- Naissance :
- 25/01/1736 - Turin (Italie)
- Décès :
- 10/04/1813 - Paris
- Profession ou qualité :
- Professeur ; mathématicien
Elu le 25/12/1799
LAGRANGE (JOSEPH-LOUIS, COMTE), membre du Sénat conservateur, né à Turin (Italie) le 25 janvier 1736, de parents français, originaires de la Touraine et descendants de Descartes, mort à Paris le 10 avril 1813, montra d'abord de grandes dispositions pour les lettres et ne s'adonna que plus tard aux mathématiques. A 17 ans, il fit une critique sérieuse du mémoire de Harley sur la méthode analytique. A 19 ans, professeur à l'école d'artillerie de Turin, il répondit aux questions posées par Euler dans son Methodus inveniendi. Comme le demandait le directeur de l'Académie de Berlin, il leur trouva une solution générale, indépendante de toutes considérations géométriques. C'est de là qu'est sortie sa méthode De maximis et de minimis, et le principe mécanique de la moindre action qu'il sut si habilement généraliser. Il s'occupait aussi de physique et fit paraître, en 1759, dans les Mémoires de l'Académie de Turin, qu'il avait contribué à fonder, d'intéressantes recherches sur la propagation du son. Il obtint deux fois des prix de l'Académie des sciences de Paris : en 1764, pour sa Théorie de la libration de la Lune; en 1766, pour ses travaux sur les satellites de Jupiter. Il continuait aussi à s'occuper de mécanique pure. En 1772, il montra la généralité du principe des vitesses virtuelles, et fut admis, cette même année, comme associé étranger, à l'Académie des sciences de Paris. Lagrange à cette époque quitta Turin et alla à Berlin remplacer, comme directeur de l'Académie, Euler, appelé à Saint-Pétersbourg; il commença à y réunir les matériaux de sa célèbre Mécanique analytique. A la mort du grand Frédéric, sollicité par Mirabeau, il quitta la Prusse, voyagea quelque temps, et vint s'installer en France en 1787; l'année suivante, il commença la publication de la Mécanique analytique. Etranger aux événements purement politiques de la Révolution, il ne se mêla qu'aux réformes qui en furent la conséquence, contribua notamment à l'établissement du système métrique et devint administrateur de la Monnaie en 1792. Lorsqu'un décret de la Convention força les étrangers à sortir de France, le comité de salut public, à la demande de Guyton-Morveau, prit un arrêté qui mettait Lagrange en réquisition perpétuelle, afin qu'il pût rester à Paris. Professeur à l'Ecole normale en 1794, puis à l'Ecole polytechnique, alors appelée Ecole centrale des travaux publics, il publia, pour les élèves de cette dernière école, sa Théorie des fonctions analytiques (1797) et ses Leçons sur le calcul des fonctions (1799). Si beaucoup des idées mathématiques qu'il exposait ainsi n'ont pas prévalu, Lagrange n'en reste pas moins un géomètre profond, habile et élégant. Membre de l'Institut à sa réorganisation (classe des sciences physiques et mathématiques), membre du Bureau des longitudes, il fut nommé membre du Sénat conservateur à sa création, le 4 nivôse an VIII. On lui demandait un jour comment il pouvait voter les terribles conscriptions annuelles : « Cela, répondit-il, ne change pas sensiblement les tables de la mortalité. » Grand-officier de la Légion d'honneur (25 prairial an XII), comte de l'Empire (24 avril 1808), grand-croix de l'ordre de la Réunion (3 avril 1810), Lagrange, dont la santé avait toujours été très délicate, succomba à une fièvre rapide qui lui laissa jusqu'au dernier moment son calme et sa sérénité ; son corps fut déposé au Panthéon. Il a publié un grand nombre de travaux mathématiques dont les plus importants ont été cités plus haut. On a en outre de lui : Essai d'une nouvelle méthode pour résoudre le problème des trois corps (1772); Sur différentes questions d'analyse, relatives à la théorie des intégrales particulières (1779); Mémoire sur la théorie des variations des éléments des planètes (1808); Essai d'arithmétique politique (1796) ; Mémoire sur la théorie générale de la variation des constantes arbitraires dans tous les problèmes de la mécanique (1809) ; Traité de la résolution des équations numériques de tous les degrés; Additions à l'algèbre d'Euler ; Lagrange a écrit un grand nombre d'articles dans les Mémoires de l'Académie de Turin, dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Berlin, dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Paris, dans la Connaissance des Temps et le Journal de l'Ecole polytechnique. Il a aussi laissé d'importants manuscrits dont Carnot, alors ministre, fit l'acquisition, en 1815, pour les remettre à l'Académie des sciences de Paris.