C. UN EFFET SUR L'EMPLOI ENCORE DIFFICILE À MESURER

Il n'est pas toujours aisé de mesurer le nombre d'emplois directement ou indirectement induits par la création d'un pôle : certains emplois auraient de toute manière été créés par les entreprises. Une évaluation ne devrait d'ailleurs pas se limiter aux nouveaux emplois injectés dans l'économie par les pôles, mais aussi à ceux que l'organisation en réseau et le financement public ont permis de préserver.

Il faut également souligner que :

- s'agissant des pôles de compétitivité , l'expérience internationale montre qu' un cluster n'arrive pas à maturité en deux ou trois ans , mais ne produit son plein effet qu'au bout de dix à quinze ans. Il s'agit d'une politique structurante pour un territoire, qui demande à être poursuivie sur le long terme. Le groupe de travail de notre commission de l'économie a souhaité qu'un indicateur de création d'emplois dans les pôles de compétitivité soit disponible dès 2010.

Un tel indicateur est créé cette année dans le cadre de la mission « Recherche et enseignement supérieur » 9 ( * ) . Il est toutefois permis de se demander pourquoi cet indicateur , qui mesure notamment le taux de croissance depuis 2005 du nombre d'emplois de cadres dans les établissements membres des pôles, n'est pas retracé dans le cadre de la mission « Politique des territoires » ou au moins dans le document de politique transversale « Aménagement du territoire » ;

- s'agissant des pôles d'excellence rurale , tous n'ont pas encore engagé entièrement leurs opérations. Un programme d'évaluation de l'ensemble des pôles d'excellence rurale est en cours de réalisation par la Diact et devrait apporter des conclusions à l'échéance de la première génération de pôles.

Le projet annuel de performances annexé au projet de loi de finances précise (indicateur 2.3), pour les pôles d'excellence rurale, que le nombre d'emplois directs créés et maintenus chez les maîtres d'ouvrage sera de 4 500 à la fin 2009 , soit légèrement moins que la cible fixée qui était de 5 000. Cet écart peut être expliqué par les difficultés économiques rencontrées dans de nombreux territoires, qui les ont poussés à repousser la réalisation de certains projets. Cet indicateur fixe un objectif de 11 600 créations ou maintien d'emplois en 2010, ce qui est en-dessous de la cible espérée initialement de 13 500. Un tel nombre paraît toutefois déjà appréciable et permet d'être raisonnablement optimiste, d'autant qu'il ne prend pas en compte l'effet indirect des PER sur le tissu économique local.

* 9 Mission « Recherche et enseignement supérieur », indicateur 1.1, « Impact de la politique des pôles de compétitivité sur les entreprises et les territoires ». Cet indicateur mesure l'écart constaté entre les pôles de compétitivité et le reste de la France s'agissant d'une part du taux de croissance de la valeur ajoutée des entreprises, d'autre part du taux de croissance de l'emploi des cadres, tous deux mesurés depuis 2005. Il est présenté pour la première fois cette année.

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