Appartenance politique :
Groupe du Rassemblement du Peuple Français
État civil :
Né le 2 avril 1889
Décédé le 6 mars 1974
Profession :
Chirurgien
Département :
Mayenne

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LE BASSER (Francis)

Né le 2 avril 1889 à Rennes (Ille-et-Vilaine)

Décédé le 6 mars 1974 à Laval (Mayenne)

Sénateur de la Mayenne de 1948 à 1958

Né à Rennes, Francis Le Basser vient à Paris faire ses études de médecine. Il devient interne des hôpitaux de Paris, docteur en médecine en 1921 puis assistant d'anatomie à la faculté de Paris. Il s'installe finalement comme chirurgien à l'Hôtel-Dieu de Laval.

Revenu capitaine-major de la première guerre mondiale et médaillé de la croix de guerre, il participe activement à la Résistance contre l'ennemi lors de la Seconde guerre mondiale. Il dirige le maquis de la Mayenne et délivre de fausses cartes d'identité aux travailleurs requis par le STO. Membre du comité départemental de la Résistance, il a aidé au ravitaillement du maquis en vivres et en chaussures. Mais en mai 1944, il est arrêté par la Gestapo, déporté à Dachau et n'est libéré qu'en mai 1945 par les troupes américaines. Il obtient à son retour la Rosette de la Résistance.

En avril 1945, Francis Le Basser est élu, en son absence, conseiller municipal de Laval dont il devient ensuite maire jusqu'à sa démission en juin 1946. Il sera de nouveau maire de Laval en novembre 1956. C'est par cette fonction qu'il commence une carrière locale remarquée. A partir de septembre 1945, il est élu conseiller général du canton de Laval-Ouest puis président du conseil général, fonction qu'il assurera pendant vingt-huit ans. Francis Le Basser est également président honoraire de l'Entraide Française et membre du bureau de bienfaisance de la ville de Laval.

C'est donc sans mal qu'il est présenté comme candidat par le RPF pour les élections de 1948 au Conseil de la République. Se qualifiant lui-même d'indépendant de gauche, il est élu le 7 novembre 1948. Inscrit au groupe RPF, il en deviendra président.

A son arrivée au Palais du Luxembourg, il se fait le disciple du général de Gaulle pour sortir la France de la crise d'après-guerre. Il est nommé à la commission de la famille, de la population et de la santé publique et à la commission de l'intérieur. Son passé de résistant le porte à venir en aide aux anciens combattants, aux familles de déportés. Ainsi en 1949, par une question orale adressée au ministre de la défense nationale, il se fait l'écho des personnes touchées par la guerre : il lui demande sous quelles conditions est délivrée la Légion d'honneur au titre de la Résistance. Il est en effet scandalisé qu'un des derniers promus dans la Mayenne soit le même qui, quelques années plus tôt, avait été accusé publiquement par des résistants d'avoir dénoncé des concitoyens et avait été giflé par deux veuves de déportés. Plus tard, Francis Le Basser intervient sur le statut des déportés du travail qu'il avait aidés pendant la guerre. Il dépose un amendement pour que ne soient pas donnés des avantages aux fonctionnaires que n'auraient pas les prisonniers de guerre, les combattants et les déportés.

Au Conseil de la République, Francis Le Basser oeuvre aussi pour la justice sociale dans une France affaiblie par sa situation économique. Il dépose par exemple un amendement en faveur des communes « économiquement faibles » et intervient afin d'accorder des facilités de transport aux enfants de familles nombreuses ou pour majorer les allocations familiales. En 1950, il devient membre du Conseil supérieur du service social et rédige un rapport, au nom de la commission de la famille dont il devient vice-président l'année suivante, prévoyant la création d'un conseil supérieur de l'entraide sociale. Il soutient également la construction de logements sociaux, les emplois féminins, le SMIG ou l'institution de fonds nationaux de vieillesse et de solidarité. Au niveau local, Francis Le Basser préconise la création de petits centres industriels pouvant faire appel à la main d'oeuvre inemployée des zones rurales où le chômage sévit le plus.

Pour mener à bien ces projets, Francis Le Basser sait qu'il faut réformer les institutions. Il cherche ainsi à renforcer le contrôle par l'Etat des organismes de sécurité sociale. Pour pousser le Gouvernement à prendre en compte les initiatives locales, il formule en 1950 un contre-projet visant à assouplir le contrôle administratif sur la coordination départementale des services sociaux. Plus tard, il pose une question au secrétaire d'Etat aux affaires économiques concernant les comités d'expansion économique départementaux. Selon Francis Le Basser, puisqu'ils représentent tous les secteurs économiques et tous les métiers, ces comités doivent constituer la base d'une politique de redressement économique. Pourtant, ces comités ne sont pas tous reconnus par l'Etat qui est favorable à des organismes régionaux.

Pendant la durée de son mandat, Francis Le Basser s'est également prononcé sur les grands débats qui agitent la vie politique française : l'Union française, particulièrement l'Algérie et l'Indochine ; l'Europe ; la révision de la Constitution. En 1951, il dépose une proposition de résolution afin d'inviter le Gouvernement à prendre l'initiative d'une confédération européenne, communauté politique et militaire qui se met encore difficilement en place. Un rapport qu'il rédige en 1956 concerne la proposition de résolution, établie entre autres par Michel Debré et Francis Le Basser lui-même, sur les mesures à prendre d'urgence en Algérie pour garantir les efforts militaires de la métropole.

La présence active de Francis Le Basser au Conseil de la République explique largement sa réélection du 19 juin 1955. Il restera encore dix ans sénateur, jusqu'aux élections de 1965 où il sera battu.

Fidèle à son engagement gaulliste, Francis Le Basser vote, les 2 et 3 juin 1958, en faveur des pleins pouvoirs au gouvernement du général de Gaulle et en faveur de la révision constitutionnelle.

Ve République

LE BASSER (François, Jean-Baptiste, Joseph, dit Francis)

Né le 2 avril 1889 à Rennes (Ille-et-Vilaine)

Décédé le 6 mars 1974 à Laval (Mayenne)

Sénateur de la Mayenne de 1948 à 1965

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, pp. 101-102)

Président du Conseil général de la Mayenne et maire de Laval, le sénateur Francis Le Basser paraît solidement implanté au début de la Ve République. Il sollicite le renouvellement de son mandat parlementaire le 26 avril 1959 et conduit une liste où figure également l'Indépendant Jacques Delalande, conseiller municipal de Laval et sénateur sortant. Leur seul adversaire sérieux est le maire centriste de Mayenne, Lucien de Montigny, qui obtient 292 voix de grands électeurs sur 731 au premier tour de scrutin. Il n'est pas nécessaire cependant de procéder à un second vote, puisque Francis Le Basser et Jacques Delalande emportent une confortable majorité : 468 suffrages sur 731 pour le maire de Laval, à cette occasion.

Francis Le Basser s'inscrit au groupe de l'Union pour la nouvelle République (UNR), mais le nouveau régime ne lui offre plus la même visibilité politique qu'à l'époque du Rassemblement du Peuple français (RPF), quand présidait le groupe des gaullistes au Conseil de la République. Il siège à la commission des affaires sociales de 1959 à 1965 et en occupe un temps la vice-présidence. Francis Le Basser est en effet considéré comme un bon connaisseur des questions de solidarité et de justice sociale depuis sa première élection au Palais du Luxembourg, en 1948.

Entre 1959 et 1962, le rapatriement des Français d'Afrique du Nord comme l'objectif de « promotion musulmane » en Algérie nourrissent les travaux de la commission des affaires sociales du Sénat. Le sénateur de la Mayenne y prend une part importante, notamment lorsqu'il s'agit de régulariser la situation des salariés français de Tunisie et du Maroc au regard des régimes de retraite métropolitains, au printemps 1959. Quelques mois plus tard, il intervient dans la discussion du projet de loi relatif à la promotion sociale en Algérie pour faire part de ses observations au lendemain d'un voyage de l'autre côté de la Méditerranée, dans le Constantinois. Les conseils généraux de la Sarthe et de la Mayenne, comme une cinquantaine d'autres départements métropolitains, se sont en effet engagés à créer des liens de jumelage, d'association ou de parrainage, selon les cas, avec des arrondissements d'Algérie. Francis Le Basser se réfère à ce qu'il a vu près de Sétif, pour estimer que la France n'a pas toujours poursuivi une oeuvre de progrès dans les départements d'Afrique du Nord : « Il faut bien dire que si nous avions rempli notre rôle envers un pays qui est, au fond, sous-développé, nous n'en serions pas là ». Il recommande de rattraper le temps perdu en décrétant une « mobilisation générale des capacités » en faveur du développement de l'Algérie. Il s'agit par exemple d'améliorer l'encadrement médical d'une population très jeune, mais surtout de répondre au « désir de culture » des « jeunes Musulmans » en envoyant en Algérie des instituteurs, quitte à s'affranchir des règles de l'administration française. Francis Le Basser suggère en effet que les jeunes volontaires pour enseigner en Algérie puissent ensuite bénéficier d'un accès facilité aux corps de la fonction publique. Il compare enfin l'état d'esprit des « pionniers » qu'il a rencontrés dans le Constantinois à celui « des croisés qui sont partis en terre sainte, non pas pour conquérir des provinces mais pour donner une civilisation à ceux qui en manquaient » (26 novembre 1959). Ce discours apparaît d'ores et déjà « décalé » à l'heure où les travaux de Claude Lévi-Strauss, ou de Germaine Tillon pour l'Algérie, ont imposé l'idée d'une égale dignité des cultures et des civilisations.

C'est en qualité d'élu local que Francis Le Basser prend en outre la parole au palais du Luxembourg. Il appelle l'attention du ministre de l'Intérieur par une question orale sur la nécessité de revaloriser les traitements des agents communaux et plus particulièrement de ceux des grandes villes, par rapport à ceux des fonctionnaires d'Etat (4 juin 1959). Le 15 décembre 1959, l'élu gaulliste n'hésite pas à mettre en cause la détermination de l'exécutif à conduire une véritable politique de décentralisation. Regrettant l'absence du ministre de l'Intérieur dans l'hémicycle du Sénat, il note que son administration interdit aux collectivités locales d'accorder des aides à l'investissement industriel privé, tout en invitant les élus à prendre leurs responsabilités. Cette attitude lui semble caractérisée par l'incohérence, ou l'« inconscience ».

Rapporteur du projet de loi relatif à l'affiliation des artistes du spectacle à la Sécurité sociale (juin 1961), le maire de Laval semble se montrer moins présent à la Haute Assemblée à partir de 1962. Il n'intervient plus en séance publique à partir de juillet 1961. Il soutient les gouvernements de Michel Debré et Georges Pompidou entre 1959 et 1965, qu'il s'agisse d'accorder les pouvoirs spéciaux au Gouvernement pour ramener l'ordre en Algérie, peu après la semaine des barricades (1960) ou de réformer les régimes matrimoniaux (1965).

Les élections sénatoriales du 26 septembre 1965 bouleversent le paysage politique mayennais. Les deux sortants, qui appartiennent à la majorité, sont en effet mis en échec par une liste du Centre démocratique. Lucien de Montigny, maire de Mayenne, et Raoul Vadepied, maire d'Evron, l'emportent dès le premier tour sur Francis Le Basser et Jacques Delalande, qui n'obtiennent respectivement que 290 et 333 suffrages sur 742. Cette défaite du président du Conseil général de la Mayenne apparaît comme une réaction des grands électeurs face à une représentation sénatoriale jugée trop lavalloise. L'âge de Francis Le Basser - soixante-seize ans - a également pu le desservir auprès des élus mayennais.

L'ancien parlementaire reste maire de Laval jusqu'aux élections de 1971. Il se retire alors de la liste de la majorité pour protester contre la présence sur celle-ci de républicains indépendants qu'il juge « trop à droite ». Cette rupture profite à la gauche et à Robert Buron, ancien membre du Mouvement républicain populaire (MRP) passé depuis peu au Parti socialiste, qui succède à Francis Le Basser comme premier magistrat. En 1971, ce dernier démissionne également de l'Union pour la défense de la République (UDR), en déclarant : « Je redeviens le radical et l'UDSR que j'étais lors de mes premières élections. Ceci n'entame en rien la vénération que j'ai toujours eue depuis juin 1940 pour le général de Gaulle et que je garderai jusqu'à mon trépas ». Il ne se représente pas dans son canton de Laval-ouest aux élections de 1973 et meurt peu après, âgé de 84 ans.

Titulaire de la Légion d'honneur, il avait également été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, de la rosette de la Résistance et de l'ordre du Mérite agricole. Le stade de Laval porte désormais son nom.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Francis LE BASSER

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