d) Des aléas importants
(1) Dans le cas des bases de défense : des difficultés pratiques qui pourraient paradoxalement conduire à une mise en place plus rapide que prévu

La mise en place des bases de défense se heurte, comme il fallait s'y attendre, à certaines difficultés.

Le cas de la base de défense de Valence (1.200 personnes environ), qui n'est pas parvenue à la réduction de 20 postes qui lui avait été fixée comme objectif, a pu suggérer que les bases de défenses de type 1 seraient trop petites. Ainsi, il a été décidé de renoncer aux bases de défense de type 1. Concrètement, cela signifie que les implantations concernées subsisteraient, mais sans le personnel prévu pour leur « groupement de soutien », qui serait transféré à la base de défense à laquelle elles seraient alors rattachées.

Par ailleurs, les bases de défense ne réunissent pas nécessairement les personnels sur un lieu unique, ce qui limite les économies d'échelle, en particulier du fait de l'absence de réseau informatique commun. Tel est ce que suggère un récent rapport d'information 37 ( * ) de nos collègues députés Bernard Cazeneuve et François Cornut-Gentile 38 ( * ) .

Ces difficultés ne semblent pas insurmontables.

Par ailleurs, compte tenu de la difficulté à maintenir pendant plusieurs années un régime de transition, la mise en place des bases de défense pourrait être plus rapide qu'initialement prévu. Ainsi, on évoque désormais comme horizon de fin du redéploiement non plus l'année 2014, mais l'année 2011.

(2) La réforme du MCO : des économies qui pourraient être compensées par un coût d'entretien plus élevé des nouveaux matériels aéronautiques

Dans le cas de la réforme du MCO, le principal aléa semble concerner le coût unitaire du MCO des nouveaux matériels aéronautiques.

Tout d'abord, la technicité accrue des nouveaux appareils pourrait entraîner des surcoûts. Comme notre ancien collègue Yves Fréville l'a montré dans son rapport de 2008 sur le MCO aéronautique 39 ( * ) , pour cette raison, « il ne semble pas possible a priori d'exclure l'hypothèse d'une augmentation « spontanée » du coût du MCO aéronautique de plusieurs centaines de millions d'euros, malgré la diminution du nombre [d'appareils] », et « il n'est donc pas invraisemblable que la réduction d'environ 6.000 postes de MCO aéronautique prévue par la RGPP, qui devrait permettre d'économiser près de 200 millions d'euros par an, ne serve qu'à compenser tout ou partie de cette évolution tendancielle ».

Un autre facteur de renchérissement des coûts de MCO est la part décroissante du MCO de la défense dans le chiffre d'affaire des industries aéronautiques, dont les effets sont aggravés par la faiblesse de la concurrence dans ce secteur.

* 37 Rapport d'information relatif à la réorganisation du ministère de la défense (XIIIe législature, n° 1446).

* 38 « L'absence d'un réseau informatique commun et généralisé ne permettra pas de limiter les déplacements, ne serait-ce que pour échanger les documents ou faire signer les courriers. L'éloignement des différentes composantes de la base de défense constituera alors une source de dépense et non d'économie ».

* 39 Rapport d'information n° 352 (2007-2008) du 21 mai 2008.

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