- Naissance :
- 3 janvier 1730 - Nancy (Meurthe)
- Décès :
- 15 juin 1814 - Paris
- Profession ou qualité :
- Conservateur de la bibliothèque des Qutre-Nations
Membre du Conseil des anciens du 1er prairial an VI au 30 Floréal an VII
PALISSOT DE MONTENOY (CHARLES), député au Conseil des Anciens, né à Nancy (Meurthe) le 3 janvier 1730, mort à Paris le 15 juin 1814, fils d'un conseiller du duc de Lorraine, fut reçu bachelier en théologie à 14 ans, puis membre de la congrégation de l'Oratoire, qu'il quitta en 1748 pour se marier et pour s'adonner à la littérature. Ninus II fut sa tragédie de début au théâtre; mais n'ayant pas réussi à son gré, il fit des comédies, les Tuteurs, le Barbier de Bagdad, qui n'eurent qu'un succès médiocre. Il partit alors en guerre contre les philosophes dans diverses pièces, entre autres le Cercle, joué à Lunéville le 16 novembre 1755. J.-J. Rousseau, qui y était particulièrement visé, se contenta, de réconcilier l'auteur avec le roi Stanislas, qui voulait le chasser de son académie. Les Petites lettres contre de grands philosophes (1757) s'en prirent à Diderot ; et la comédie des Philosophes, qui eut du succès, attaqua tous les encyclopédistes. La Dunciade ou guerre des sots (1764) n'eut d'abord que trois chants. Mais Voltaire, à qui Palissot envoya cet ouvrage, ayant eu la malheureuse idée de le qualifier de « petite drôlerie », l'auteur se hâta d'ajouter 7 nouveaux chants à son poème ; il l'augmenta encore après la Révolution, en y joignant des diatribes contre les hommes de 93. Ami du duc de Choiseul et adulateur envers des maîtresses de Louis XV, il avait obtenu, en 1756, la recette générale des tabacs d'Avignon, ce qui lui permit de faire fortune, malgré une faillite qui lui fit perdre 50,000 livres. Il embrassa la cause de la Révolution, fut, jusqu'à sa mort, administrateur de la bibliothèque Mazarine, membre correspondant de l'Institut le 13 février 1796, disciple fervent des théophilanthropes, et fut même élu, le 29 germinal an VI, député de Seine-et-Oise au Conseil des Anciens, ou il ne se fit pas remarquer, et où il siégea jusqu'au 18 brumaire. On a de lui : Histoire des rois de Rome (1753); Mémoires sur la littérature (1771); quelques comédies : l'Homme dangereux (Amsterdam 1770); les Courtisanes (1775) ; Questions importantes sur quelques opinions religieuses (1791) ; Voltaire apprécié dans tous ses ouvrages (1806) ; Œuvres complètes (1809, 6 volumes).