Les Bureaux de l'Assemblée nationale et du Sénat ont décidé en juillet 2023 de saisir l'OPECST d'un rapport sur les nouveaux développements de l'intelligence artificielle.

Les rapporteurs ont effectué des auditions et des déplacements. Ils ont présenté leurs conclusions le 28 novembre 2024 devant l'Office, qui a adopté leur rapport à l'unanimité.

Pourquoi ce contrôle ?

Le dernier système d'IA proposé par OpenAI, ChatGPT-4, compterait 1 760 milliards de paramètres :  depuis la description de l'architecture Transformer en 2017, la puissance des IA génératives est devenue accessible au grand public.

Ces technologies, capables de générer du texte, des images ou d'autres contenus en réponse à des commandes en langage naturel (ou prompts en anglais), représentent une nouvelle étape significative dans la longue histoire de l'intelligence artificielle et posent de nouvelles questions à nos sociétés.

Après un premier rapport de l'Office sur l'IA rendu public en mars 2017 et s'intitulant Pour une intelligence artificielle maîtrisée, utile et démystifiée, il est nécessaire d'actualiser les connaissances. Comment fonctionnent ces technologies, en particulier les IA génératives ? Quels avantages et quels inconvénients présentent-elles ? Quels biais persistent dans l’usage des données et dans les programmations ? Posent-elles des difficultés en termes de souveraineté, de sécurité ou de régulation ? Quelles gouvernances nationales, européennes voire internationales sont mises en place ? Faut-il faire évoluer ces cadres de régulation ? Si oui, dans quelles directions ? Comment la France doit-elle se positionner par rapport à ces enjeux de gouvernance et par rapport aux évolutions technologiques et économiques en cours ? Et quelles perspectives la recherche permet-elle de dessiner pour le futur ? Va-t-on vers l’intelligence artificielle générale (IAG), voire vers une IA qui nous serait même supérieure ? Dans cette perspective, appelée singularité, devons-nous considérer que nous aurons à faire face à un risque existentiel ?

Quels constats et recommandations ?

Le rapport dresse le bilan des technologies d’IA et anticipe les tendances qui se dégagent. Il étudie les différents modèles et le détail de leur fonctionnement, identifie les enjeux politiques, économiques, sociétaux, culturels et scientifiques qu’ils soulèvent, compare la stratégie nationale française en IA à près de 20 autres, six dans l’Union européenne et onze dans le reste du monde, et analyse une dizaine de projets de gouvernance mondiale.

Il propose en conclusion 18 recommandations, dont cinq à soutenir dans le cadre du Sommet pour l’action sur l’IA qui se tiendra à Paris les 10 et 11 février 2025.