Naissance :
13/05/1754 - Salettes (Haute-Garonne)
Décès :
14/02/1807 - château de Vorinen, près Preussisch-Eylau (Prusse-Orientale)
Profession ou qualité :
Général de division

Elu le 19/05/1806

HAUTPOUL-SALETTES (JEAN-JOSEPH-ANGE D'), membre du Sénat conservateur, né au château de Salettes (Haute-Loire) le 13 mai 1754, mort à Vornen, près Eylau (Prusse), le 13 février 1807, fit ses études au collège d'Albi, s'engagea à quinze ans dans la légion corse, puis passa comme cadet gentilhomme au régiment de Languedoc, où, de 1777 à 1792, il conquit tous ses grades, jusqu'à celui de lieutenant-colonel. Nommé, à l'époque de la Révolution, colonel du 6e chasseurs à cheval, il acquit parmi ses soldats une telle popularité que ceux-ci obtinrent de le conserver à leur tête, malgré la loi qui excluait les nobles de l'armée. Il assista à la bataille de Fleurus, au siège de Nimègue, devint général de brigade et, en cette qualité, commanda la cavalerie d'avant-garde à l'armée de Sambre-et-Meuse, durant les campagnes de 1794 et 1795. Passé à l'armée du Rhin eu 1796, sous les ordres de Moreau, il se signala au passage du Neckar et fut grièvement blessé à Altenkirchen (4 juin). Général de division et inspecteur de cavalerie à la paix de Campo-Formio, il reçut le commandement de la cavalerie de réserve dès la réouverture des hostilités, mais eut bientôt des difficultés avec Jourdan, à la suite de la malheureuse affaire de Stockoch (25 mars 1799). On voulut rejeter sur lui les fautes et l'insuccès de la campagne; il n'eut point de peine, du reste, à se justifier de ces accusations. De nouveau inspecteur général, commandant en chef de la cavalerie au camp de Saint-Omer en l'an XI, membre de la Légion d'honneur le 19 brumaire an XII, grand-officier le 25 prairial de la même année, il prit part à la campagne de 1805, et se distingua à Austerlitz, en chargeant, avec Nansouty et sous les ordres de Murat, à la tête de ses cuirassiers. Grand-aigle de la Légion d'honneur (21 février 1806), membre du Sénat conservateur (20 mai suivant) avec une dotation de 20,000 francs, il reçut, au moment de l'ouverture de la campagne de Prusse, le commandement d'une division de cuirassiers et de dragons, décida du succès d'Iéna (14 octobre), partit pour la Pologne, et chargea trois fois héroïquement à Eylau (10 février 1807). A la dernière charge, un coup de biscaïen lui cassa la cuisse ; transporté dans un village voisin, il y mourut trois jours après. Son corps fut ramené en France et inhumé au Panthéon. Napoléon ordonna que l'on fit, avec les canons pris à l'ennemi, une statue de bronze représentant d'Hautpoul, en costume de cuirassier, tel qu'on l'avait vu durant la sanglante journée d'Eylau. Cet ordre ne fut pas exécuté.