Appartenance politique :
Groupe du Mouvement Républicain Populaire
État civil :
Né le 6 décembre 1887
Décédé le 21 novembre 1966
Profession :
Journaliste
Département :
représentant les Français résidant à l'étranger
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 19 décembre 1946 (élu(e) par l'Assemblée Nationale)
Elu le 19 novembre 1948 (représentant les Français résidant à l'étranger)
Elu le 28 juin 1955 (représentant les Français résidant à l'étranger)
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Non réélu(e))

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

Ernest Pezet est né dans une famille modeste : son père était meunier et monteur de moulins à eau, sa mère couturière et mercière. Il fait ses études secondaires au collège Saint-Pierre à Rodez. Bachelier ès lettres, il s'oriente très jeune vers le journalisme et commence par faire du reportage social à l'Action populaire de Reims (1909). Il collabore ensuite au « Sillon » de Marc Sangnier - dont il devient le collaborateur à la Démocratie et dont il dirige la campagne électorale en 1914 et 1918. Après la dissolution du « Sillon » il fait partie du conseil national de la Jeune République.

Mobilisé en août 1914 comme simple soldat, il devient sous-officier puis officier. Deux fois blessé, deux fois cité, il est décoré de la Légion d'honneur pour faits de guerre en 1916. Devenu inapte au service, il est nommé en 1917 chef du service de la censure à la présidence du Conseil ; il le restera jusqu'en mars 1919. Après la guerre il est un des six fondateurs de l'Union nationale des combattants, et membre de son conseil. Dès décembre 1918, il crée à Paris, dans le XIIIe arrondissement, la première section de l'U.N.C. Il fonde également la Fédération régionale de Paris, qu'il préside de 1919 à 1922. Il est un des dirigeants de la Fédération interalliée des anciens combattants. Rédacteur en chef de la Voix du combattant, il fera plus de cent conférences à travers la France, entre 1918 et 1928, pour inviter les anciens combattants à s'organiser. C'est lui qui est à l'origine de la retraite mutualiste des anciens combattants, de l'Office du combattant, de la Croix du combattant. Avec des centaines d'articles, on lui doit plusieurs ouvrages sur les anciens combattants : Des curés sac au dos, Des héros hors-la-loi - les religieux anciens combattants, Le devoir social des anciens combattants, Le devoir civique des anciens combattants, Les cahiers de la France combattante, Les combattants et la Nation, Combattants et citoyens.

Cependant, il a fondé en 1917 L'âme française, qu'il dirigera jusqu'en 1924 ; cette revue hebdomadaire rassemble « les fils du même Esprit » qui, dispersés dans plusieurs groupes depuis la fin du « Sillon », se veulent à la fois catholiques, républicains et artisans du progrès social. D'autre part, il fonde et dirige des quotidiens régionaux à Reims : le Télégramme du Nord-Est, puis Nord-Est. Il collaborera, tout au long de l'entre-deux-guerres, à un grand nombre d'autres journaux parisiens (l'Eclair, le Temps, l'Ordre, l'Information, l'&OEliguvre, la Démocratie, la Jeune République, l'Aube) et provinciaux (Ouest-Eclair, le Journal de Roubaix, le Nouveau Journal, de Lyon, le Lorrain, de Metz, le Journal de Rouen, le Télégramme, de Toulouse). Il assure la chronique parisienne de la Neue Freie Press autrichienne. Rédacteur puis chef de la publicité au Petit Journal, il dirigera la publicité Pupez. Il publiera en 1935 un livre intitulé Presse, publicité et vie moderne.

En 1924, il est l'un des fondateurs du parti démocrate populaire et il se pré sente aux élections législatives de 1928 dans la 2e circonscription de Vannes.

Il est élu au second tour par 9.606 voix sur 16.433 votants contre 6.434 à Chabannes ; en 1932, il est réélu au premier tour par 12.467 voix sur 16.972 votants et en 1936, toujours au premier tour, par 10.495 voix sur 16.560. Il fait partie de plusieurs commissions : colonies, armée, pensions, aéronautique.

S'il intervient à de multiples reprises en faveur des anciens combattants et se préoccupe de faire interdire le démarchage financier, c'est à la politique étrangère qu'il va donner le meilleur de son activité. Vice-président de la commission des affaires étrangères - il le restera jusqu'à la guerre - rapporteur permanent pour les problèmes d'Europe centrale et orientale, il sera chargé de nombreuses missions officielles en Autriche, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie, Bulgarie et Hongrie. Il préconise la coopération franco-allemande pour assurer la sécurité des frontières, le désarmement et la coopération internationale, demande la formation d'une union économique régionale d'Europe centrale et orientale et prend part à de nombreux débats et interpellations à propos du départ de volontaires pour l'Espagne, de la violation des accords de Munich, du retard des Alliés à secourir la Finlande. En novembre 1939, il dénonce les « camps de rassemblement » d'étrangers. Regrettant la suppression du ministère de la Propagande, il prend part en février 1940 à la discussion d'interpellations sur la propagande et la censure.

Auteur de plusieurs ouvrages de politique étrangère: Où va la Pologne? (1930), Les vraies conditions de la paix (1930), Idéalisme et sens des réalités (1932), Anarchie danubienne, désordre européen, paix précaire (1932), Le drame de Marseille et ses conséquences centro-européennes (1934), La Yougoslavie en péril (1935, interdit en Yougoslavie au moment même où il proteste à la Chambre contre l'expulsion de Yougoslaves étrangers à l'attentat de Marseille), Sous les yeux du monde (1935, préfacé par Henry de Jouvenel, où il analyse notamment les méthodes de propagande en régime totalitaire), il publie aussi Paris-Moscou via Hitler (1936), Défaite de la paix, alarmes des peuples (1937) et en 1938 Fin de l'Autriche, fin d'une Europe qui, préfacé par Herriot, a attiré l'attention d'Hitler. Il devait voter la loi du 10 juillet 1940. Secrétaire de la Chambre en 1930 et 1931, il avait fondé en 1929 le groupe parlementaire de l'information et de la propagande qu'il présida jusqu'en 1940.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

PEZET (Ernest, Amans)

Né le 6 décembre 1887 à Rignac (Aveyron)

Décédé le 21 novembre 1966 à Paris

Député du Morbihan de 1928 à 1942

Membre de la première Assemblée nationale constituante (Morbihan)

Conseiller de la République, puis sénateur représentant les Français à l'étranger de 1948 à 1959.

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VII, p. 2679)

Ernest Pezet vote la loi du 10 juillet 1940.

Sous l'occupation allemande, Ernest Pezet fait partie de la Résistance, collaborant avec les groupes d'inspiration démocrate-chrétienne. Il est notamment un des membres actifs du « Groupe de la rue de Lille » qui, outre de nombreuses activités de liaison et de renseignements, se met à la disposition de tous les organismes et mouvements de la Résistance pour la réalisation et la diffusion de leurs publications clandestines. Son courage lui vaut, après la guerre, d'être décoré de la médaille de la Résistance, et d'être relevé de son indignité.

A la Libération, Ernest Pezet devient un des leaders du Mouvement républicain populaire (MRP) et est élu, en octobre 1945, député du Morbihan à la première Assemblée nationale constituante. Il est alors vice-président de la commission des affaires étrangères, rapporteur général du traité de paix avec l'Italie et président de la commission d'enquête parlementaire en Autriche. Durant l'été et l'automne 1946, il est membre de la délégation française à la conférence de la paix, qui se réunit à Paris, puis à la première Assemblée générale de l'Organisation des Nations-Unies, à New York

Vice-président du Conseil supérieur des Français de l'étranger, président de l'Union des Français de l'étranger, président du Foyer des professeurs français de l'étranger, Ernest Pezet est élu par l'Assemblée nationale sénateur représentant les Français à l'étranger en 1948. Il le reste jusqu'en 1959.

A son arrivée au Palais du Luxembourg, il rejoint le groupe MRP, et en devient le président. Il est nommé membre de la commission des affaires étrangères -dont il est vice-président de 1951 à 1955-, et de la commission de la presse, de la radio et du cinéma. Pour l'année 1956, Ernest Pezet est, en outre, membre de la commission mixte chargée d'examiner les projets de propagande intéressant la diffusion de la presse à l'étranger.

En 1950, Ernest Pezet est membre suppléant représentant la France à l'Assemblée consultative prévue par le statut du Conseil de l'Europe.

A partir de 1952, il assure la vice-présidence du Conseil de la République. La même année, il est nommé membre titulaire de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe, où il milite pour le mouvement de l'Europe Unie.

Ernest Pezet est également vice-président du groupe français de l'Union inter-parlementaire. En 1956, il s'oppose fortement à l'entrée du Soviet suprême dans l'Union et fait paraître à ce propos un long article dans le numéro de mars de la Revue politique et parlementaire.

Au Conseil de la République, Ernest Pezet est un parlementaire très actif. Il intervient souvent, sur des sujets divers. Les affaires étrangères tout d'abord, dont il est spécialiste. Rapporteur général du plan Marshall et du pacte Atlantique, aucun sujet de politique étrangère de l'époque ne lui échappe : projet de loi instituant une communauté du charbon et de l'acier (CECA), mais aussi budget des affaires étrangères, accord de coopération économique bilatéral franco-américain, ou politique de la France en Tunisie. Les questions économiques suscitent également son intérêt, et il participe aux débats sur le projet de loi de finances pour l'exercice 1950, le projet de loi portant approbation d'une convention avec la Banque de France ou le projet de loi sur le redressement économique et financier national... Ernest Pezet prend aussi part aux nombreuses discussions portant sur l'armée et la guerre : autorisation d'engagement de dépenses militaires, extension aux sinistrés français à l'étranger de la loi sur les dommages de guerre, amélioration de la situation des anciens combattants et victimes de la guerre... Bien d'autres thèmes suscitent ses réactions, de la réglementation de l'usage des dénominations « chambre de commerce », « chambre de commerce et d'industrie », « chambre de métiers », et « chambre d'agriculture », à l'attribution de la qualité de fonctionnaire stagiaire à tous les élèves des écoles normales supérieures.

Ernest Pezet réalise fréquemment des rapport pour le compte des commissions auxquelles il appartient, notamment, en 1952, pour inviter le gouvernement à ratifier le traité portant rétablissement de l'Autriche indépendante et démocratique. En 1956, un autre rapport porte sur le statut de l'agence France-Presse, élaboré cette année-là. A cette occasion, le journaliste, président de l'Association professionnelle de la presse républicaine (APPR), fait une intervention remarquée, portant sur la situation de l'information en France et dans le monde à son époque.

Ernest Pezet prend également de nombreuses initiatives sur le plan législatif. Il dépose des propositions de résolutions, pour inviter le gouvernement à engager avec le gouvernement égyptien des conversations en vue d'améliorer le statut des Français d'Egypte ou inviter le gouvernement à protester auprès du gouvernement espagnol de Franco au sujet de l'exécution de républicains patriotes espagnols. Ernest Pezet dépose aussi des propositions de loi, sur la francisation des noms patronymiques et des prénoms des étrangers, ou sur l'autorisation des jeunes Français résidant à l'étranger de devancer l'appel de leur classe.

Il dépose également des motions d'importance dont l'une pour saluer la mort de Jan Mazaryk, président de l'Etat tchécoslovaque de 1918 à 1935, « deux fois symbole de la lutte du peuple tchèque pour sa liberté contre les régimes d'oppression », une autre pour exprimer « son admiration et (..) sa reconnaissance » au général Marshall, concepteur du plan d'aide économique à l'Europe qui porte son nom.

Ernest Pezet n'hésite pas non plus à demander des précisions aux membres du gouvernement dès qu'il lui semble nécessaire. En 1949, il interroge ainsi le ministre des Affaires étrangères sur la mise en application de l'article 78 du Traité de paix avec l'Italie. En 1951, il expose au ministre des Anciens combattants et victimes de la guerre la regrettable situation des anciens combattants français de la principauté de Monaco, et lui demande les mesures envisagées pour défendre la dignité et les intérêts légitimes des anciens militaires.

Les 2 et 3 juin 1958, Ernest Pezet vote pour le projet de loi relatif aux pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle.

En 1959, le nombre des représentants des Français à l'étranger ayant été réduit de trois à deux, Ernest Pezet, dans un geste de désintéressement, s'efface devant ses deux collègues. (*)

Après avoir quitté le Sénat, Ernest Pezet se consacre à la réorganisation de l'Union des Français de l'étranger, dont il est président. A ce titre, il est promu par le ministère des Affaires étrangères commandeur de la Légion d'honneur. En 1957, il avait reçu les insignes de grand-croix de l'ordre nationale lituanien de Gedimunas.

Les années suivantes, Ernest Pezet les consacre à son foyer. Il publie un dernier ouvrage Chrétiens au service de la cité dans lequel il revient sur l'engagement de tout sa vie. Mettant en avant les faiblesses de l'action politique de Marc Sangnier, il analyse avec lucidité les vicissitudes du MRP, regrettant que ce mouvement n'ait pas pris une étiquette franchement « chrétienne ».

Jusqu'à la fin de sa vie, il préside l'Association professionnelle de la presse républicaine (APPR), est vice-président de l'association de la presse de l'Est et membre de la Société des gens de lettres.

(*) Note de la division des archives du Sénat : Monsieur Ernest PEZET n'a pas été réélu au premier tour des élections sénatoriales .

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Ve République

PEZET (Ernest)

Né le 6 décembre 1887 à Rignac (Aveyron)

Décédé le 21 novembre 1966 à Paris

Député du Morbihan de 1928 à 1942

Membre de la première Assemblée nationale constituante (Morbihan)

Conseiller de la République, puis sénateur représentant les Français à l'étranger de 1948 à 1959

Battu aux élections sénatoriales de 1959, Ernest Pezet s'adonne à ses violons d'Ingres que sont l'archéologie et l'histoire du Moyen-Âge. Membre des Amis du Vieil-Eygalières, il siège aussi à l'Institut historique de Provence.

Président de l'Association professionnelle de la presse républicaine (APPR), vice-président de l'association de la presse de l'Est et membre de la Société des gens de lettres, il meurt à l'âge de 78 ans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Ernest PEZET

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