La recrudescence des discours et mouvements masculinistes est frappante et inquiétante. C’est pourquoi la délégation aux droits des femmes a choisi d’en analyser les ressorts et d’identifier les leviers d’action permettant de contrer leur massification et leur diffusion, notamment par le biais des réseaux sociaux, en particulier auprès des plus jeunes publics.
La délégation mènera pendant plusieurs mois des auditions, à partir du 27 novembre 2025, afin de dresser un état des lieux des mouvements masculinistes et de leur influence, et de mettre en lumière leur dangerosité. Elle formulera également des préconisations concrètes pour lutter contre cette idéologie.
Pourquoi ce contrôle ?
Les mouvements masculinistes connaissent ces dernières années une visibilité et une influence croissantes, notamment sur les plateformes et espaces numériques. Ils prennent des formes multiples - qu’il s’agisse des “MGTOW” (Men Going Their Own Way), des “Incels” (célibataires involontaires), ou encore du courant des “tradwives” - et s’inscrivent dans un contexte plus large de polarisation sociale entre les femmes et les hommes autour des enjeux d’égalité de genre et de lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels. Loin d’être purement idéologiques, ces mouvements ont aussi des visées lucratives et représentent, pour leurs promoteurs, un business florissant aux ressorts parfois sectaires.
La délégation aux droits des femmes a souhaité analyser les ressorts et les conséquences sociales de ces mouvements, tout en identifiant leurs vecteurs d’expression et de diffusion, particulièrement dans les espaces fréquentés par la jeunesse (réseaux sociaux, jeux vidéo, musique, sport…).
Face à ces constats, la délégation aux droits des femmes conduira ses travaux avec détermination en poursuivant un double objectif :
établir un diagnostic documenté et précis sur un phénomène en pleine expansion, qui touche particulièrement les jeunes générations ;
formuler des propositions d’action concrètes pour mieux comprendre, encadrer et contrer la propagation des discours masculinistes dans les espaces physiques et numériques.
La délégation répondra notamment aux questions suivantes :
Quelles sont les origines et les dynamiques de structuration des mouvements masculinistes, et comment sont-ils devenus un phénomène sociétal d’ampleur ?
Quel sont les moyens financiers dont ils disposent, leurs stratégies d’infiltration et leur influence dans les champs politiques et médiatiques ?
Quel rôle massif jouent les réseaux sociaux – et leurs algorithmes – et d’autres plateformes numériques dans la diffusion et la banalisation des idéologies masculinistes, notamment auprès des jeunes ?
Quels effets ces mouvements ont-ils sur la perception des rapports de genre, et dans quelle mesure participent-ils à la banalisation du sexisme, à la remise en cause du principe d’égalité entre les femmes et les hommes, voire, dans leurs formes extrêmes, à des actions violentes ?
Enfin, quelles pistes de régulation et de prévention pourraient être mises en œuvre, au niveau national et européen, pour mieux encadrer et contrer la diffusion de ces discours ?
Tous les travaux
Jeudi 27 novembre 2025 à 8h30, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la délégation organise un colloque, ouvert à la presse, sur la montée en puissance des mouvements masculinistes dans le monde.