Appartenance politique :
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
État civil :
Né le 19 février 1900
Décédé le 17 juin 1979
Profession :
Administrateur de sociétés
Département :
Bouches-du-Rhône
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

RASTOIN (Jacques)

Né le 19 février 1900 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Décédé le 17 juin 1979 à Gignac-la-Nerthe (Bouches-du-Rhône)

Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1966 à 1971

Né avec le siècle, le 19 février 1900, Jacques Rastoin est issu d'une grande famille marseillaise d'industriels en huiles et savons. Son père Emile Rastoin, fondateur de la société de l'Huilerie nouvelle en 1899, a notamment présidé la chambre de commerce de Marseille et été adjoint au maire de la cité phocéenne.

Après avoir obtenu le baccalauréat et avoir combattu comme engagé volontaire à la fin de la Grande guerre, Jacques Rastoin entre à l'Huilerie nouvelle. Il y consacre toute sa vie professionnelle. Il préside aussi les Nouvelles savonneries françaises de 1959 à 1965 et exerce les fonctions de président-directeur général de la Société financière de l'Huilerie nouvelle à Marseille de 1961 à 1976. A partir de 1976, il dirige la branche savonneries de l'Huilerie nouvelle à la suite de l'absorption de celle-ci dans le groupe Unipol, qu'administre son frère Edouard, lui aussi ancien président de la chambre de commerce de Marseille. Il est également vice-président de la chambre syndicale des fabricants de savon de Marseille. Il est par ailleurs nommé à la tête de la Caisse d'épargne et de prévoyance des Bouches-du-Rhône en 1950 après en avoir été administrateur à partir de 1926. Il assure de même la présidence de l'Union régionale des caisses d'épargne du Midi et du Sud-Est et à partir de 1954 celle de la Conférence des caisses d'épargne d'outre-mer de la zone franc. Il devient en outre vice-président de l'Union nationale des caisses d'épargne de France en 1953 et siège à la Commission supérieure des caisses d'épargne à partir de 1955.

A côté d'une activité professionnelle très riche, Jacques Rastoin s'engage dans la vie politique. En avril 1953, il se présente aux élections municipales à Marseille sur la liste du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) conduite par Henry Bergasse, alors ministre des anciens combattants et victimes de guerre. Elu conseiller municipal, il devient premier adjoint du nouveau maire socialiste Gaston Defferre. Réélu à chaque scrutin, il assume cette charge jusqu'en 1977. Dans ces fonctions, il personnifie l'union entre socialistes, indépendants et élus du Mouvement républicain populaire (MRP) au sein de l'équipe municipale dirigée par Gaston Defferre, ainsi que l'alliance entre le premier édile et la bourgeoisie d'affaires marseillaise.

Le 26 avril 1959, Jacques Rastoin décide de solliciter un mandat de sénateur des Bouches-du-Rhône. Mais deuxième sur la liste d'Union républicaine et démocratique, il n'est pas élu : seule la tête de liste, Vincent Delpuech, parvient à obtenir un siège à la Haute assemblée. Il échoue une nouvelle fois lors du scrutin suivant, le 23 septembre 1962. La liste d'Union républicaine et démocratique pour la défense des intérêts départementaux sur laquelle il se présente en seconde position ne recueille que 366 voix et un seul siège qui revient de nouveau à Vincent Delpuech. Il entre néanmoins le 11 mars 1966 au Palais du Luxembourg comme représentant des Bouches-du-Rhône, en remplacement de Vincent Delpuech, décédé la veille. Dès son entrée au Sénat, Jacques Rastoin s'inscrit au groupe des Républicains indépendants (RI), qui devient celui de l'Union centriste des démocrates de progrès (UCDP) après le renouvellement de septembre 1968. Il siège au sein de la commission des affaires culturelles d'avril 1966 à la fin de son mandat, le 1er octobre 1971. Il est en outre nommé en décembre 1967 au sein de la commission de contrôle chargée d'examiner les problèmes posés par l'accomplissement des missions propres à l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF).

Discret en séance publique, il intervient toutefois en novembre 1966 lors de la discussion du projet de loi de finances à propos de l'indemnisation des rapatriés d'Afrique du Nord spoliés de leurs biens. Ce sujet tient particulièrement au coeur de cet élu d'un département et d'une ville où les rapatriés se sont installés en grand nombre après la fin de la guerre d'Algérie. Jacques Rastoin est du reste nommé membre, en juin 1970, de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à une contribution nationale à l'indemnisation des Français dépossédés de biens situés dans un ancien territoire colonial placé sous la souveraineté, le protectorat ou la tutelle de la France. Au Sénat, il prend également la parole en avril 1967 au sujet de la situation critique de la viticulture dans les Bouches-du-Rhône. Le 5 décembre 1967, il figure parmi les trente-quatre sénateurs qui se prononcent contre la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances.

Il sollicite le renouvellement de son mandat de sénateur des Bouches-du-Rhône lors des élections du 26 septembre 1971. Il échoue cependant à conserver son fauteuil : la liste d'Union républicaine et démocratique qu'il conduit ne recueille que 249 voix et n'obtient aucun élu. Jacques Rastoin n'aura donc passé que cinq ans et demi au Palais du Luxembourg. Il se porte ensuite candidat aux élections législatives du 4 mars 1973 dans la première circonscription de Marseille. Se présentant sous l'étiquette du Centre national des indépendants (CNI), le premier adjoint au maire de la cité phocéenne est largement défait dès le premier tour : avec 1 922 voix sur 30 360 suffrages exprimés, il n'arrive qu'en cinquième position, nettement devancé notamment par le secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports Joseph Comiti, député gaulliste sortant qui conserve son siège à l'issue du second tour.

A la suite de ce nouvel échec électoral, Jacques Rastoin, tout en poursuivant ses activités professionnelles, continue d'exercer la charge de premier adjoint au maire de Marseille. Toutefois, à l'occasion du scrutin municipal de mars 1977, Gaston Defferre décide de se séparer des élus de son équipe qui n'appartiennent pas aux partis ayant signé le programme commun de la gauche. Jacques Rastoin quitte ainsi le conseil municipal de Marseille après y avoir siégé durant vingt-quatre ans.

Officier de la Légion d'honneur, commandeur du Mérite social, mais aussi officier de l'ordre du Mérite de la République italienne et de l'ordre du Mérite de la République de Côte d'Ivoire, il s'éteint deux ans plus tard, à l'âge de soixante-dix-neuf ans, à Gignac-la-Nerthe, où il s'était retiré.

Sénateur le 11 mars 1966 (en remplacement de M. Vincent DELPUECH, décédé)
Fin de mandat le 1er octobre 1971 (non réélu)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jacques RASTOIN

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