2. Les principes encadrant l'apprentissage junior : concilier, dans le cadre de la scolarité obligatoire, unité des exigences et diversité des parcours

La formation d'apprentissage junior associe deux phases successives :

- une première phase d'« apprentissage junior initial », dénommée « parcours d'initiation aux métiers » ; pendant cette période de découverte et de préparation, qui s'effectue en lycée professionnel ou CFA, le jeune reste sous statut scolaire ; cette étape correspond, de fait, à une version rénovée des CLIPA ; tout en continuant d'être rattaché à un collège, l'élève est placé dans un contexte différent (changement de lieu, d'enseignants, de rythme) qui crée une rupture souvent salutaire pour susciter une motivation nouvelle ;

- une seconde phase d'« apprentissage junior confirmé », consistant en une formation en apprentissage stricto sensu, au cours de laquelle le jeune a un statut d'apprenti ; elle se traduit par la signature d'un contrat d'apprentissage, élargissant ainsi les dérogations déjà prévues par le code du travail pour autoriser l'entrée en apprentissage dès l'âge de 15 ans.

Ces deux phases sont bien distinctes, mais s'inscrivent en continuité au sein d'une formation dont la finalité est l'obtention d'une qualification.

La cohérence de cette formation autour de sa finalité qualifiante la distingue des dispositifs existants -CLIPA et CPA-, à vocation de « préqualification ».

Par ailleurs, la formation d'apprenti junior repose sur plusieurs principes qui sont essentiels pour en garantir la qualité et le succès :

- le principe de libre choix : l'admission dans la formation est ouverte à tous les jeunes dès l'âge de 14 ans, sur la base du volontariat, en accord avec leur famille ;

- le principe de réversibilité , corollaire du principe de libre choix : à tout moment de la formation, jusqu'à ce qu'il ait atteint l'âge limite de la scolarité obligatoire, l'apprenti junior peut choisir de retourner à une scolarité ordinaire au collège ; l'apprentissage junior ne saurait donc être perçu, de fait, comme une filière de relégation ou une orientation précoce ;

- la priorité donnée à l'acquisition du socle commun de connaissances et de compétences ; ainsi, la formation s'inscrit pleinement dans le cadre de la scolarité obligatoire ; l'aptitude du jeune à poursuivre l'acquisition du socle par la voie de l'apprentissage conditionne l'accès à la seconde phase de la formation, c'est-à-dire la possibilité de conclure un contrat d'apprentissage.

A cette fin, l'accent est clairement porté sur l'accompagnement pédagogique de l'apprenti junior, qui se traduit par l'élaboration d'un « projet pédagogique personnalisé », dont le suivi est assuré par un « tuteur », institué dans le texte du projet de loi par la voie d'un amendement adopté à l'Assemblée nationale.

Ce projet personnalisé permet d'articuler les deux phases de la formation autour d'un projet cohérent, et de créer une continuité entre elles.

Ainsi, ce dispositif d'apprentissage junior traduit la mise en oeuvre de la diversité des parcours au sein du collège unique. L'objectif premier d'acquisition du socle commun permet de concilier l'unité des exigences avec cette pluralité offerte dans le cadre de la scolarité obligatoire.

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