Séance du 19 mai 1998






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Mise en oeuvre d'une politique
de la psychologie scolaire

283. - 15 mai 1998. - Mme Hélène Luc tient à attirer l'attentin de Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire sur l'importance croissante que doit prendre la dimension de la fonction de la psychologie dans l'école, pour permettre à chaque enfant de parvenir à sa réussite optimale. Les difficultés sociales, scolaires, relationnelles et de repères, l'accroissement de la transgression de la règle des conduites de violence, de maltraitance, le besoin d'une écoute et d'une aide la plus individualisée possible, tout comme la nécessaire valorisation du potentiel de chaque enfant, appellent un indispensable changement d'échelle en terme d'objectifs, de moyens, de reconnaissance de la mission de la qualification et du statut des psychologues scolaires. Cela est nécessaire, en particulier en direction des établissements où les difficultés sont fortes, comme dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP) et où l'apport des psychologues de l'éducation doit venir en appui des mesures spécifiques et supplémentaires qui doivent y prévaloir, comme la situation en Seine-Saint-Denis vient de le confirmer. Il serait, à cet égard, inacceptable que soient maintenues des diminutions de dotation en ZEP, comme cela reste encore trop souvent le cas pour la rentrée prochaine dans d'autres départements comme le Val-de-Marne. C'est pourquoi elle lui demande de bien vouloir lui faire connaître ses intentions pour mettre en oeuvre une véritable politique de la psychologie scolaire qui ne pourra être menée à bien que par des recrutements à la hauteur des importants besoins, les titulaires d'un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) de psychologie constituant de ce point de vue, un vivier disponible. Elle lui demande également de bien vouloir engager dans les meilleurs délais, une concertation sur l'ensemble de ces questions avec tous les acteurs concernés, ainsi que ceux-ci lui en ont déjà exprimé la demande.

Enseignement en milieu rural
et nouvelles technologies à l'école

284. - 15 mai 1998. - M. Georges Mouly demande à Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire d'une part comment elle compte mettre en oeuvre les mesures annoncées de traitement spécifique à l'enseignement en milieu rural et, d'autre part, lui demande de lui préciser comment sera financée précisément l'installation des nouvelles technologies informatiques à l'école.

Avenir des « points publics »

285. - 19 mai 1998. - M. Bernard Joly appelle l'attention de Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire sur l'avenir des « points publics ». Certaines inquiétudes se font jour, sur le terrain, relativement à leur financement et à leur fonctionnement. Récemment, la commission de la modernisation des services publics du Conseil supérieur de la fonction publique de l'Etat a traité de la définition du rôle des maisons de services publics. Les moyens, en budget et en personnel, de ces nouvelles structures ont été définis. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser le calendrier de mise à disposition des crédits, leur hauteur et leur affectation.

Décrets d'application de la loi portant dispositions
statutaires relatives à la fonction publique hospitalière

286. - 19 mai 1998. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les propositions de décrets fixant les conditions d'application des articles 92, 93, 94 de la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986, portant dispositions sur la perte d'emplois et la mise en place des procédures de licenciements dans la fonction publique hospitalière. Elle lui demande si la publication de ces décrets ne risque pas d'entraîner la mise sur pied de véritables plans sociaux hospitaliers établis par les directeurs d'agences régionales de l'hospitalisation. Elle lui demande quelles mesures elle envisage pour faire respecter les garanties statutaires à l'emploi de tous les personnels hospitaliers actuellement en place.

Statut de meilleur ouvrier de France

287. - 19 mai 1998. - M. Bernard Fournier appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat sur les difficultés rencontrées par certains artisans d'élite diplômés Meilleurs ouvriers de France. Il apparaît en effet que cette distinction ne semble recouvrir qu'un caractère honorifique et ne bénéficie d'aucune protection juridique spécifique. On voit certains tribunaux de grande instance, sous la pression d'industriels conseillés par des avocats de renom, faire interdiction de la raison sociale d'une entreprise artisanale au motif de son homonymie avec une entreprise de plus grande taille. Sans porter préjudice à l'indépendance de la justice, on s'accordera à reconnaître que de tels jugements mettent en péril des entreprises artisanales, le plus souvent familiales, où l'amour du travail fait prime sur les objectifs économiques. Il semble absolument nécessaire de diligenter toutes les mesures utiles afin que le statut de Meilleur ouvrier de France soit assimilé à celui des artistes et qu'en conséquence on ne puisse interdire à un artisan reconnu comme l'un des maître de la profession de signer et donc subséquemment de vendre ses oeuvres. Aussi, il lui demande si elle entend prendre des mesures réglementaires, ou législatives, afin de doter d'une véritable protection juridique les Meilleurs ouvriers de France dans l'intérêt des entreprises artisanales qui sont des éléments essentiels du renom international de notre savoir-faire.

Accouchement sous X

288. - 19 mai 1998. - Mme Joëlle Dusseau appelle à l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité les conditions dans lesquelles s'effectue aujourd'hui l'accouchement sous X. En effet, cette procédure empêche de conserver trace de l'identité de la mère de l'enfant abandonné. Par ailleurs, la loi Mattéi n° 96-604 du 5 juillet 1996 relative à l'adoption a raccourci de trois mois à deux mois le délai de rétractation dont dispose la mère après son accouchement, ce qui, compte tenu de sa situation de détresse dans un laps de temps aussi court, rend à peu près ineffective cette possibilité laissée par la loi de changer d'avis. C'est pour ces raisons que l'accouchement sous X est actuellement mis en cause par des parlementaires et des associations. Un récent rapport sur la politique familiale remis au Premier ministre en a, du reste, dénoncé les modalités. C'est pourquoi elle lui demande si elle entend faire évoluer la loi afin de permettre la communication à l'enfant devenu adulte de l'identité de sa mère si celle-ci l'accepte expressément et si celui-là le souhaite - deux conditions tout aussi essentielles l'une que l'autre. Il s'agirait d'instituer pour la mère la possibilité de laisser au moment de l'accouchement un moyen de la contacter dans les mains d'une autorité administrative. Cette réforme de l'accouchement sous X permettrait ainsi de concilier le droit des femmes à accoucher sans indiquer leur identité, l'équilibre psychologique de l'enfant et ses liens essentiels avec sa famille adoptive.