ARTICLE 22

Clôture du compte d'affectation spéciale n° 902-20 « Fonds national pour le développement de la vie associative » (FNDVA)

Commentaire : le présent article vise à clôturer le compte d'affectation spéciale n° 902-20 « Fonds national pour le développement de la vie associative » au 31 décembre 2003 et à reprendre les opérations en cours et les reports sur le budget général.

I. LE DROIT EXISTANT

A. LE FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE : UN COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIALE D'ENVERGURE MODESTE


L'article 62 de la loi de finances initiale pour 1984 a créé un compte d'affectation spéciale intitulé « Fonds national pour le développement de la vie associative », ayant pour objet de verser des subventions aux associations d'une part pour la formation de leurs bénévoles et d'autre part pour la réalisation d'études et d'expérimentations. Entre ces deux types de subventions, le partage des ressources est établi à 75 % et 25 %.

Le décret n° 2000-202 du 3 mars 2000 définit les attributions du conseil de gestion du Fonds national pour le développement de la vie associative, composé de 12 représentants associatifs et de 12 représentants issus de différents ministères. Ce conseil de gestion est présidé par le ministre chargé de la jeunesse qui en est également l'ordonnateur.

En recettes, le fonds perçoit une partie du prélèvement sur les sommes engagées au pari mutuel sur les hippodromes et hors hippodromes. Selon les exercices budgétaires, il est abondé par ailleurs par le chapitre 43-90 du ministère de la jeunesse et de l'enseignement scolaire « Jeunesse et vie associative » dans la limite de 20 % des crédits ouverts.

En 2002, 1.211 associations ont déposé des projets représentant au total 4.959 actions de formation, pour un montant global de subventions demandées de 13,934 millions d'euros. 954 associations ont été retenues, représentant 3.426 projets pour un montant global de subventions de 7,44 millions d'euros.

Au titre des expérimentations, 421 associations ont déposé en 2002 456 demandes de subventions, pour un volume global demandé de 5,467 millions d'euros. 140 associations ont été retenues pour un total de 1,53 million d'euros de subventions.

Le compte n° 902-20, doté en loi de finances initiale pour 2002 et 2003 respectivement de 9,991 millions d'euros et de 8,2 millions d'euros, est marqué par un taux de consommation de crédits limité (78 % en 2002) et par des reports significatifs 154( * ) (27 % de la dotation initiale 2002 pour les reports sur l'exercice 2003).

Niveau des budgets exécutés

(en millions d'euros)

 
 

Compte d'affectation spéciale

1999

2000

2001

2002

902-20 Fonds national pour le développement de la vie associative

5,68

6,51

3,43

7,88

Niveau des reports de crédits

(en millions d'euros)

 
 

Compte d'affectation spéciale

Vers 2000

Vers 2001

Vers 2002

Vers 2003

902-20 Fonds national pour le développement de la vie associative

1,92

1,50

1,87

2,77

Le volume financier des opérations apparaît limité pour un compte spécial du Trésor : le Fonds national pour le développement de la vie associative constitue sur le plan financier le moins important des comptes d'affectation spéciale.

B. UN COMPTE REMIS EN CAUSE PAR L'APPLICATION DE LA LOLF

L'article 21 de la loi organique du 1 er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF) prévoit que les recettes des comptes d'affectation spéciale doivent être « par nature en relation directe avec les dépenses concernées ». L'affectation de recettes issues du PMU au financement de la vie associative est donc logiquement remise en cause à l'horizon 2006. Il paraît difficile de trouver une recette affectée « en relation directe » avec la vie associative (autre que les cotisations des bénévoles des associations...).

Le Fonds national pour le développement de la vie associative (FNDVA) ne peut donc être financé que sur les crédits du budget général.

C. DES DYSFONCTIONNEMENTS NOMBREUX

Outre les aspects liés à l'application de la LOLF, d'autres motifs auraient pu militer, depuis longtemps, pour la suppression du Fonds national pour le développement de la vie associative. Le rapport d'avril 1998 de la mission conjointe de l'inspection générale des affaires sociales et de l'inspection générale de la jeunesse et des sports relative au fonctionnement du FNDVA 155( * ) recensait en effet de nombreux dysfonctionnements. Tous ces dysfonctionnements n'ont pas cessé depuis.

Le rapport notait ainsi, parmi d'autres observations, un rythme chaotique de consommation des crédits, des critères de décision non transparents, une étude superficielle des dossiers et un suivi des actions quasi-inexistant.

Dans ses recommandations, le rapport insistait sur la nécessité que le financement des études serve effectivement la vie associative... Ainsi, en 2002, 261 titres de perception ont été émis pour des actions non réalisées en 2000 et 2001, pour un montant global de 227.290 euros.

II. LE DISPOSITIF PROPOSÉ PAR LE GOUVERNEMENT

Le présent article a pour objet de clôturer le compte d'affectation spéciale n° 902-20 (FNDVA). Cette clôture a pour corollaire l'inscription des crédits du fonds sur le chapitre 43-90 « Jeunesse et vie associative », au paragraphe 17 (nouveau) « Développement de la vie associative et formation des bénévoles », à hauteur de 8,2 millions d'euros, soit l'équivalent de la dotation initiale pour 2003 du ministère de la jeunesse et de l'enseignement scolaire.

Cette budgétisation du fonds permettra une régulation en cours d'année de la dotation du FNDVA et d'éventuelles annulations de crédits en fonction du taux de consommation réel de la ligne budgétaire.

III. LA POSITION VOTRE COMMISSION DES FINANCES

La budgétisation du Fonds national pour le développement de la vie associative deux années avant l'échéance de 2006 constitue la sanction d'une gestion passée insuffisamment rigoureuse : les dotations en loi de finances initiale ont manifestement excédé la capacité d'absorption, à la fois du conseil de gestion du FNDVA et des associations.

La budgétisation du FNDVA ne résout cependant pas l'ensemble des problèmes constatés par le rapport précité.

Une déconcentration, voire une décentralisation, des crédits de formation des bénévoles s'impose pour répondre aux besoins des associations de terrain. Seules deux expériences ont été menées à bien en 2003, dans la région Lorraine et dans la région Nord-Pas-de-Calais, ce qui paraît insuffisant et ne répond pas aux enjeux d'une gestion des interventions de l'Etat au plus près des acteurs associatifs.

En tant que rapporteur spécial des crédits des comptes spéciaux du Trésor, votre rapporteur général émettait de vives critiques sur la gestion du fonds dans son rapport sur le projet de loi de finances pour 1994 156( * ) . Il indiquait que la gestion de ce compte semblait avoir au moins partiellement échappé à l'Etat , l'équilibre des forces au sein du conseil de gestion s'opérant au profit des représentants du mouvement associatif qui disposaient de fait du pouvoir de décision. S'agissant de fonds publics, une telle situation apparaissait anormale à votre rapporteur général. Il notait également qu'une part significative des subventions était attribuée à un petit nombre des bénéficiaires, le système suscitant certains phénomènes d'abonnement. En ce qui concerne le financement des études, il soulignait que toutes les études ne constituaient pas une véritable priorité au regard de l'efficacité de la dépense budgétaire . Il relevait parmi les productions de sujets tels « l'ordinobus, vecteur de la communication et du développement culturel des quartiers », « la pédagogie du militantisme dans les mouvements de jeunesse », « Pourquoi un bus anglais », ou « étude d'opportunité sur la mise en place d'une boutique alimentation-conseil sur Mistral-Eaux Claires ».

Toutes ces actions paraissent en définitive bien loin d'une action associative de terrain. Compte tenu du volume des reports et de la logique de la décentralisation, il paraît souhaitable que les crédits du fonds, désormais intégrés au sein du chapitre 43-90 du budget de la jeunesse et de l'enseignement scolaire soient réduits de 2 millions d'euros.

Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter cet article sans modification.

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