À l’occasion de la Journée internationale "Tolérance Zéro contre les mutilations génitales féminines", célébrée tous les 6 février à l’initiative de l’ONU depuis 2012, Annick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat, dépose, avec Maryvonne Blondin et Marta de Cidrac, dans la continuité de travaux de la délégation sur les mutilations sexuelles féminines et sur le mariage des enfants et les grossesses précoces, une proposition de résolution pour soutenir la lutte contre le mariage des enfants, les grossesses précoces et les mutilations sexuelles féminines.

Ce texte souligne les ravages causés par ces fléaux qui constituent des violations des droits fondamentaux des fillettes, des adolescentes et des femmes. Il déplore que le mariage des enfants, en empêchant les filles de fréquenter l’école, condamne ces trop jeunes épouses à une vie de dépendance et de précarité économique, aggrave la mortalité infantile et prive les pays concernés du véritable potentiel de développement et de croissance qui résulterait de l’instruction de ces adolescentes.

La proposition de résolution rappelle ces statistiques terribles :

- toutes les 7 secondes dans le monde, une jeune fille de moins de 15 ans est mariée ;

- toutes les 15 secondes, une fillette ou une femme est excisée ;

- une fille sur 5 met au monde son premier enfant avant l’âge de 18 ans ;

- 70 000 décès sont causés chaque année par les grossesses et accouchements précoces ;

- les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont la deuxième cause de décès dans le monde pour les jeunes filles de 15 à 19 ans.

"Notre assemblée doit être impliquée dans ce combat, et une proposition de résolution manifestera concrètement l’engagement de notre institution en faveur de cette cause" ; "Tant le mariage des enfants que l’excision s’inscrivent dans un parcours traumatique qui comporte tout le spectre des violences faites aux femmes", ont observé Maryvonne Blondin et Marta de Cidrac, co‑auteures en 2018 d’un rapport d’information de la délégation aux droits des femmes sur les mutilations sexuelles féminines.

La proposition de résolution réaffirme qu’aucune tradition culturelle ou religieuse ne saurait justifier des pratiques fondées sur la conviction de l’infériorité des filles et sur une conception inacceptable de la société.

Elle rend hommage aux professionnels et aux bénévoles qui, partout dans le monde œuvrent au quotidien pour faire avancer les droits des filles et leur accès à l’instruction, contribuant ainsi à la lutte contre le mariage des enfants et l’excision.

"Il est impératif de renforcer la mobilisation de tous contre ces pratiques dangereuses", a conclu Annick Billon, présidente de la délégation, qui a de surcroît insisté sur la "nécessité d’impliquer les hommes dans ce combat".

Juliette Élie
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