SEANCE DU 3 AOUT 2002


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Gestion par les collectivités départementales
du dispositif d'aide aux personnes âgées

18. - 2 août 2002. - M. Jean-Pierre Vial appelle l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité à propos de la situation particulièrement complexe que rencontrent les collectivités départementales, qui ont à gérer les besoins spécifiques des personnes âgées. En effet, la loi n° 2001-647 du 20 juillet 2001 relative à l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) constitue une réelle reconnaissance de la dépendance et de ses conséquences humaines, pour les personnes âgées et leurs familles. Cependant, dans la pratique, de nombreuses exigences se font jour pour les collectivités qui ont à mettre en oeuvre le récent dispositif. Ainsi, en Savoie, le coût pour le département va, au minimum, quintupler par rapport à la prestation spécifique dépendance (PSD) qui précédé l'allocation personnalisée d'autonomie. De plus, il n'est pas tenu compte des dépenses supplémentaires nécessitées par l'embauche des équipes médico-sociales chargées des traitements et de l'évaluation des besoins. Ce sont, pour une large part, les associations et services d'aide à domicile, dont l'association d'aide à domicile en milieu rural (ADMR) qui se sont spécialisées dans ce domaine pour répondre aux besoins croissants des populations âgées. Malgré les efforts déployés notamment pour la professionnalisation du secteur, prévue par le décret n° 2002-410 du 26 mars 2002, qui institue un diplôme d'Etat d'auxiliaire de vie sociale, des difficultés apparaissent pour maintenir un personnel de qualité, en raison d'un salaire proposé au SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance), considéré comme peu attractif, dans une région touristique où l'emploi, même non qualifié, en station de sports d'hiver est plus rémunérateur. Ainsi, la mise en oeuvre des plans d'aide se heurte au problème de la pénurie des aides à domicile. A cet égard, les professionnels des associations demandent que la convention collective unique, sur laquelle un accord des partenaires sociaux est intervenu le 21 mars dernier, soit agréée par le ministère. Bien que les demandes exprimées en matière de rémunération par les associations ne soient pas irréalistes, les mesures sont coûteuses et ont une incidence financière très lourde sur les budgets départementaux, pouvant amener les conseils généraux à des choix drastiques pour honorer leurs obligations. En effet, la participation des fonds de financement de l'APA ne s'avère pas à la hauteur des 50 % du surcoût. Dans ce contexte, il lui demande quels soutiens le Gouvernement compte apporter aux conseils généraux qui, rivés à leurs tâches, oeuvrent avec ténacité pour relever ce nécessaire défi social.