Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 10 septembre 1911
Décédé le 6 avril 1986
Profession :
Ingénieur
Département :
Puy-de-Dôme
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

BARROUX (André)

Né le 10 septembre 1911 à Marsac-en-Livradois (Puy-de-Dôme)

Décédé le 6 avril 1986 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Sénateur du Puy-de-Dôme de 1967 à 1983

L'itinéraire du sénateur André Barroux constitue un exemple classique de la carrière d'un parlementaire socialiste dans les débuts de la Ve République. Ce fils de cultivateurs, pupille de la Nation en 1922, suit des études d'ingénieur à l'école des Travaux publics de Paris. Dès les années 1930, il mène de front une carrière de technicien aux Ponts-et-Chaussées avec un engagement politique et syndical important dans la mouvance socialiste auvergnate. En 1946, il est à l'origine de la création du Syndicat du gaz et de l'électricité du Puy-de-Dôme, avec Michel Champleboux, fraîchement élu maire de Volvic.

C'est à Ceyrat, petite commune située au coeur du Puy-de-Dôme, qu'il fourbit ses premières armes politiques. Adjoint au maire en 1953, il devient maire de la commune suite à sa victoire aux élections de 1959. Son statut d'élu socialiste lui confère alors des responsabilités partisanes accrues : en 1962, André Barroux entre au bureau de la Fédération socialiste du Puy-de-Dôme et, surtout, se voit confier le secrétariat général de l'Association des élus socialistes et républicains du département, organisation dont le poids politique est loin d'être négligeable au sein de la Section française de l'internationale ouvrière (SFIO).

Personnalité reconnue et appréciée à l'échelle régionale, il figure en quatrième position sur une liste d'Union socialiste et républicaine, unie sur une thématique claire : le développement de l'Auvergne. Dans cette région où la SFIO constitue le pôle politique dominant, incarné par la figure tutélaire du maire historique de Clermont-Ferrand, Gabriel Montpied, André Barroux est suppléant de son camarade Michel Champleboux. Le décès de ce dernier, en 1967, le conduit au Palais du Luxembourg à la commission des affaires économiques et du plan. Cette responsabilité convient parfaitement au nouveau sénateur qui dispose, par son expérience professionnelle, de compétences certaines sur les problématiques liées à l'aménagement du territoire.

André Barroux fait en effet partie de cette première génération d'élus locaux désignés pour siéger dans les Commissions de développement économique régional (CODER) créées par les trois décrets du 14 mars 1964. Le maire de Ceyrat y joue un rôle très actif, assurant notamment la fonction de rapporteur sur les questions liées au tourisme. Dans cette fin des années 1960 où les enjeux liés à la réforme régionale deviennent majeurs, l'expérience du sénateur s'avére précieuse pour l'opposition.

Sa première intervention dans l'hémicycle, le 23 novembre 1967, porte de fait sur l'aménagement régional, et plus particulièrement sur la question du développement des infrastructures touristiques dans les régions de l'hexagone encore peu mises en valeur. André Barroux évoque ainsi, non sans éloquence, la richesse de « son » Auvergne encore méconnue, insistant de manière concrète sur la nécessité d'y développer les activités thermales, atout majeur à ses yeux pour renforcer son attractivité. L'activité déployée par le sénateur dans sa commission l'amène, dès l'année suivante, à occuper la fonction clé de rapporteur sur les questions d'aménagement du territoire. Il le restera sans discontinuer jusqu'en 1978, présentant chaque fin d'année, à l'occasion du vote du projet de loi de finances, des avis extrêmement clairs et documentés, qui s'efforcent de demeurer impartiaux dans l'évaluation de la politique gouvernementale. Si André Barroux n'omet jamais de souligner les erreurs des gouvernements gaulliste puis pompidolien en matière de planification régionale, il sait aussi reconnaître les efforts accomplis pour un aménagement équilibré du territoire français.

Sensible au risque d'abandon des régions rurales à leur sort, il défend également de manière inlassable dans ses rapports deux impératifs nécessaires à la réalisation effective de cet aménagement équilibré : le raccordement des régions en difficultés aux pôles nationaux dynamiques via une politique des transports adéquate, d'une part ; l'association beaucoup plus étroite des élus locaux aux projets gouvernementaux, d'autre part. Le sénateur se montre en effet soucieux de lutter contre le jacobinisme excessif des gouvernants. Ardent défenseur de la compétence supérieure des élus locaux dans les projets régionaux d'aménagements, résultant selon lui de leur connaissance fine du « terrain », il plaide pour une plus grande prise en compte de leurs voix dans les projets d'aménagement.

Aisément élu en 1974 derrière le socialiste Roger Quilliot, successeur de Gabriel Montpied à Clermont-Ferrand, André Barroux demeure à la commission des affaires économiques mais durcit ses prises de position. L'entente cordiale avec l'opposition cède la place à des avis de plus en plus critiques dans ses interventions annuelles. La crise économique fait durement sentir ses effets sur les crédits alloués au développement régional et le sénateur considère qu'elle sert d'abord de prétexte au Gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing pour renoncer à l'ambition gaullienne d'aménagement équilibré des territoires. En 1978, le sénateur témoigne d'une compréhension aiguë des problèmes de l'heure, en soulevant deux enjeux fondamentaux : la nécessité de réelles politiques de planification régionale en dépit de la crise économique ; la nécessité impérative de résoudre le paradoxe entre les exigences de la compétitivité internationale de la France dans une économie mondiale de plus en plus ouverte, et la mise en oeuvre d'une politique d'aménagement qui ne laisse pas des territoires sur le bord du chemin. On retrouve là les thématiques essentielles de la doctrine économique socialiste tant sur l'analyse de la crise du capitalisme que sur l'appel à un changement radical de politique économique et sociale, passant notamment par la reconquête du marché intérieur et la mise en place, au niveau international, de rapports commerciaux fondés sur la coopération et non la domination. Au coeur de cette intervention transparaît aussi clairement le souci de sauvegarder l'emploi dans les régions rurales afin d'éviter le phénomène redouté de désertification.

Fort d'une expertise reconnue, André Barroux accède, fin 1977, au secrétariat de la commission des affaires économiques, fonction qu'il conserve jusqu'à la fin de son mandat. Ses quatre dernières années au Palais du Luxembourg témoignent cependant d'une activité de moindre intensité. Il n'en demeure pas moins un élu tenace, qui consacre alors l'essentiel de ses interventions à la défense d'un thème qu'il connaît bien de par son passé de militant syndical : l'électrification des régions rurales du Centre de la France et, au premier chef, de l'Auvergne. C'est sur ce thème que porte sa dernière intervention le 30 novembre 1982. Précise et chaleureuse, elle lui vaut les applaudissements de l'hémicycle.

A la fin de son mandat en 1983, André Barroux décide de ne pas se représenter. Il décède, trois ans plus tard, le 6 avril 1986, des suites de maladie.

Devenu Sénateur le 9 mars 1967 (en remplacement de M. Michel CHAMPLEBOUX, décédé)
Elu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 2 octobre 1983 (ne se représente pas)

Secrétaire de la commission des affaires économiques

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de André BARROUX

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