État civil :
Né le 6 octobre 1773
Décédé le 26 août 1850
Pairs de France

Pair de France

    Cousin de Louis XVIII et Charles X ( rois de France : 8 juillet 1815 - 2 août 1830).
    Roi des Francais du 9 août 1830 au 24 février 1848.

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

LOUIS-PHILIPPE Ier, DUC D'ORLÉANS, pair de France, roi des Français, né à Paris, au Palais-royal, le 6 octobre 1773, mort au château de Claremont, comté de Surrey (Angleterre), le 26 août 1850, fils le Louis-Philippe joseph d'Orléans, plus tard Philippe-Egalité, et de Louise-Marie Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, eut pour parrain Louis XVI et pour marraine Marie-Antoinette, et reçut, en naissant, le titre de duc de Valois. A trois ans, on lui remit les provisions de gouverneur du Poitou; à cinq ans, il fut confié aux soins du chevalier de Bonnard, et, à neuf ans, son père plaça ses frères et lui sous la direction de Mme de Genlis, qui, favorable aux théories de Rousseau, les fit instruire dans les langues modernes, et les habitua à « mépriser toute sorte de mollesse ». « Le duc de Valois, disait-elle, a un bon sens naturel; il aime la raison comme les autres enfants aiment les contes frivoles. » Devenu duc de Chartres en 1785, il reçut alors le brevet de colonel du 14e dragons. Préparé par une éducation philosophique, comme on l'entendait à la fin du XVIIIe siècle, à sympathiser au mouvement d'idées qui allait amener la Révolution, il en adopta avec enthousiasme les principes, applaudit, des fenêtres de la maison de Beaumarchais, à la prise de la Bastille, et se présenta, le 9 février 1790, en uniforme de garde national, au district de Saint-Roch pour prêter le serment civique; il signa, sur le registre, citoyen de Paris; il brigua, le grade de commandant du bataillon de ce district : on lui préféra un boucher. Puis, comme son père, il se fit recevoir aux Jacobins. Présenté, le 22 octobre 1790, par M. de Sillery, il fut admis le 1er novembre : « J'ai été reçu hier aux Jacobins, écrit-il, j'ai témoigné ma reconnaissance de l'accueil plein de bonté qu'on voulait bien me faire, et j'ai assuré que je ne m'écarterais jamais des devoirs sacres de bon patriote et de bon citoyen. » Le 6 juin 1791, il rejoignit le 14e dragons à Vendôme, reçut de la municipalité une couronne civique (10 août) pour avoir tiré du Loir un sous-inspecteur des ponts et chaussées qui se noyait, et fut envoyé (14 août) à Valenciennes comme commandant de place. Quand la guerre éclata, au printemps de 1792, il entra en campagne sous les ordres de Biron, et reçut le baptême du feu à Boussu, « de la manière la plus brillante et la plus tranquille », écrivit le général en chef. Nommé maréchal de camp (7 mai) après les affaires de Quérignon et de Quiévrain, il prit part à la prise de Courtray à la tête d'une brigade de cavalerie, fut promu lieutenant-général le 11 septembre, puis, le 20, commanda la seconde ligne de Kellermann à Valmy, et le 6 novembre, le centre, à Jemmapes, sous Dumouriez. Déjà, depuis le 10 août, il ne s'appelait plus qu'EGALITÉ; la Convention qui venait de bannir tous les membres de la famille des Bourbons, avait fait une exception pour son père et pour lui. Après Jemmapes, il reçut l'ordre de se rendre à Strasbourg; il vint à Paris pour réclamer contre cette décision, et, dans l'antichambre du ministre de la Guerre, rencontra Danton, avec lequel il eut une curieuse entrevue, et qui lui conseilla de se rendre à son poste, en lui disant amicalement : « Soyez raisonnable, ou gare à vous! » Pendant ce voyage, il ne put décider son père à partir pour l'Amérique. Il retourna à l'armée, se battit vaillamment à Nerwinden (18 mars 1793) où il soutint la retraite, et bientôt, proscrit comme son général en chef, se rendit (4 avril) au quartier général du prince de Cobourg: Marat avait demandé qu'on mît sa tête à prix, et la Convention avait décrété d'arrestation son père et toute sa famille. Il se réfugia en Suisse; là, ses ressources épuisées, en septembre 1793, il dut entrer comme professeur de géographie et de mathématiques dans un pensionnat de Reichenau, où il resta huit mois sous le nom de Chabaud-Latour : les habitants le nommèrent même leur député à l'assemblée cantonale de Coire, Après l'exécution de son père, il quitta Reichenau, et se rendit à Bremgarten, auprès du général de Montesquieu, qui le garda auprès de lui jusqu'en 1794, sous le nom de Corby, et comme un de ses anciens aides de camp. Il gagna alors Hambourg, pour passer aux Etats-Unis; mais, n'ayant pu exécuter ce dessein, il visita le nord de l'Europe, et alla jusqu'en Laponie. De retour à Hambourg en janvier 1796, il s'embarqua pour l'Amérique en septembre, et arriva à Philadelphie le 21 octobre : le Directoire avait fait de ce nouvel exil la condition de la mise en liberté de sa mère et de ses frères, et le ministre de France à Hambourg avait facilité son départ. Ses frères le rejoignirent aux Etats-Unis, et rentrèrent avec lui en Angleterre en janvier 1800. Il y eut, à ce moment, une réconciliation entre les deux branches de la maison de Bourbon; la lettre de Louis X-VIII, datée du 27 juin 1799 à Mittau, « acceptait les aveux et la soumission du jeune prince que son peu d'expérience avait livré aux suggestions d'un père monstrueusement criminel. » Le duc d'Orléans se fixa à Twickenham, près de Londres; il perdit ses deux frères, l'un en janvier 1807, l'autre en juin 1808, et se rendit à la cour de Palerine. Une de ses lettres au comte d'Antraigues, réfugié à Londres, montre combien l'inaction lui pesait : il conseillait aux Anglais de s'emparer des îles Ioniennes occupées alors par les Français, se proposait pour cette expédition, et envoyait des plans pour combattre « Buonaparte sur qui il faut concentrer toutes les forces ». Le voyage de Palerme avait pour objet un mariage avec la fille de Ferdinand IV, la princesse Marie-Amélie ; cette union fut célébrée le 25 novembre 1809. C'est à Palerme que le duc d'Orléans reçut, le 22 avril 1814, la nouvelle de l'abdication de Napoléon. Le 17 mai, il se présentait devant Louis XVIII. Le roi lui maintint son titre de lieutenant-général, le nomma colonel-général des hussards, grand-croix de Saint-Louis, et lui rendit ses biens. Installé avec sa famille au Palais-royal, il conquit assez vite, grâce au libéralisme qu'on lui prêtait, une inquiétante popularité. Déjà un complot noué par Drouet d'Erlon, Lefebvre-Desnouettes et les frères Lallemand, s'ébauchait pour le porter au trône, quand Napoléon débarqua de l'île d'Elbe. A cette nouvelle, le duc d'Orléans fut envoyé à Lyon pour arrêter la marche de l'empereur; mais, voyant que toute résistance serait inutile, il revint à Paris, et fut appelé au commandement des départements du Nord, qu'il remit (23 mars) au maréchal Mortier, en s'embarquant pour l'Angleterre. Il rentra en même temps que le roi, après Waterloo. Membre de choit de la Chambre des pairs en vertu d'une ordonnance royale, il fut nommé (3 juillet 1816) grand-croix de la Légion d'honneur. Ayant parlé avec modération, à la Chambre haute, contre les tendances réactionnaires qui se faisaient jour, lors de la discussion de l'adresse, il éveilla de nouveaux soupçons, et résolut de ne plus paraître au Luxembourg. Mais Louis XVIII lui fit comprendre l'opportunité d'un nouveau séjour en Angleterre, d'où il n'obtint l'autorisation de revenir qu'en février 1817. Bien que son nom fût souvent mêlé aux complots de l'époque, son attitude circonspecte ne donna prise à aucun reproche. Après la mort de Louis XVIII, Charles X lui rendit le titre d'Altesse royale. Ses relations avec les chefs du parti libéral, l'éducation en commun qu'il faisait donner à ses fils, les vertus privées de sa famille, lui assuraient les sympathies de la bourgeoisie, et ce fut elle qui, sans qu'il l'eût cherché ni souhaité, le porta au trône aux journées de juillet; Louis-Philippe était plus soucieux de conserver sa fortune retrouvée qu'ambitieux de la couronne, et il accepta l'une plutôt que de renoncer à l'autre : «Qu'on fasse de mon frère, disait Madame Adélaïde, un président, un garde national, tout ce qu'on voudra, pourvu qu'on n'en fasse pas un proscrit. » On sait ses hésitations au lendemain des Ordonnances; il fallut . aller le chercher à Neuilly : « On me suppliait d'accepter, écrivit-il plus tard; la République allait être proclamée. Je croyais que c'était le plus grand malheur qui pût frapper la France, je me résignai. » Il accepta donc, le 31, la lieutenance générale que lui offrait la Chambre des députés, et à laquelle, de son côté, Charles X l'appela le lendemain. Pendant que le nouveau lieutenant général faisait sanctionner ses pouvoirs à l'Hôtel de Ville, Charles X abdiquait, et le chargeait de faire proclamer Henri V. Mais, le 3 août, le lieutenant général ouvrait les Chambres, la Charte était révisée, et le 7 août, sur 252 députés présents, 219 proclamaient Louis-Philippe roi des Français. Le même jour, et avant d'accepter la couronne, Louis-Philippe faisait une donation universelle de ses biens à ses enfants, l'aîné excepté, sous la seule réserve d'usufruit. Roi constitutionnel, c'est à la biographie de chacun de ses ministres qu'on retrouvera l'histoire du règne; et cependant Louis-Philippe ne fut jamais esclave de la formule constitutionnelle : le roi règne et ne gouverne pas. Il se mêla toujours ouvertement à la marche des affaires; très laborieux, il travaillait une partie des nuits, surtout quand, avec Guizot, il avait fait triompher son système personnel. « Plein de bravoure personnelle, a dit de lui ce ministre, mais timide en politique, il préférait l'adresse à la force et s'étudiait à tourner les obstacles au lieu de les attaquer de front. » Ce règne de dix-huit ans eut quatre phases distinctes : de 1830 à 1831, le roi dut céder au mouvement qui l'avait placé au pouvoir; mais, après le sac de l'archevêché, il appuya l'avènement de la politique de résistance personnifiée dans Casimir Perier, et qui fut suivie jusqu'au ministère Thiers (22 février 1836); le trône affermi, le roi entra en lutte sourde avec le pouvoir parlementaire; cette lutte dévora plusieurs cabinets, et finit par le triomphe du système personnel du roi, à l'avènement du ministère Guizot (27 octobre 1840); à partir de cette date, jusqu'en 1848, le roi et le pouvoir parlementaire combattirent ensemble les revendications libérales, les réformes réclamées, et furent vaincus tous les deux le 24 février 1848. A l'extérieur, Louis-Philippe subordonna modestement sa politique au principe de « la paix à tout prix ». M. Renan a dit assez justement : « Flottant entre le roi élu et le roi légitime, Louis-Philippe se vit entraîné à des démarches indécises. Il se prêta d'abord à l'idée d'une origine toute populaire, plus tard il se l'attacha à une autre théorie ; mais il ne sortit jamais de ce dilemme fatal: faible quand il était fidèle à ses origines, blessant quand il ne l'était pas, il se laissait arracher comme des concessions les actes que l'opinion dont il avait reçu l'investiture réclamait comme des droits. » Le 24 février 1848, pendant que la garde nationale de la place du Carrousel criait : Vive la réforme ! le roi, pressé par les siens et par quelques amis, signa son abdication en faveur du comte de Paris. Puis il partit à la hâte, en fiacre, emprunta de l'argent à Versailles pour continuer son voyage, et arriva à Dreux. Le 25, à la nouvelle que la République était proclamée, il ne songea plus qu'à quitter la France, et, après de réels dangers, il put s'embarquer avec la reine à Honfleur; ils abordèrent en Angleterre le 3 mars, et se fixèrent au château de Claremont, qui appartenait à leur gendre le roi des Belges. Le roi laissait en partant près de 28 millions de dettes, que l'on finit d'acquitter intégralement en 1830. Dans sa nouvelle résidence, Louis-Philippe s'occupa de continuer ses Mémoires: mais les événements récents avaient ébranlé sa santé, et il mourut, le 26 août 1850, à 76 ans, avec les suprêmes consolations de l'Eglise.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de LOUIS-PHILIPPE 1ER

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