État civil :
Né le 27 juillet 1853
Décédé le 30 novembre 1921
Profession :
Chanoine
Département :
Moselle
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 février 1920
Fin de mandat le 30 novembre 1921 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

COLLIN (Chanoine HENRI, DOMINIQUE), né le 27 juillet 1853 à Bourges (Cher), mort le 30 novembre 1921 à Metz (Moselle).

Sénateur de la Moselle de 1920 à 1921.

Fils d'un garde du génie originaire de Clouange (Moselle), alors en garnison à Bourges, Henri Collin retourna peu de temps après en Moselle avec sa famille. Il commença ses études ecclésiastiques en 1863 au petit séminaire de Montigny-les-Metz, puis au grand séminaire. En 1870, il se distingua aux ambulances de Metz, puis poursuivit ses études qu'il termina au séminaire de Saint-Sulpice (1876-1877). Ordonné prêtre le 15 juillet 1877 par Monseigneur Dupont-des-Loges, il débuta dans le sacerdoce comme vicaire à Saint-Martin-de-Metz. Attiré par le journalisme, il devint correspondant du journal strasbourgeois L'Union d'Alsace-Lorraine. Remarqué par l'abbé Jacques, rédacteur en chef du Lorrain, journal messin par excellence, il en devint de collaborateur en 1883, et le 1er janvier 1887, lui succéda à la direction. Il jouait déjà un grand rôle politique, et était devenu l'âme du « Bloc Lorrain » qui lutta contre l'hégémonie allemande. S'opposant aux nombreuses mesures d'exception dont étaient victimes les Alsaciens-Lorrains, il défendit sans relâche la cause lorraine et le patrimoine historique de la Lorraine annexée. Il fut aussi l'un des premiers, avec J.-P. Jean, à militer dans les rangs du « Souvenir français ». Le 4 octobre 1908, lors de l'inauguration du célèbre monument de Noisseville, il prononça le sermon au cours du service funèbre organisé à la cathédrale de Metz, en présence de Monseigneur Benzler, dont il avait préparé les voies à Metz en 1901. Celui-ci le fit chanoine honoraire et lui confia le secrétariat général du Bureau diocésain des oeuvres en 1903. Quatre ans plus tard, il fut nommé membre du Bureau du Comité permanent des congrès eucharistiques et organisa plus particulièrement celui de Metz. Il fut successivement aumônier de l'orphelinat Saint-Joseph, du Carmel, et de la Visitation.

Plusieurs fois condamné par les tribunaux allemands et jugé dangereux, il dut quitter la Lorraine le 29 juillet 1914 pour gagner la France par le Luxembourg, échappant de peu à l'arrestation. Il passa les dures années de la guerre à Paris en qualité d'aumônier des Dames de Saint-Maur, puis à Bordeaux où il ne resta que cinq mois. Revenu à Paris en 1915, il se livra à un apostolat patriotique et religieux. Il collabora notamment au journal La Croix. Il prêcha dans toutes les grandes villes de France, anima maintes réunions publiques, se dévoua pour les Lorrains réfugiés en France, au sein du « Secours en Alsace-Lorraine » et de « l'Union lorraine ». En 1915, le cardinal-archevêque de Paris lui confia la direction de deux sociétés des Filles et des Prêtres de Saint-François-de-Sales, où il ruina sa santé. Le 11 novembre 1918, l'armistice signé, il rentrait en Moselle, et, le 22, reprenait, à Metz, la direction du Lorrain. En 1919, il recevait la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur.

Aux élections sénatoriales du 11 janvier 1920, il fut élu sénateur de la Moselle sur la liste d'union républicaine lorraine. Il emporta le siège au premier tour de scrutin, par 956 voix sur 1.403 votants. Inscrit au groupe de l'union républicaine et siégeant dans diverses commissions spéciales, dont celle de l'enseignement, il intervint dans la discussion de projets de loi concernant : la prorogation des locations contractées après la déclaration de guerre (1920), la consommation du papier (1920), le régime légal des sociétés coopératives de reconstruction (1920), le budget de l'hygiène de l'exercice 1921 (1921), la scolarité obligatoire (1921).

Rentré à Metz pour assister à une cérémonie funèbre en l'honneur des morts de son pays, il fut frappé, le 30 novembre 1921, d'une congestion causée par le froid et mourut subitement. Il était âgé de 68 ans. Le vice-président du Sénat, Alexandre Bérard annonça la nouvelle au Sénat à la séance du même jour et prononça l'éloge funèbre du disparu. Il déclara notamment : « Vous, qui l'avez connu, vous savez quel homme de bonté, d'amabilité, de dévouement, il était. Il avait ici l'estime - je dis même mieux - l'amitié de tous. Certes, Messieurs, c'est un de nos meilleurs collègues que nous pleurons. Rendons hommage à la mémoire d'un homme qui fut toujours, même dans les fers allemands, un bon Français. »

Le Chanoine Collin était membre de l'académie nationale de Metz depuis 1898 et en fut deux fois président. Outre sa Légion d'honneur, il était chevalier de l'Ordre « Pro ecclesia et pontifice ».

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Henri COLLIN

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