État civil :
Né le 26 avril 1774
Décédé le 2 juin 1833
Pairs de France

Pair de France

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

SAVARY (ANNE-JEAN-MARIE-RENÉ), DUC DE ROVIGO, ministre et pair des Cent-jours, né à Marcq-et-Chevrières (Ardennes) le 26 avril 1774, mort à Paris le 2 juin 1833, « troisième fils de Pouce Savary, ancien capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, seigneur en partie de Marcq, major de la glace de Sedan, et de madame Victoire Loth-Dussaussoy», entra au collège Saint-Louis, à Metz, comme élève du roi (1783), en sortit, en 1789, comme volontaire au régiment de cavalerie Royal-Normandie, et devint l'année suivante sous-lieutenant au même régiment. Il fit campagne à l'armée du Rhin sous Custine en 1792, et, grâce à l'émigration des autres officiers, passa capitaine à 19 ans. Il continua de servir sous Pichegru et Moreau, fut Aide de camp de Desaix en Egypte et l'accompagna à Marengo. A la mort de Desaix, Bonaparte attacha Savary à sa personne, le chargea de missions délicates à Brest, en Vendée, et le promut rapidement au grade de colonel, puis à celui de général de brigade (24 août 1803). Savary avait rendu d'importants services lors de la conspiration de Cadoudal : depuis 1802, il dirigeait la police particulière et de sûreté du premier consul. Le bruit courut même qu'il n'avait pas hésité à poignarder de sa propre main dans leur prison le capitaine anglais Wright et Pichegru. Il joua un des premiers rôles dans l'exécution du duc d'Enghien, et le général Hullin, qui présidait la commission militaire, l'a formellement accusé d'avoir hâté l'exécution pour empêcher le recours en grâce. Chargé du commandement supérieur des forces envoyées alors à Vincennes, Savary assista à l'exécution dans les fossés du château : on raconte qu'il attacha une lanterne à la poitrine du prince afin que les soldats chargés de le fusiller pussent mieux le viser. A peu de temps de là, il fut Promu général de division (7 février 1805). Après la bataille d'Austerlitz, Napoléon lui confia une mission secrète auprès de l'empereur de Russie. Dans la campagne de 1806, il eut sous ses ordres deux régiments de la garde. Puis il fut nommé, en remplacement de Lannes, commandant du 5e corps. Après Eylau, Savary fut chargé de couvrir Varsovie contre les Russes, et remporta sur eux (février 1807) la brillante victoire d'Ostrolenka. Il en fut récompensé par une dotation de 15,000 francs de rente en Hanovre. Les combats de Heilsberg et de Friedland lui valurent le titre de duc de Rovigo (23 mai 1808). En mission à Saint-Pétersbourg, il négocia un rapprochement entre la Russie et la Turquie, et se rendit de là à Madrid pour décider le roi Charles IV et son fils Ferdinand à entreprendre le voyage de Bayonne. L'empereur 1 appela, le 8 juin 1810, à remplacer Fouché au ministère de la police générale. Cette nomination fut très mal accueillie par l'opinion ; mais l'activité et la finesse du nouveau titulaire triomphèrent de ces mauvaises dispositions et de la témérité qu'il pouvait y avoir à succéder à Fouché. Le duc de Rovigo remplissait ces fonctions en 1812 au moment de la conspiration du général Malet, qui le surprit. Arrêté dans soit lit par Lahorie et Guidal, il resta quelques heures détenu. à la Force et ne fut remis en liberté que grâce à l'initiative du général Hullin. Le duc de Rovigo conserva la confiance de l'empereur jusqu'à la fin du règne. Le 2 juin 1815, pendant les Cent-jours, il fut appelé à faire partie de la Chambre des pairs et investi du commandement supérieur de la gendarmerie. Après Waterloo, il voulut suivre Napoléon en exil ; mais il fut arrêté à bord du Bellérophon et conduit prisonnier à Malte, d'où il s'échappa le 7 avril 1816 et se réfugia à Smyrne, oit des spéculations commerciales dévorèrent une partie de sa fortune. Il se rendit alors en Autriche, dans l'espoir de gagner la France, afin d'y purger le jugement du conseil de guerre qui, le 25 décembre 1816, l'avait condamné par contumace à la peine de mort. Arrivé à Graetz, il fut placé sous la surveillance de la haute police, jusqu'à, l'époque (juin 1818) où on lui permit de retourner à Smyrne. En 1819, il se rendit à Londres ; de cette ville, il écrivit le 24 juin 1819, au général Foy qu'il demandait à être jugé, mais qu'il ne voulait avoir affaire « ni à Bourmont, dont il connaît la conduite à Lons-le-Saulnier en 1815, ni à Oudinot, qui le liait, parce qu'il sait que je n'ignore rien de ce qu'il a fait contre ses propres camarades pendant quatorze ans. » 11 obtint enfin la permission de se présenter devant la justice française, fut acquitté après une brillante plaidoirie de Dupin, réintégré dans ses grades et honneurs, mais laisse en disponibilité. La publication (1823) d'un extrait de ses Mémoires, où il s'efforçait de rejeter sur Talleyrand toute la responsabilité du meurtre du duc d'Enghien, appela de nouveau sur lui l'attention, et, grâce au crédit dont jouissait encore le prince de Bénévent, le mécontentement du roi. Admis à la retraite, il dut quitter la France, et s'établit à Rome avec sa famille. Le 1er décembre 1831, Louis-Philippe l'appela au commandement supérieur de l'Algérie, où il s'efforça de favoriser le système de la colonisation ; c'est sous ses ordres que fut exécutée la prise de Bône et commencé le réseau des routes stratégiques; mais l'état de sa santé obligea le gouvernement à le rappeler (1833). Il mourut quelques mois après.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Anne-Jean-Marie-René SAVARY

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