La mémoire audiovisuelle en péril

Réunie le mercredi 30 avril sous la présidence de M. Jacques Valade, président, la commission des affaires culturelles a procédé à l'audition de M. Emmanuel Hoog, président-directeur général de l'Institut national de l'audiovisuel (INA).

Celui-ci a indiqué que l'INA s'était engagé dans une course contre la montre pour sauver son fonds documentaire (près de 335 000 heures de radio et 497 000 heures de télévision) menacé de disparition d'ici 2015, en raison de l'obsolescence des supports. Si, grâce au plan de sauvegarde et de numérisation lancé en 1999, 100 000 heures jugées périssables ont déjà pu être sauvegardées, les moyens financiers actuels seront insuffisants pour numériser la totalité d'un patrimoine inestimable, sonore et audiovisuel. Une enveloppe de 40 millions d'euros devra être mobilisée à cet effet.

La commission des affaires culturelles, unanime, lance un cri d'alarme : consciente de la valeur patrimoniale et historique du fonds de l'INA :

·        elle considère que l'on ne peut économiser sur cette mémoire collective et qu'il ne saurait être question d'opérer une sélection sur les archives méritant d'être préservées, surtout compte tenu des exigences légitimes du millier de clients et des 380 000 ayants droit répertoriés ;

·        elle souhaite que l'Etat assume ses responsabilités pour assurer la sauvegarde de ce fonds documentaire et dégage des moyens financiers spécifiques.

Le temps presse : le problème de la pérennité de notre mémoire audiovisuelle collective est posé. Il faut rapidement lui apporter une solution que le redéploiement du contrat d'objectifs de l'INA avec l'Etat pourrait acter.