État civil :
Né le 6 janvier 1767
Décédé le 6 janvier 1836
Pairs de France

Pair de France

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

TRAVOT (JEAN-PIERRE, BARON), pair des Cent-Jours, né à Poligny (Jura) le 6 janvier 1767, mort à Paris le 6 janvier 1836, s'engagea en 1786 dans le régiment d'Enghien, y devint sous-officier en 1788 et quitta le service en 1780. Volontaire en 1791, il fut élu capitaine du 2e bataillon du Jura, servit sous les ordres de Custine à l'armée du Rhin, devint chef de bataillon, puis chef de brigade, passa sous Kléber à Mayence et fut nommé adjudant-général le 9 mars 1794. Il fut alors envoyé en Vendée à l'armée de Hoche, commanda Il colonne chargée de poursuivre Charette et s'empara de ce chef vendéen à la Chabottière, le 23 mars 1796. Général de brigade du 11 germinal au IV, il commanda jusqu'au 18 brumaire les départements de l'Ouest, où sa fermeté éclairée sut mener à bien la pacification. Commandeur de la Légion d'honneur (23 vendémiaire au XII), général de division (1er février 1805), il fut appelé, le 9 octobre suivant, au commandement de la 12e division militaire. (Nantes). Envoyé en 1807 à l'armée de Portugal, il fit toute la campagne, fut nommé gouverneur de Lisbonne et, compris dans la capitulation de Cintra, débarqua à Rochefort. Il accusa alors Junot de l'avoir laissé dans une situation très critique. Napoléon, qui n'aimait pas les temporisateurs mais les généraux énergiques, ne l'employa plus qu'à l'intérieur. Travot commanda successivement la 13e division (Rennes), la 10e (Toulouse), et fut créé baron de l'empire le 3 février 1813. A la chute de Napoléon, il se retira dans sa famille, et fut décoré de l'ordre de Saint-Louis par le roi, le 27 décembre 1814. Aux Cent-Jours, il reprit le commandement de la 13e division (Rennes), et lança, le 21 mars, une proclamation pour engager les habitants à se rallier à Napoléon. Il n'eut pas à exercer de répression énergique, et la campagne se borna à quelques engagements avec les troupes de La Rochejaquelein. Appelé, le 2 juin 1815, à la Chambre des pairs, il céda son commandement au général Lamarque; sur la proposition de Jay, la Chambre des représentants déclara, le 2 juillet 1815, qu'il avait bien mérité de la patrie. Mis à la retraite à la Restauration, il fut arrêté à Lorient, le 14 janvier 1816, sur un ordre du ministre de la guerre qui enjoignait au gouverneur de la 13e division, M. de Vioménil, de commencer immédiatement des poursuites contre Travot, pour sa conduite en 1815. Le barreau tout entier offrit de défendre l'accusé et signa une consultation en sa faveur, on passa outre. « La modération, était-il dit dans le réquisitoire, ne fut point une des armes les moins redoutables entre ses mains; la démence elle-même fut un de ses moyens de succès. » Le général Canuel, président du conseil de guerre, et ennemi personnel de Travot, refusa tout délai aux défenseurs, et Travot fut condamné à mort, le 20 mars 1816, pour crime de rébellion et pour avoir engagé les citoyens à s'armer contre les Bourbons. Il se pourvut en cassation le 25; le 27, sa peine fut commuée en 20 ans de détention, et, le 11 avril, on le transféra à Ham. Sa femme et son fils, après de nombreuses démarches, obtinrent sa grâce en 1820; mais ces épreuves avaient altéré sa raison, et il languit tristement, jusqu'à ce que la mort vînt le prendre, dans une maison de santé, à Montmartre. La ville de la Roche-sur-Yon, en souvenir de la pacification de la Vendée, lui a élevé une statue sur l'une de ses places, à laquelle elle a donné son nom.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean-Pierre TRAVOT

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