LOUVOIS Auguste-Michel-Félicité Le Tellier de Souvré, marquis de Louvois

Pair de France

LOUVOIS (AUGUSTE-MICHEL-FÉLICITÉ LE TELLIER DE SOUVRÉ, MARQUIS DE, pair de France, né à Paris le 3 décembre 1783, mort à Paris le 3 avril 1844, arrière-petit-fils du marquis de Louvois, ministre de Louis XIV, suivit sa mère en émigration, voyagea en Suisse et en Allemagne, et rentra eu France en 1804. Sa mère l'y retrouva bientôt, grâce à l'intervention de Caulaincourt. Peu de temps après, il épousa la fille puînée du prince de Monaco. En 1809, l'empereur, voulant se l'attacher, lui envoya le brevet de sous-lieutenant de cuirassiers; mais M. de Louvois prétexta de son mauvais état de santé et sollicita la permission de rester quelque temps à Nice. Napoléon le nomma un de ses chambellans, et le créa comte de l'empire le 10 avril 1811. M. de Louvois continua de se plaindre de ne pouvoir pas supporter le climat de la capitale; mais il fut l'un des plus empressés, le 31 mars 1814, à arborer, à Paris, sur la place Louis XV, la cocarde blanche. Attaché à l'état-major de la garde-nationale de Paris, puis nommé sous lieutenant aux gardes du corps, dans la compagnie de Luxembourg, il accompagna le roi à Armentières, comme officier d'escorte, quand Napoléon revint de l'île d'Elbe. A la seconde Restauration, il devint pair de France, le 17 août 1815; son rôle fut assez actif à la chambre haute; il vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney, s'éleva, en 1816, contre le projet de loi qui mettait les journaux sous la dépendance de la police, et s'opposa à la vente des biens non vendus du clergé et à l'aliénation des biens appartenant à l'Etat. Il s'occupait en même temps de perfectionner l'industrie du fer et le traitement des limonites ou minerais d'alluvions, et obtint, en 1823, une médaille d'argent à l'exposition des produits de l'Industrie. Il avait fondé, à Ancy-le-Franc dont il était maire depuis 1818, plusieurs verreries et hauts-fourneaux qui prospérèrent rapidement. En 1830, il prêta serment de fidélité au gouvernement de Louis-Philippe, continua de siéger à la Chambre des pairs et devint conseiller général de l'Yonne en 1833. A partir de cette époque, M. de Louvois ne s'occupa plus de politique et se consacra exclusivement aux soins de ses propriétés et de ses entreprises industrielles.