Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 26 août 1925
Décédé le 27 novembre 1999
Profession :
Ministre plénipotentiaire honoraire
Département :
Seine-et-Marne
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

PEYREFITTE (Alain)

Né le 26 août 1925 à Najac (Aveyron)

Décédé le 27 novembre 1999 à Paris

Député de Seine-et-Marne de 1958 à 1962, de 1968 à 1973 puis de 1982 à 1995

Sénateur de Seine-et-Marne de 1995 à 1999

L'essentiel de la carrière politique d'Alain Peyrefitte ne s'est pas fait au Sénat mais c'est là qu'elle s'est achevée après plus de quarante années de fonctions parlementaires ou ministérielles dans les rangs du gaullisme. Dans cette famille politique, Alain Peyrefitte partage avec Georges Pompidou, outre une commune origine dans la France provinciale et dans une famille d'instituteurs, des études brillantes, de n'avoir pas participé à l'époque de la Résistance mais d'être néanmoins devenu et d'avoir été reconnu comme un des « barons du gaullisme ».

Après l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, Alain Peyrefitte intègre, en 1945, la promotion « France Combattante », la première de l'École nationale d'administration. À sa sortie, deux ans plus tard, il entame une carrière au sein du ministère des Affaires étrangères. Sous la Quatrième République, il est administrateur à la direction d'Amérique au Quai d'Orsay, secrétaire d'ambassade à Bonn, chargé de liaison avec le Conseil de l'Europe puis, de 1954 à 1956, consul à Cracovie. De retour de Pologne, il devient sous- directeur des organisations européennes à la direction politique du ministère des Affaires étrangères.

Après le retour au pouvoir du général de Gaulle, l'Union pour la nouvelle République (UNR) le sollicite pour en faire son candidat en Seine-et-Marne. En avril 1958, il avait, à l'occasion d'une candidature à une élection partielle, montré de hautes qualités politiques qui, si elles ne lui avaient pas permis d'être élu, l'avait néanmoins fait remarquer. Peu après, il était devenu le délégué départemental de l'Association nationale pour le soutien à l'action du général de Gaulle. En novembre 1958, il est élu député de la 4e circonscription de Seine-et- Marne où, dès lors, sa carrière parlementaire va se dérouler. Il s'y implante localement en devenant conseiller général du canton de Bray-sur-Seine en 1964, fonction à laquelle il est réélu en 1970, 1976 et 1982 et qu'il exerce donc jusqu'en 1988. Aux élections municipales de 1965, il est élu maire de Provins et le reste jusqu'à sa démission en 1997.

A partir de mars 1959, par l'intermédiaire de René Brouillet, son condisciple de la rue d'Ulm, le jeune député gaulliste de Provins rencontre régulièrement le président de la République qui cherche alors un parlementaire qui n'a pas participé à l'aventure du Rassemblement du Peuple Français (RPF) et n'est pas inféodé à Jacques Soustelle, pour expliquer sa politique aux élus gaullistes du Palais-Bourbon. Charles de Gaulle utilise alors Alain Peyrefitte pour tester certaines idées politiques, en particulier dans le cadre de la recherche d'un règlement à la question algérienne. C'est ainsi qu'après l'échec de la conférence de Lugrin, en juillet 1961, Charles de Gaulle convainc Alain Peyrefitte de défendre la thèse d'une partition de l'Algérie, ce que ce dernier fait par le biais de plusieurs articles dans Le Monde en septembre et octobre. Le projet gaullien s'arrête rapidement, le Général ayant peut-être cherché avant tout à ramener les délégués algériens à la table des négociations. De cette époque naît un lien particulier entre le chef de l'État et Alain Peyrefitte qui va se développer à partir d'avril 1962 lorsque ce dernier est nommé secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de l'Information. Cette fonction est interrompue entre septembre et novembre 1962, période pendant laquelle il est ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Rapatriés. Dans le 2e gouvernement Pompidou du 28 novembre 1962, il devient ministre de l'Information. Cette fonction fait de lui le porte-parole du Gouvernement et, à ce titre, il rencontre le président de la République après chaque Conseil des ministres ainsi qu'à de nombreuses autres occasions. Ces trois cents entretiens particuliers font d'Alain Peyrefitte, qui en note le contenu précis, le « Joinville du général de Gaulle ». Entre 1994 et 2000, il publie ses notes dans les trois tomes de C'était de Gaulle, ouvrage incontournable pour toute étude historique du gaullisme. Sous la présidence gaullienne, le ministre de l'Information est également l'homme qui doit assurer le contrôle de l'État sur les moyens de communication audiovisuelle, fonction d'importance aux yeux du chef de l'État qui estime que ce contrôle permet de palier l'opposition de la presse écrite à sa politique.

En janvier 1966, Alain Peyrefitte devient ministre de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales puis en avril 1967 ministre de l'Éducation nationale. La crise de mai 1968 lui est fatale. Les étudiants, mais également l'entourage du président de la République, lui reprochent de n'avoir pas su réformer à temps. Adepte d'une réaction répressive face aux troubles, il est désavoué par Georges Pompidou lorsque celui-ci décide la réouverture de la Sorbonne. Alain Peyrefitte donne sa démission. Aux élections de juin 1968, il redevient député de Seine-et-Marne. En 1972, Georges Pompidou, devenu chef de l'État, fait appel à lui pour préparer le scrutin législatif de 1973, face à une gauche désormais unie. Il exerce alors, de septembre 1972 à octobre 1973, la charge de secrétaire général de l'Union pour la défense de la République (UDR). Il est réélu député au scrutin de mars 1973 il entre alors dans le 2e gouvernement Messmer comme ministre chargé des Réformes administratives et du Plan puis, à partir de mars 1974, comme ministre des Affaires culturelles et de l'Environnement pendant les quelques semaines qui précèdent l'élection de Valéry Giscard d'Estaing.

Alain Peyrefitte connaît ensuite trois années de rupture puisqu'il ne siège plus ni au Parlement ni au Gouvernement. En revanche, c'est à ce moment que son talent d'essayiste est consacré et reconnu avec la publication de ses deux ouvrages majeurs Quand la Chine s'éveillera (1973), vendu à plus de deux millions d'exemplaires, et Le Mal français (1976). Il est élu à l'Académie française en 1977. Il retrouve le chemin du pouvoir après la rupture entre Jacques Chirac et le président Giscard d'Estaing, pour lequel il prend parti. En 1976, il avait présidé le comité chargé d'étudier les formes violentes de la délinquance dans la société et en mars 1977 il est nommé Garde des Sceaux, ministre de la Justice. C'est lui qui fait adopter la loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes. A ce titre, il est considéré comme le ministre emblématique du tournant conservateur et répressif de la fin du mandat de Valéry Giscard d'Estaing dénoncé par l'opposition. Par deux fois, il est d'ailleurs l'objet d'attentats. Après la défaite du président sortant, qu'il a soutenu contre Jacques Chirac dès le premier tour, Alain Peyrefitte est lui-même battu aux élections législatives de juin 1981. Il retrouve néanmoins un siège à l'Assemblée nationale en janvier 1982 après l'invalidation de son adversaire. Il y siège jusqu'en 1995.

A partir de 1983, il est président du comité éditorial du journal Le Figaro et c'est cette activité qui va occuper l'essentiel de son temps. Il se distingue par son combat virulent contre le pouvoir socialiste. En 1987, il entre à l'Académie des Sciences morales et politiques.

Aux élections sénatoriales de 1995, Alain Peyrefitte est troisième sur la liste d'union de l'Union pour la démocratie française (UDF) et du Rassemblement pour la République (RPR) que mènent les deux sénateurs sortants Jacques Larché et Philippe François en Seine-et-Marne. Avec 1 033 voix sur 2 474 suffrages exprimés, il est élu au second tour. Au Palais du Luxembourg, il rejoint le groupe du RPR et entre à la commission des Affaires étrangères.et en 1999 à la loi instituant le pacte civil de solidarité ainsi qu'à la loi constitutionnelle relative à l'égalité entre hommes et femmes.

En octobre 1996, il apporte son soutien au gouvernement d'Alain Juppé et à la politique étrangère de Jacques Chirac à l'occasion du débat qui suit la déclaration du ministre des Affaires étrangères sur ce sujet. Mais c'est pour lui l'occasion de stigmatiser le danger de la perte de l'indépendance monétaire si l'Euro se substitue bientôt à la monnaie nationale.

Le 3 décembre 1996, c'est lui qui rend l'hommage solennel du Sénat à André Malraux, dont les cendres ont été transférées au Panthéon. En relevant que l'écrivain « fut le seul ministre à participer à tous les gouvernements de Gaulle et qu'à des gouvernements de Gaulle », il rappelle que « l'image du général de Gaulle et d'André Malraux sont inséparables ».

En 1997 puis en 1998, il intervient lors de la discussion du projet de loi de finances pour avertir du danger qu'il y a d'accroître les dépenses de personnel de l'État. En octobre 1998, il se démarque de la majorité sénatoriale qui veut limiter les effets du projet de loi sur le cumul des mandats proposé par le gouvernement de Lionel Jospin. Il condamne fermement le cumul d'une fonction parlementaire avec une fonction exécutive locale estimant qu'il est impossible de mener sérieusement ces deux activités et que cela revient à accroître le système bureaucratique « puisque l'on finit par donner à des fonctionnaires des responsabilités pour lesquelles ils ne sont pas faits et que devraient seuls assumer les élus. »

En juin 1998, il s'oppose au texte de la loi votée par les députés visant à la réduction du temps de travail. En juin 1999, il s'oppose au projet de loi renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes. Il estime que ce texte nuit à la liberté de la presse : « Il accentue une judiciarisation et une pénalisation des affaires de presse. Il tend à transformer la presse en bouc émissaire, comme étant le grand responsable des atteintes à la présomption d'innocence. » C'est son ultime intervention en séance publique.

Alain Peyrefitte disparaît en novembre 1999 à l'âge de 74 ans. La presse et toute la classe politique salue un homme qui fut à la fois acteur et observateur de son temps. Ses obsèques se déroulent en présence du Président de la République en l'église Saint-Louis des Invalides où les académiciens Jean-François Deniau et Jean d'Ormesson lui rendent hommage. Le 18 janvier 2000, le président Christian Poncelet prononce son éloge funèbre au Sénat.

Alain Peyrefitte était Chevalier de la Légion d'honneur, Commandeur des Arts et Lettres, Grand-Officier et Grand-croix de nombreux ordres étrangers.

Elu le 24 septembre 1995
Fin de mandat le 27 novembre 1999 (décédé)

Ministre
Député de la Seine-et-Marne

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Alain PEYREFITTE

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr