Appartenance politique :
Groupe Communiste
État civil :
Né le 4 avril 1901
Décédé le 21 octobre 1977
Profession :
Ouvrier mineur
Département :
Moselle
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 8 décembre 1946
Fin de mandat le 6 novembre 1948 (Non réélu(e))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

MULLER (Pierre)

Né le 4 avril 1901 à Dalem (Moselle)

Décédé le 21 octobre 1977 à Falck (Moselle)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Moselle)

Député de la Moselle en 1946 et de 1951 à 1955

Conseiller de la République de la Moselle de 1946 à 1948

Pierre Muller voit le jour le 4 avril 1901 en Moselle, à Dalem ; sans diplôme ni études, il devient mineur de charbon, et commence à militer très jeune dans le syndicat local. Dès 1920, il devient membre du parti communiste, et contribue à l'implantation de celui-ci en Lorraine.

Dans les années 1930, il prend des responsabilités de secrétaire de la section syndicale de Falck, avant de devenir secrétaire du syndicat des mineurs de charbon CGT de la Moselle ainsi que membre de la commission administrative de l'Union départementale. Conseiller municipal de sa commune, il est, de 1938 à 1948 - sans compter les années de guerre - conseiller général de la Moselle. En revanche, il se présente sans succès aux élections législatives de 1936 dans l'arrondissement de Boulay-Moselle.

Arrêté lors de l'entrée des troupes allemandes en Lorraine et déporté, il retrouve, à son retour, ses responsabilités locales et départementales d'avant-guerre, et entame une seconde phase de sa carrière, qui prend alors une envergure nationale.

Le 21 octobre 1945, pour les élections de l'Assemblée nationale constituante, il se présente en effet aux suffrages de ses concitoyens de la Moselle à la tête de la liste communiste qui recueille 47 143 des 237 421 suffrages exprimés. Ce score de 19,9 % lui assure un siège, tan dis que la liste de Robert Schuman, avec un score de 43,5 %, en remporte quatre. Le 2 juin 1946, pour les élections à la seconde Constituante, la liste communiste de Pierre Muller voit son score stagner (19,7 % des suffrages exprimés), et conserve son unique siège, situation qui se reproduit à l'identique quelques mois plus tard, pour les élections à la première Législature de la Quatrième République, le 10 novembre 1946 : Pierre Muller obtient 19,1 % des voix.

En tant que constituant, Pierre Muller vote, avec le groupe communiste, en faveur des deux projets de constitution soumis successivement aux représentants du peuple. Dans les deux assemblées, il siège à la Commission de l'équipement national et de la production (travaux publics, mines, forces motrices). Il intervient à deux reprises, sur le budget des services civils pour l'exercice de 1946, et sur l'article 13 du premier projet de Constitution.

A la fin de l'année 1946, après une troisième élection comme député de la Moselle, Pierre Muller choisit de poser sa candidature au Conseil de la République, pour lequel le suffrage a lieu le 8 décembre. En Moselle, avec 267 voix sur 1163 suffrages exprimés le parti communiste obtient un siège. Les deux autres sièges vont à Jean Hoquard et André Rausch, candidats du MRP qui obtient 753 voix.

Pierre Muller, victorieux, démissionne de son mandat de député le 23 décembre ; c'est Anna Schell, maire de Moyeuvre-Grande et seconde de sa liste de novembre 1946, qui est élue pour le remplacer à l'Assemblée nationale. Non réélu au Conseil de la République, Pierre Muller choisit, en 1951, de se présenter à nouveau aux élections législatives. Il mène une campagne très combative, dirigée principalement contre Robert Schuman, au cours de laquelle il stigmatise l'augmentation des impôts et la perte de pouvoir d'achat des travailleurs. Il en appelle aux Lorrains contre « les hommes qui ont livré la Lorraine à Hitler », et aux Malgré-nous, mamans, épouses et soeurs de Malgré-nous contre Robert Schuman, accusé avec son « ami Adenauer » de cacher « une liste de milliers de disparus alsaciens et lorrains [...] pour faire croire aux familles et à la population entière que nos jeunes gens étaient prisonniers en URSS et ainsi préparer les esprits à une nouvelle guerre contre le pays du socialisme ». Il soupçonne les autres partis, « des dirigeants socialistes au RPF », de « réprimer ceux qui luttent pour le pain et la paix et préparer l'instauration du fascisme en France. » Il accuse enfin le Gouvernement, « aux ordres des Américains », d'avoir trafiqué les élections, faisant référence à la loi sur les apparentements. Cependant, l'apparentement conclu entre les socialistes, le RGR, le MRP et l'UIPRN n'atteint pas la majorité absolue et ne parvient qu'à réduire la poussée gaulliste en privant la liste RPF d'un siège au profit du MRP. La liste de Pierre Muller, quant à elle, ne parvient qu'à conserver son siège, avec 45 803 des 278 653 suffrages exprimés (16,4 %).

De retour sur les bancs de l'Assemblée nationale, Pierre Muller est nommé membre de la Commission de la Justice et de la législation, et retrouve celle de la production industrielle. Il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à accorder au département de la Moselle un crédit de 100 millions destinés à remettre en état les ponts, routes, cultures, etc. endommagés par les orages de juillet 1951, ainsi que deux propositions de loi, la première tendant à introduire le bilinguisme dans les administrations publiques d'Alsace et de Moselle (27 juillet 1951), la seconde visant, dans le cadre de l'organisation de la sécurité sociale dans les mines, à instituer une majoration pour enfants.

Le député communiste de la Moselle intervient à plusieurs reprises devant ses pairs sur ses sujets de prédilection : il s'oppose à la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (et vote contre le projet de loi l'instituant, le 13 décembre 1951), redoutant ses conséquences pour l'économie lorraine, et prend part à la discussion générale du projet de loi relatif à l'enseignement du français en Alsace - Lorraine, défendant l'enseignement de l'allemand. Le 18 février 1953, lors de la discussion de la loi portant amnistie des Malgré-nous, il dépose un amendement tendant à ne pas amnistier ceux qui ont eu « une participation personnelle au crime ». Le 28 octobre 1955, il dépose une demande d'interpellation sur la situation créée par la direction de la SAFE à Hagondange, qui a licencié douze ouvriers pour faits de grève.

Les votes de Pierre Muller sont strictement conformes à ceux de son groupe parlementaire. Il s'oppose ainsi à la loi Barangé - Marie sur la question de l'école libre, qui divise la troisième force d'entrée de jeu, le 21 septembre 1951. Il refuse successivement de voter la confiance à Antoine Pinay, le 6 mars 1952, et à Joseph Laniel, le 26 juin 1953, mais vote en faveur de l'investiture de Pierre Mendès France, le 17 juin 1954 ; il lui retire cependant sa confiance le 4 février 1955, le jour où le Président du Conseil doit abandonner son poste. En politique extérieure, il se prononce pour la question préalable opposée par Edouard Herriot et le Général Aumeran à la discussion de la ratification de la CED (Communauté Européenne de Défense) le 30 août 1954, vote équivalent au rejet du traité, et refuse la ratification, quelques mois plus tard, des accords de Londres et des accords de Paris qui mettent fin à l'occupation de l'Allemagne et permettent le réarmement de la RFA au sein de l'OTAN. Enfin, le 23 février 1955, il vote contre la confiance à Edgar Faure, qui l'obtient néanmoins, mais qui échoue neuf mois plus tard, lorsque Pierre Muller et la majorité de ses pairs la lui refusent le 29 novembre 1955.

Pierre Muller est battu aux législatives de 1956, en raison d'un apparentement entre le Centre National des Indépendants et le MPR, apparentement qui obtient la majorité absolue (171 286 des 339 983 suffrages exprimés), et remporte par conséquent les sept sièges à pourvoir, privant les communistes (19,3 %) de leur siège.

Pierre Muller reste membre du Comité central du PCF jusqu'en 1959, et secrétaire de la fédération communiste de la Moselle jusqu'en 1964. Il meurt le 21 octobre 1977 à Falck.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Pierre MULLER

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr