, dirigea « le bataillon sacré », composé exclusivement d'officiers et chargé de veiller à la sécurité personnelle de l'empereur. Il ne prit point part à la campagne de Saxe, car, mécontent de ne pas recevoir le commandement d'un corps d'armée, il renvoya ses lettres de service au ministre de la Guerre et se retira dans ses terres. Malgré ce mouvement de dépit, il demanda de reprendre du service lorsque la France fut envahie : l'empereur lui confia le commandement d'une division de cavalerie (1814), à la tête de laquelle il se distingua à Brienne, à la Rothière, à Vau-champs, a Craonne, où il fut grièvement blessé (7 mars). Lors de la rentrée des Bourbons, il perdit son grade de colonel-général des chasseurs qui fut donné au duc de Berry, et s'en plaignit à Louis XVIII, qui le mit en disponibilité. Aux Cent-Jours, il fut nommé maréchal de France (5 avril 1815), reçut le commandement des 7e, 8e, 9e et 10e divisions, dirigea les opérations contre le duc d'Angoulême et les royalistes du Midi et refusa de reconnaître la convention de la Palud. Mais Napoléon lui donna l'ordre de conduire le duc d'Angoulême à Cette et de l'y faire embarquer. Grouchy mit ensuite les frontières des Alpes en état de défense, et fut nommé pair de France (2 juin). A l'armée du Nord, il reçut le commandement de la cavalerie et d'un corps de réserve. Le lendemain de la bataille de Ligny, où il fit des prodiges de valeur, Napoléon l'envoya à la poursuite de Blücher, qui semblait en pleine retraite, et qui, en réalité, masquait sa marche sur Waterloo. Le 18, Grouchy resta immobile, bien qu'il entendît une furieuse canonnade du côté de Waterloo, prétextant les ordres de l'empereur et n'ayant point reçu les appels pressants que lui adressait Napoléon. En vain ses lieutenants le suppliaient de marcher au canon, il garda ses positions jusqu'au soir; cette décision, quels qu'en aient été les motifs, causa en grande partie le désastre de Waterloo. Après l'abdication de Napoléon, Grouchy adressa une proclamation à ses troupes en faveur de Napoléon II, puis ramena sous les murs de Paris l'armée dont il avait recueilli les débris et qui comptait 45,000 hommes. Il remit son commandement à Davout avant la reddition de Paris. Proscrit par la seconde Restauration, il se retira aux Etats-Unis, ne revint en France qu'à l'amnistie du 24 novembre 1819, ne recouvra la dignité de maréchal qu'en 1831, et celle de pair de France que le 11 octobre 1832. A la Chambre haute, il refusa de prendre part au procès des accusés d'avril 1834. Il mourut en revenant d'un voyage en Italie, où il était allé passer l'hiver. Il s'était marié avec la soeur de Doulcet de Pontécoulant; ses deux soeurs avaient épousé, l'une Condorcet, l'autre Cabanis. On a de lui : Fragment historique relatif à la campagne et à la bataille de Waterloo (1830).
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Emmanuel GROUCHY
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