TURENNE Henri-Amédée-Mercure, comte de Turenne

Pair de France

TURENNE (HENRI-AMÉDÉE-MERCURE, COMTE DE), pair des Cent Jours et pair de France, né à Pau (Basses-Pyrénées) le 23 septembre 1776, mort a Paris le 16 mars 1852, « fils de très haut et très puissant seigneur, monseigneur Marie-Joseph-René de Turenne, chevalier, marquis d'Aynac, Montmurac, Doignac, le Vignac, Postleur, Anguirande, Montredoux, St-Jean de Mirabel, St-Félix-Flaignac, vicomte de Gerles, baron de Folins et autres lieux, mestre de camp de cavalerie, habitant le château d'Aynac, diocèse de Cahors, généralité de Montanban, et de haute et très puissante dame Gabrielle Pauline de Baschi, son épouse », fut chevalier de Malte au berceau, et devint sous-lieutenant au régiment du roi à la mort de son frère. Lors de la Révolution, il refusa d'émigrer, et voulut reprendre du service militaire ; mais, incarcéré à Lyon comme suspect pendant la Terreur, il ne fut remis en liberté qu'au 9 thermidor, et servit à l'armée des Pyrénées occidentales. Le décret de 1794 contre les nobles le força de quitter l'armée; il resta dans la vie privée jusqu'à la proclamation de l'Empire, et fut alors un des premiers à se rallier au nouveau pouvoir. Tandis que sa femme devenait dame du palais de l'impératrice Joséphine, lui-même fut attaché à la personne de l'empereur, comme officier d'ordonnance, et fit en cette qualité, et avec le grade de capitaine, la campagne de 1806. Chevalier de la Légion d'honneur en janvier 1807, chef d'escadron après Tilsitt, il fut chargé de rapporter en France les drapeaux pris à l'ennemi. Chambellan de Napoléon après Wagram, premier chambellan et maître de la garde-robe en 1812, officier de la Légion d'honneur et colonel pendant la campagne de Russie, il fut créé comte de l'Empire le 11 novembre 1813. Il suivit Napoléon pendant la campagne de France, assista aux adieux de Fontainebleau, mais ne put obtenir l'autorisation d'accompagner l'empereur à l'île d'Elbe. Louis XVIII le nomma sous-lieutenant aux mousquetaires gris et chevalier de Saint-Louis; mais M. de Turenne se démit de ces fonctions. Aux Cent Jours, il reprit son service auprès de l'empereur, fut nommé pair le 2 juin 1815, puis commandeur de la Légion d'honneur, et assista à Ligny et à Waterloo, où il tenta des efforts désespérés contre les gardes anglaises. La deuxième Restauration lui supprima ses titres et ses fonctions. Mais en raison du grand nom qu'il portait, il rentra bientôt en grâce et fut nommé maréchal de camp honoraire le 31 octobre 1829. Il se rallia à la monarchie de juillet, devint pair de France le 19 novembre 1831, et prit quelque temps une part assez active aux travaux de la Chambre haute, surtout dans les questions relatives à l'organisation militaire. Frappé de cécité au bout de quelques années, il termina ses jours dans la retraite.