II. DES CHIFFRES POUR 2005 PLUS VOLONTARISTES

A. UNE PRÉVISION DE CROISSANCE DU PIB SUPÉRIEURE À CELLE DU CONSENSUS

La prévision de croissance présentée par le gouvernement pour l'année 2005 est légèrement supérieure à celle du consensus des conjoncturistes. Elle est en effet de 2,5 % , contre 2,2 % pour le consensus, comme l'indique le graphique ci-après.

Les prévisions de croissance du PIB pour 2005

(en points de PIB)

Source : commission économique de la Nation, 1 er octobre 2004

Les prévisions les moins optimistes sont celles de L'Expansion (1,8 %), de la Caisse des dépôts (1,9 %) et de Natexis (2 %), la plus optimiste celle de l'OFCE (2,6 %).

L'écart entre la prévision du gouvernement et celle du consensus des conjoncturistes provient essentiellement d'un relatif optimisme en matière de contribution du commerce extérieur à la croissance, comme l'indique le graphique ci-après.

Les prévisions de contribution à la croissance du PIB pour 2005

(en points de PIB)

Source : commission économique de la Nation, 1 er octobre 2004

Ainsi, la contribution du commerce extérieur à la croissance, nulle selon le gouvernement, serait de - 0,3 point de PIB selon le consensus des conjoncturistes. Il est à noter que seuls L'Expansion et JP Morgan prévoient une contribution égale à celle du gouvernement. Tous les autres prévoient une contribution négative du commerce extérieur (jusqu'à - 0,6 point selon le BIPE).

B. UNE PRÉVISION DE DÉFICIT ÉGALE À CELLE DU CONSENSUS UNE FOIS PRISE EN COMPTE LA « SOULTE » D'EDF

Le déficit des administrations publiques en 2004 serait de l'ordre de 3 % du PIB : le gouvernemen t prévoit un déficit de 2,9 % du PIB, et le consensus des conjoncturistes représentés au sein de la commission économique de la Nation un déficit de 3,1 %.

Il faut cependant noter que cette moyenne de 3,1 % concerne des prévisions qui ne prennent pas toutes en compte la « soulte » EDF , de l'ordre de 0,4 point de PIB. Si l'on réduit de 0,4 point de PIB la prévision de déficit dans le cas des organismes ne prenant pas en compte cette « soulte », on obtient une moyenne de 2,9 % , soit identique à la prévision du gouvernement.

Le présent projet de loi de finances présente donc la particularité, comme le projet de loi de finances pour 2004, de prévoir un solde des administrations publiques et une croissance du PIB difficilement compatibles avec le consensus des conjoncturistes :

- dans le cas de l'année 2004 , le gouvernement prévoyait un déficit public de 3,6 % du PIB, contre 4 % du PIB selon le consensus, pour une croissance du PIB égale à celle du consensus, soit 1,7 % ;

- le présent projet de loi de finances prévoit, pour l'année 2005 , un déficit public de 2,9 % du PIB, comme le consensus, la différence provenant cette fois-ci de la prévision de croissance du PIB, de 2,5 % selon le gouvernement et 2,2 % selon le consensus.

Compte tenu de sa prévision de croissance du PIB, le gouvernement semble donc faire preuve d'une certaine prudence en matière de prévision du déficit public pour 2005. En effet, sa prévision de croissance du PIB, supérieure de 0,3 point au consensus, devrait susciter, en retenant l'hypothèse d'une élasticité des prélèvements obligatoires au PIB de 1, un déficit public inférieur de 0,1 ou 0,2 point au consensus. Or, tel n'est pas le cas, une fois ce dernier corrigé afin de prendre en compte la « soulte » d'EDF.

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