Claude-Louis BERTHOLLET

Elu le 24/12/1799

BERTHOLLET (CLAUDE-LOUIS, COMTE), membre du Sénat conservateur et pair de France, né à Talloires (Haute-Savoie), le 9 décembre 1748, mort à Arcueil (Seine), le 6 novembre 1822, fit ses études à Turin, vint à Paris où il se fit naturaliser français en février 1778, fut reçu docteur-médecin, et obtint, par la protection de Tronchin, le titre et les fonctions de médecin du duc d'Orléans. Ses travaux d'analyse chimique sur l'azote, l'hydrogène sulfuré, sur les teintures, le mirent en réputation; il entra à l'Académie des sciences en 1780, fut nommé professeur de chimie à l'Ecole polytechnique (9 novembre 1794), puis membre de la commission chargée du choix et du transport des objets d'art conquis en Italie (1795). Il accompagna Bonaparte en Egypte; ses études sur la formation du carbonate de soude dans le lac Natron ouvrirent à la chimie théorique des voies nouvelles. A son retour, il fut nommé à la direction de l'agriculture (20 novembre 1799). Bonaparte, qui le tenait en haute estime le fit entrer, après le 18 brumaire, au Sénat conservateur (nivôse an VIII), et le nomma, par la suite, membre de la Légion d'honneur (9 vendémiaire an XII), grand-officier du même ordre (25 prairial suivant), titulaire de l'opulente sénatorerie de Montpellier (1804), président du collège électoral des Pyrénées-Orientales (1806), grand-croix de l'ordre de la Réunion (1813). Berthollet vota la déchéance de Napoléon en 1814, et fut appelé par Louis XVIII à la pairie, le 4 juin suivant. Dans le procès du maréchal Ney, il vota pour la déportation, et se montra toujours le défenseur des libertés octroyées par la charte. Il vivait dans sa maison d'Arcueil, près de son laboratoire, entouré de jeunes gens qui suivaient ses leçons, et de savants qui formèrent avec lui la réunion connue sous le nom de Société d'Arcueil, et publièrent d'intéressants Mémoires sur les recherches et les découvertes faites sous les yeux de l'illustre savant.