Le groupe de travail commun à la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication, présidée par Mme Marie-Christine BLANDIN ( Écolo - Nord,), et à la Délégation sénatoriale à l’outre-mer, présidée par M. Serge LARCHER (Soc. app. -Martinique), a présenté ses conclusions en réunion plénière de ces deux instances le mercredi 16 avril 2014. Le président du groupe de travail, M. Thani MOHAMED SOILIHI (Soc - Mayotte,) et les deux rapporteurs, Mme Dominique GILLOT (Soc - Val-d’Oise) et M. Michel MAGRAS (UMP - Saint-Barthélemy), au terme de plus de 50 heures d’auditions en à peine trois mois qui les ont conduits à rencontrer quelque 120 interlocuteurs de terrain, notamment lors d’un déplacement aux Antilles et en Guyane fin janvier, ont présenté 23 recommandations tendant à sortir du marasme la situation universitaire dans les trois départements.

Trois mots clé structurent ces recommandations : territorialité, attractivité et solidarité.

Territorialité : Outil de formation et de mise en valeur des potentiels propres à chacun des trois départements de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique, l’université constitue le fer de lance des stratégies de développement territorial et devrait se décliner, pour chaque territoire, dans un schéma directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ce prisme territorial a conduit à prendre acte de la création d’une université de plein exercice en Guyane, une création tirant les enseignements d’un fonctionnement de l’UAG qui a largement ignoré le pôle guyanais et inscrivant résolument la future collectivité au dynamisme démographique exceptionnel dans son contexte amazonien et sud-américain. Cette même approche plaide pour une autonomie pédagogique et de gestion renforcée et sanctuarisée des pôles guadeloupéen et martiniquais d’une université des Antilles.

Attractivité : Pour préserver la qualité et l’attractivité de l’offre universitaire, le schéma à retenir doit être pragmatique et réaliste. L’assainissement et la normalisation des procédures comptables et de gestion sont à cet égard prioritaires, les organes de contrôle et notamment les services de l’État devant désormais exercer toutes leurs responsabilités. Dans un contexte budgétaire contraint et un cadre législatif invitant aux regroupements, Guadeloupe et Martinique, avec une démographie atone, doivent conserver une structure commune favorisant la mutualisation et garantissant une réelle lisibilité, en particulier dans la Caraïbe. L’université de la Guyane doit, quant à elle, miser sur des dispositifs incitatifs renforçant le niveau d’enseignement dispensé, sur le développement de l’enseignement à distance et sur la structuration d’une politique de recherche ciblée.

Solidarité : La nouvelle architecture universitaire, mettant en œuvre les rééquilibrages indispensables, n’aura pris sa pleine mesure que lorsqu’elle aura été capable de promouvoir une politique volontariste de coopération entre l’université des Antilles et l’université de la Guyane, mais aussi avec les universités métropolitaines ou des zones caribéenne et sud-américaine, et de créer un Erasmus régional encourageant la mobilité des étudiants et valorisant les diplômes grâce à des cursus diversifiés.

Ces recommandations prennent la mesure très concrète d’une situation particulièrement complexe et tendue ; elles ont pour ambition de tracer de vraies perspectives à une organisation universitaire à re fonder pour le plus grand bénéfice des territoires concernés et d’une jeunesse qui est aujourd’hui la principale victime de la crise.

Maria Pighini
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