VAUGUYON Paul-François de Quélen, duc de La Vauguyon

Pair de France

VAUGUYON (PAUL-FRANÇOIS DE QUÉLEN DE STUER DE CAUSSADE, DUC DE LA), pair de France et ministre, né à Paris le 30 juillet 1746, mort à Paris le 14 mars 1828, « fils d'Antoine-Paul-Jacques de Quélen-Stuer de Caussade Carency la Vauguyon, et de Marie-Françoise de Béthune-Charost », entra au service à 12 ans et prit part aux dernières campagnes de la guerre de Sept ans. Menin de Louis XVI, et pair de France du 4 février 1772, en remplacement de son père décédé, il fut nommé par le roi ministre plénipotentiaire près les Etats-généraux des Pays-Bas. Le 1^er janvier 1784, il devint ambassadeur à Madrid, et maréchal de camp le 9 mars 1788. Rappelé en France à la Révolution, il accepta, le 11 juillet 1789, le portefeuille des Affaires étrangères. En butte aux attaques du parti avancé, il partit avec son fils, sous un déguisement, se rendit au Havre dans l'espoir de gagner l'Angleterre; mais les deux fugitifs furent arrêtés au Havre, et l'affaire, portée le 1^er août devant l'Assemblée nationale, provoqua de vives discussions; on ordonna cependant à la municipalité du Havre de les remettre en liberté. Le roi le renvoya à Madrid avec pleins pouvoirs. Son insuffisance souleva encore des protestations ; le 16 mai 1790, Ch. de Lameth se plaignit que des négociations aussi importantes lui fussent confiées. On se décida à le rappeler le 1^er juin 1791; mais La Vauguyon n'en persista pas moins à rester à Madrid, qu'il ne quitta qu'en 1795; il se rendit alors à Venise, auprès du comte de Provence qui l'avait choisi pour ministre. Il n'exerça ces fonctions que deux ans; son projet de contre-révolution ayant été repoussé comme trop lent, il donna sa démission, et séjourna à Hambourg, puis en Espagne. Rentré en France en 1803, il n'exerça aucune charge publique sous l'empire. A la Restauration, il fut nommé pair de France le 4 juin 1814, et promu lieutenant-général le 13 août suivant. Il vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney. D'opinions assez modérées, il fut plusieurs fois président de la société de l'instruction élémentaire et s'efforça de répandre l'enseignement mutuel.