État civil :
Né le 3 juillet 1787
Décédé le 15 novembre 1848
Pairs de France

Pair de France

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

ROSSI (PELLEGRIN-LOUIS-EDOUARD), pair de France, né à Ravenne (Italie) le 3 juillet 1787, mort à Rome (Italie) le 15 novembre 1848, étudia au collège de Corregio, fit son droit à Pise et à Bologne, fut reçu docteur, et remplit, de 1807 à 1809, les fonctions de secrétaire du parquet de la cour de Bologne. Il obtint, comme avocat, de brillants succès, contribua à la fondation d'une académie judiciaire, et bientôt fut chargé à l'université de Bologne d'un double enseignement, celui de la procédure civile et celui du droit pénal. Lorsque les Français curent quitté l'Italie(1814), Rossi prit à part l'entreprise du roi de Naples, et fut quelque temps commissaire général des provinces occupées par ce prince entre le Tronto et le Pô. Mais la défaite de Tolentino obligea Rossi à s'embarquer pour la France d'où il passa en Suisse. Retire près de Genève, il y traduisit en vers italiens quelques poèmes de Byron, sans cesser de s'occuper de jurisprudence : la ville de Genève lui confia (1819) la chaire de droit romain qu'avait illustrée Burlamaqui. Dévoué au parti doctrinaire français qui comptait dans ses rangs Royer-Collard, Guizot, Vitlemain, etc., il travailla de tout son pouvoir à la propagation d'une théorie que l'on a résumée ainsi : les « principes dirigeants (pour l'interprétation des lois) sont aux jurisconsultes ce que les principes philosophiques doivent être aux législateurs : les uns servent à faire des lois, les autres à les appliquer. » Rossi débuta en 1820 dans la carrière politique : membre du conseil représentatif de Genève, il y devint un des chefs de l'opinion constitutionnelle et modérée, et eut une grande part à l'élaboration des lois sur la presse, sur la publicité des hypothèques, sur le contentieux administratif et sur le mariage civil. En même temps, il publiait en France son livre célèbre sur le Droit pénal, dont il s'efforçait de concilier le principe d'utilité sociale, emprunté à Bentham, avec les idées spiritualistes qu'il professait personnellement. En 1832, Rossi fut envoyé à la diète fédérale extraordinaire de Lucerne. Il proposa de réviser le pacte fédéral en augmentant les attributions du pouvoir central de la Confédération helvétique. Malgré les efforts de son auteur, le pacte Rossi échoua devant l'opposition des cantons ligués à Sarnon. Très vivement affecté de cet échec, Rossi accepta l'offre que lui fit alors Guizot, ministre de l'Instruction publique, de venir à Paris pour occuper au collège de France la chaire d'économie politique, vacante par la mort de J.-B. Say. Naturalisé français en 1834, il fut, le 22 août de la même année, nommé titulaire de la chaire de droit constitutionnel qui venait d'être créée à la faculté de droit de Paris. Mais cette promotion souleva parmi la jeunesse des écoles, hostile aux doctrinaires, une très violente opposition : il y eut des troubles à l'ouverture des cours, et le gouvernement intervint ; finalement l'effervescence se calma, et Rossi devint (1843) doyen de la faculté de droit. En 1836, il était entré à l'Académie des sciences morales et politiques. Le 7 novembre 1839, Louis-Philippe l'appela à la Chambre des pairs. Rossi prit une part importante aux délibérations, principalement sur le renouvellement du privilège de la Banque de France (1840), sur le régime financier des colonies (1841), sur la publicité du système hypothécaire (1842), sur le sucre indigène, sur les fonds secrets, sur le travail des enfants dans les manufactures, sur les chemins de fer. Il collabora assidûment à la Revue française, d'abord, puis à la Revue des Deux-Mondes (1841-1843). Ses sentiments catholiques et la bienveillance que lui témoignait le pape Grégoire XVI le firent choisir, en 1846, comme ministre plénipotentiaire à Rome. A la mort de ce pape (1846), Rossi contribua puissamment à l'élection de son successeur, dont il devint le conseiller écouté. Rendu à la vie privée par la révolution de février, il se retira à Frascati. Les Italiens l'ayant élu député de Bologne, il lutta avec Pie IX contre le parti avancé qui aspirait à la république et à l'unité nationale, favorisa les efforts des Piémontais, et, après leur défaite à Milan, fut chargé par le pape de former un cabinet (14 septembre 1848). Il prit pour lui le portefeuille de l'Intérieur, et essaya de restaurer l'autorité du souverain pontife tout en faisant au libéralisme les concessions qu'il jugeait nécessaires ; mais les nombreux embarras qu'il rencontra de toutes parts rendirent son action peu efficace. Son premier soin avait été de négocier à Turin, à Florence, à Naples une sorte de confédération qui aurait uni ensemble tous les Etats de la Péninsule. Il avait obtenu du clergé un don gratuit de 26 millions de francs, et il poursuivait au milieu des plus graves difficultes l'exécution de ses projets, lorsque, le 15 novembre 1848, tandis qu il se rendait à l'Assemblée, il fut assailli par un groupe d'hommes dont l'un lui enfonça un poignard dans la gorge ; Rossi expira presque aussitôt. Le meurtrier était un soldat de la milice des bersaglieri, nommé Jergo. Le lendemain 16, le ministère Mamiani était nommé et, le 23, le pape était obligé de se réfugier à Gaëte. On a de Rossi les ouvrages suivants : Traité du droit pénal (1825); Cours d'économie politique (1839-1841-1843); Traité du droit constitutionnel français, et un grand nombre d'articles et de travaux insérés dans divers recueils.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Pellegrin-Louis-Edouard ROSSI

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