JEAN-JACQUES LOUIS BOSQUILLON DE MARIGNY

Membre du Conseil des anciens du 1er prairial an VI au 18 brumaire an VIII

BOSQUILLON DE MARIGNY (JEAN-JACQUES LOUIS), député au Conseil des Anciens, né en 1743, mort à une date inconnue, avocat à Montdidier, fut aussi administrateur du département de l'Oise. Son attitude le rendit très suspect aux représentants que la Convention envoya, en l'an II, dans le département de la Somme. Une lettre, lue à la séance du 24 août 1793, et insérée au Moniteur du 25, contient le passage suivant : « Avant-hier, nous nous sommes transportés à Montdidier. Notre présence a consolé les patriotes des tracasseries d'un petit nombre d aristocrates, moins dangereux par eux-mêmes que par leurs intelligences avec les émigrés et les ennemis du dehors... On nous amena un ecclésiastique réfugié chez l'avocat Bosquillon. Nous l'interrogeâmes ; il n'a prêté aucun serment, il n'a aucun certificat de résidence; il ne se croit obligé à rien en vivant caché comme il l'a fait depuis deux ans. Nous l'avons envoyé en arrestation à Amiens aux cris de Vive la République! poussés par la très grande majorité des habitants de Montdidier. Ce ne fut pas avec moins de satisfaction que les vrais citoyens virent conduire à la maison d'arrêt le receleur d'un pareil individu. Que n'avions-nous à notre disposition un régiment tout entier pour visiter et fouiller la forteresse de ce Bosquillon ! Imaginez-vous un édifice en forme de labyrinthe dont les souterrains pourraient contenir près de dix mille hommes, et une infinité de portes et de chambres très propres à favoriser l'évasion des coupables. Mais, ce que vous ne croirez pas aisément, c'est que cette maison ouvre hors de la ville et dans les fortifications mêmes ». Plus tard, le 25 germinal an VI, Bosquillon fut élu député au Conseil des Anciens. Il y parla (26 frimaire an VII) sur les jugements en dernier ressort, et défendit (9 fructidor) une résolution relative aux émigrés naufragés à Calais. Après le coup d'Etat de brumaire, Bosquillon entra dans la magistrature. Nomme, le 12 messidor an VIII, juge au tribunal d'appel d'Amiens, il termina sa carrière comme conseiller à la Cour impériale d'Amiens.