État civil :
Né le 22 juillet 1763
Décédé le 13 mai 1839
Pairs de France

Pair de France

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

MARET (BERNARD-HUGUES), DUC DE BASSANO, pair des Cent-jours, pair de France, ministre, né à Dijon (Côte d'Or) le 22 juillet 1763, mort à Paris le 13 mai 1839, fils d'un médecin, était avocat au parlement de Bourgogne, quand il vint en 1788 à Paris, pour acheter une charge au conseil du roi. Mais les événements modifièrent sa résolution ; il s'intéressa au mouvement révolutionnaire, assista assidûment aux séances de la Constituante, et eut l'idée d'en publier un résumé fidèle sous le nom de Bulletin de l'Assemblée. Panckoucke, peu après, lui proposa d'exécuter ce travail, plus étendu et plus complet, pour le Moniteur; ce fut l'origine du Journal officiel. C'est dans son bureau de rédaction, rue Saint-Thomas-du-Louvre, qu'il fit la connaissance de Bonaparte, logé comme lui à l'hôtel de l'Union. Jusqu'au 17 juillet 1791, Maret fit partie de la Société des Amis de la Constitution ou des Jacobins; il la quitta, après l'affaire du Champ de Mars, et contribua à fonder le club des Feuillants, Lebrun étant devenu ministre des Relations extérieures, Maret eut une place de directeur dans ses bureaux, puis fut chargé d'aller à Londres, au moment du rappel de l'ambassadeur, pour obtenir la neutralité de l'Angleterre. Cette mission n'eut pas de succès. Destitué momentanément de ses fonctions sous la Terreur, il fut nommé ambassadeur à Naples en juillet 1793. Il se rendait à son poste, avec M. de Sémonville nommé à Constantinople, quand ils furent l'un et l'autre arrêtés en Piémont par les Autrichiens. Conduits à Mantoue, puis à Brunn, ils furent compris, au bout de trente mois de captivité, dans l'échange contre la fille de Louis XVI. Maret reçut une ovation à son retour dans le Conseil des Cinq-cents, mais il resta quelque temps sans emploi. Il s'occupa alors de journalisme, et mit la dernière main à quelques ouvrages de littérature qu'il avait commencés en captivité. En 1797, il fut chargé, de concert avec Letourneur et l'amiral le Pelley, de négocier à Lille les conditions de paix avec lord Malmesbury. Au 18 fructidor, il fut de nouveau sans emploi; il se trouvait même dans un état voisin de la misère, quand la République cisalpine lui fit don de 150,000 francs de biens nationaux, en indemnité des portes qu'il avait subies pendant son emprisonnement. Maret revit Bonaparte au retour d'Egypte; les anciennes relations se renouèrent, il devint secrétaire du général, et, après le 18 brumaire, secrétaire général des consuls. Jusqu'en l'an X, il partagea les secrets de Bonaparte avec Bourienne; mais, après la disgrâce de ce dernier, il cumula les fonctions de secrétaire d'Etat et de chef du cabinet. Membre de la Légion d'honneur le 9 vendémiaire an XII, grand-officier de l'ordre le 25 prairial suivant, grand-aigle le 2 février 1805, Maret accompagna l'Empereur en Allemagne et en Pologne, prit part à la rédaction des traités de Vienne et de Presbourg, et aux conférences de Tilsitt, d'Erfürt et de Bayonne. Créé comte de l'Empire, le 3 mai 1809, duc de Bassano le 15 août de la même année, il remplit l'année suivante une mission en Belgique, devint ministre des Affaires étrangères le 17 avril 1811, et, au moment de la rupture avec la Russie, fut chargé de négocier avec la Prusse et l'Autriche un traité d'alliance offensive et défensive. En Pologne, il s'occupa de l'organisation éventuelle du duché, suivit la retraite depuis Moscou, et rédigea en 1813, les ordonnances qui réglaient l'organisation de la garde-nationale et la levée de 350,000 hommes. Le 19 novembre 1813, le duc de Bassano perdit le portefeuille des Affaires étrangères (l'opinion le jugeait hostile à la paix), mais il demeura néanmoins le confident intime de l'Empereur, qu'il accompagna durant la campagne de 1814 et qu'il ne quitta qu'à Fontainebleau. Sans emploi à la première Restauration, il reprit, aux Cent-jours, ses fonctions de ministre d'Etat, fit exécuter la capitulation conclue par le duc d'Angoulême avec le général Gilly, fut nommé pair de France le 2 juin 1815, et ne quitta pas l'Empereur jusqu'à la seconde abdication. Au retour de Gand, il fut compris dans l'article 2 de l'ordonnance du 24 juillet 1815, et se retira à Lintz, puis à Gratz, où il s'occupa d'oeuvres littéraires. A cette même époque, il fut exclu de l'Académie française, dont il faisait partie depuis 1803. Le duc de Bassano ne revint à Paris qu'en 1820, et ne reparut sur la scène politique qu'après les événements de 1830. Louis Philippe, qui s'appuyait sur les grands noms de l'Empire, le nomma pair de France le 19 novembre 1831. Lors de la crise ministérielle de novembre 1834, le roi le chargea de former un ministère, avec la présidence du conseil. Mais le ministère était à peine constitué qu'une nuée de créanciers vint pratiquer des saisies-arrêts sur son traitement. Cet incident et les événements politiques abrégèrent la durée du cabinet Bassano, qui ne vécut que trois jours; le duc de Bassano ne se mêla plus de politique active.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Bernard-Hugues MARET

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