Naissance :
27/04/1754 - Coutances
Décès :
30/04/1844 - Barenton
Profession ou qualité :
Avocat
Autres mandats :
Convention / Chambre des Cent-jours

Membre du Conseil des anciens du 6 brumaire an IV au 30 Floréal an V

BONNESCOEUR BOURGINIÈRES (SIMON-JACQUES-HENRI), membre de la Convention, député au Conseil des Anciens, et représentant à la Chambre des Cent-jours, né à Coutances (Manche), le 27 avril 1754, mort à, Barenton (Manche), le 30 octobre 1844, était avocat à Coutances au moment de la Révolution, dont il adopta les principes, et devint administrateur du département. Élu, le 8 septembre 1792, membre de la Convention par le département de la Manche, avec 311 voix sur 611 votants, il siégea à la Montagne, et, dans le procès de Louis XVI, répondit au 2e appel nominal : « Dans mon opinion, nous prononçons dans cette importante question comme législateurs et non comme juges ; or, dans mon opinion, tous nos décrets doivent être soumis à la sanction expresse ou tacite du peuple souverain, surtout lorsque leur exécution peut produire un effet définitif et irrévocable; autrement les mandataires du peuple seraient eux-mêmes des despotes. Par ces motifs et par ceux exposés énergiquement par J.-B. Louvet, je dis oui. » Au 3° appel nominal, il dit : « La mort. Je prononce cette peine terrible d'après ma conviction intime le sang que Louis a fait répandre, la sûreté de l'État, le cri de ma con science m'obligent à voter ainsi ; mais parce que la Convention a rejeté rappel au peuple, comme je vois s'élever contre elle des projets d'avilissement, comme je vois se former une faction désorganisatrice, je demande que le décret n'ait son exécution que vingt-quatre heures après le décret d'accusation contre Marie-Antoinette et le bannissement des Bourbons. »Le 24 vendémiaire an IV, le département de la Manche l'élut au Conseil des Anciens par 168 voix; il y parla sur les questions de finances, vota l'exclusion de Job Aymé (1796), sortit du Conseil en 1797, et fut nommé commissaire du Directoire dans la Manche. Favorable au coup d'État de brumaire, il reçut du gouvernement consulaire les fonctions de président du tribunal de Mortain (22 germinal an VIII), qu'il conserva jusqu'en 1815. Le 11 mai de cette même année, l'arrondissement électoral de Mortain l'élut à la Chambre des représentants ; banni par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, il se réfugia en Angleterre, fut emprisonné quelque temps à Portsmouth par ordre du gouvernement anglais, puis mis en surveillance à Anvers. Le gouvernement de Louis XVIII lui permit de rentrer en France en 1818.