Naissance :
10/06/1744 - Vendôme
Décès :
Date de décès inconnue - Lieu de décès inconnu
Profession ou qualité :
Négociant
Autres mandats :
Assemblée constituante de 1789

Membre du Conseil des anciens du 6 brumaire an IV au 30 Floréal an VII

CRÉNIÈRES (JEAN-BAPTISTE), député à l'Assemblée constituante de 1789, et au Conseil des Anciens, né à Vendôme (Loir-et-Cher), le 10 juin 1744, mort à une date inconnue, était négociant dans sa ville natale. Partisan des idées nouvelles, il les défendit dans l'Assemblée constituante, dont il fit partie comme député du tiers aux États-Généraux, élu par le bailliage de Vendôme, le 23 mars 1789. Il parla dès le début en faveur des droits du peuple, tout eu s'opposant à la déclaration des droits de l’homme : « Les simples maximes de morale, dit-il, ne sont pas des droits. » Le projet présenté par le comité de constitution ne le satisfaisait pas; il proposait d'y substituer cette simple formule : « Les Français, considérant qu'il leur est impossible de s'assembler dans un même lieu et qu'ils ont nommé des représentants par province, pour promulguer leurs lois et les constituer au peuple libre, arrêtent que la volonté du plus grand nombre devient la volonté générale; que chaque citoyen doit y être soumis ; que chaque citoyen a le droit de participer à la constitution, à la réorganisation des lois, et à la création des nouvelles ; que le pouvoir législatif appartient au peuple; que l'époque des assemblées nationales ne peut être déterminée que par le peuple; enfin, que ces droits étant naturels, étant imprescriptibles, ce n'est que par leur réunion qu ils deviennent les droits de tous. » Il fit encore, le 3 septembre 1789, un long discours sur la sanction royale : il déclara à ce sujet qu'il était absurde de donner le droit de veto au pouvoir exécutif. Plus tard, Crénières fut élu (23 vendémiaire an IV) député de Loir-et-Cher au Conseil des Anciens, par 123 voix sur 184 votants. Il entra (nivôse an IV) dans un examen approfondi de la loi dite du 3 brumaire dont l'application était demandée contre le député J.-J. Aymé, et désapprouva les mesures proposées à son égard. Il fit rétablir 24 officiers de paix à Paris et approuver la résolution sur les droits d'entrée à payer pour diverses marchandises. Il demanda que les officiers de santé, les peintres, les sculpteurs, etc., fussent soumis à la patente, parla en faveur du rétablissement de la loterie, sur le régime hypothécaire, sur l'échéance des effets de commerce, et eut, à la séance du 26 prairial an V, avec Marbot (de la Corrèze) une véritable dispute que le Moniteur relate on ces termes : « Suite de la discussion sur les élections du département du Lot. Bordas vote coutre la résolution. Crénières lui répond : une expression échappe à ce dernier dans la chaleur des débats, et fait dégénérer la discussion en une longue querelle entre lui et Marbot. » - Crénières siégea jusqu'en l'an VIII.