II. LES CONTRAINTES FINANCIÈRES NE SAURAIENT CONDUIRE À LA MISE EN PLACE D'UNE INTERCOMMUNALITÉ À DEUX VITESSES

A. LES CONTRAINTES D'UN FINANCEMENT A ENVELOPPE FERMÉE

1. Une même enveloppe pour les communes et les groupements

L'"enveloppe normée" des concours financiers de l'Etat aux collectivités locales et une enveloppe fermée. Par conséquent, toute majoration de l'une des dotations qui la composent se traduit par la diminution des crédits disponibles pour une ou plusieurs autres d'entre elles.

La principale dotation qui compose l'"enveloppe normée" est la dotation globale de fonctionnement (DGF), qui comporte plusieurs sous-dotations : la dotation forfaitaire des communes, la DGF versée aux groupements, ainsi que la dotation de solidarité urbaine (DSU) et la dotation de solidarité rurale (DSR).

La DGF est également une enveloppe fermée. Par conséquent, toute augmentation des sommes consacrées aux groupements se traduit par la baisse des montants disponibles pour les communes.

Ce jeu de "vases communiquants" entre les ressources des groupements et celles des communes a une logique : la DGF sert à financer les compétences des communes. Par conséquent, l'exercice de ces compétences par les communes elles-mêmes ou par leurs groupements ne devrait pas avoir pour effet d'augmenter le volume des crédits nécessaires. A l'inverse, il serait cohérent que les économies d'échelle provoquées par le transfert de compétences à des groupements conduisent à terme à une diminution des sommes nécessaires.

Quoi qu'il en soit, la logique du financement à enveloppe fermée aurait voulu que le financement des nouvelles communautés d'agglomération soit assuré par la fraction de la DGF consacrée aux groupements. Une telle orientation aurait cependant été très préjudiciable aux communes, compte tenu de la décision du gouvernement d'accorder aux communautés d'agglomération un montant de DGF moyen par habitant élevé, soit 250 francs.

2. La nécessité d'un financement extérieur à la DGF

Ainsi, en application du principe selon lequel "on ne finance pas l'intercommunalité contre ses acteurs", le Gouvernement a décidé de mettre en place un financement extérieur à la DGF.

Les modalités de ce financement, prévu à l'article 66 du présent projet de loi, sont doubles :

- un nouveau prélèvement sur les recettes fiscales de l'Etat, dans la limite de 500 millions de francs par an pendant cinq ans ;

- si cette enveloppe se révèle insuffisante, il sera fait appel à la dotation de compensation de la taxe professionnelle (DCTP).

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