Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 13 novembre 1890
Décédé le 18 mai 1978
Profession :
Préfet
Département :
élu(e) par l'Assemblée Nationale
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 8 décembre 1946
Fin de mandat le 7 novembre 1948 (Non réélu(e))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

BOLLAERT (Emile)

Né le 13 novembre 1890 à Dunkerque (Nord)

Décédé le 18 mai 1978 à Paris

Conseiller de la République élu par l'Assemblée nationale de 1946 à 1948

Licencié en droit, Emile Bollaert entre en 1913 dans la carrière préfectorale ; il est alors attaché au cabinet du préfet du Nord. Mais il est mobilisé dès le mois d'août 1914, et combat avec le 13e bataillon alpin dans la Somme et dans l'Aisne, puis avec le 67e bataillon au Chemin des Dames, au fort de la Malmaison et enfin sur le canal de la Sambre. Sa brillante conduite au front lui vaut cinq citations, la Croix de guerre, et la Légion d'honneur qui lui est décernée à titre militaire en 1923.

Démobilisé en juillet 1919, il est alors nommé adjoint au chef des services administratifs et financiers des régions libérées. En 1919 il devient chef de cabinet du préfet de la Loire, puis secrétaire général du Gers en 1921, et sous-préfet d'Arcis-sur-Aube (1922), puis de Carpentras (1924) ; il est alors mis en disponibilité sur sa demande pour exercer les fonctions de chef du cabinet d'Edouard Herriot à la présidence du Conseil, puis au ministère de l'instruction publique jusqu'en 1928.

Préfet de la Lozère (1929), puis de la Haute-Marne, des Vosges (1931), du Maine-et-Loire (1932), il rejoint à nouveau le cabinet d'Edouard Herriot, Président du Conseil de juin à décembre 1932.

Il est alors nommé directeur général des beaux-arts, puis préfet du Rhône en février 1934, (1) fonction qu'il assure cinq années durant.

Farouche adversaire de l'occupation allemande, il s'oppose dès juillet 1940 au commandement militaire allemand de Lyon, puis est révoqué par le gouvernement de Vichy en septembre. Il est alors l'un des plus actifs organisateurs de la Résistance, et entre en rapport en 1942 avec le général de Gaulle qui le nomme en septembre 1943 délégué général du Comité Français de Libération Nationale pour succéder à Jean Moulin.

Il tente en février 1944 de gagner Alger, par l'Angleterre, pour rejoindre le gouvernement de la France libre mais l'embarcation où il a pris place est immobilisée dans la baie d'Audierne par une avarie. Il est alors arrêté par les Allemands en même temps que Pierre Brossolette. Emprisonné à Rennes puis à Fresnes, il est déporté en Allemagne au camp de Bergsen-Belsen. Libéré par la 2e armée britannique, il regagne la France en novembre 1945. Il est alors nommé Compagnon de la Libération, promu commandeur, puis Grand-Croix de la Légion d'honneur, et reçoit la médaille de la Résistance avec rosette.

Il reprend alors ses fonctions préfectorales en étant nommé Commissaire de la République pour l'Alsace jusqu'en mars 1946.

Le 19 décembre 1946 il est élu au Conseil de la République par l'Assemblée nationale pour y représenter le Rassemblement des Gauches Républicaines.

Il siège aux Commissions de l'éducation nationale, et de l'intérieur. Au nom de cette commission, il rapporte en séance publique le projet de loi relatif aux indemnités de déplacement et de séjour allouées aux conseillers généraux, et le projet de loi relatif aux indemnités de fonctions des membres du conseil de la Seine.

Le 13 mars 1947 Paul Ramadier le nomme haut-commissaire en Indochine en remplacement de l'amiral Thierry d'Argenlieu. Au moment de gagner son nouveau poste, il adresse, le 28 mars, un message au Conseil de la République pour l'en informer.

Durant sa difficile mission outre-mer, Emile Bollaert négocie les accords de la baie d'Along qui prévoient la restauration, dans le cadre de l'Union française, de l'Empereur Bao-Daï.

Rappelé en France en octobre 1948 à la suite de l'évolution politique intérieure française, il se présente dans l'Oise le 7 novembre 1948 au Conseil de la République, en première position sur la liste du RGR. Au 1er tour, il obtient 178 voix sur 1 350 suffrages exprimés ; candidat au 2e tour sur une liste de défense républicaine constituée par fusion entre les listes RGR et SFIO, il obtient alors 489 voix sur 1 328 suffrages exprimés, ce qui ne lui permet pas d'être élu.

(2) Il est nommé en mai 1949 à la présidence du conseil d'administration de la compagnie nationale du Rhône ; durant les onze années de sa présidence, des progrès décisifs sont faits pour relier, par voie navigable, le Rhin à la Méditerranée.

C'est durant cette période qu'il est élu président de l'association du corps préfectoral, et qu'il occupe également les fonctions de vice-président des forges de Strasbourg et d'administrateur à la Compagnie industrielle et financière de Pompey, fonctions qu'il conserve après sa retraite du corps préfectoral, intervenue en 1960.

(3)

Il meurt en 1978 à Paris.

Notes de la division des Archives du Sénat :

(1) Emile BOLLAERT est préfet du Rhône du 4 février 1934 au 25 septembre 1940. Il est déporté au camp de Dora-Ellrich du 3 septembre 1944 au 5 avril 1945, son séjour au camp de Bergen-Belsen ayant duré 10 jours. Libéré par la 2e armée britannique, il regagne la France le 29 avril 1945. Le président du Sénat, Alain Poher, s'associe à l'hommage solennel que le Gouvernement lui rend le 23 mai 1978 à l'Hôtel des Invalides (sources familiales).

(2) Emile BOLLAERT exerce les responsabilités de président de la Compagnie nationale du Rhône jusqu'en 1960. Vice-président des Forges de Strasbourg, administrateur de la Compagnie industrielle et financière de Pompey, il s'éteint à l'âge de 87 ans.

(3) Il était grand-croix de la Légion d'honneur, compagnon de la Libération, titulaire de la Croix de guerre 1914-1948 et des Théâtres d'opérations extérieures (TOE), décoré de la rosette de la Résistance, commandeur des Arts et Lettres, et des Palmes académiques. Médaillé d'or du ministère de l'Intérieur, la Ville de Paris lui avait également remis sa grande médaille de vermeil en 1976.

On a de lui Sur la voie de l'Union française (1948).

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Emile BOLLAERT

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