B. UNE ÉCONOMIE SOLIDE

1. Les fondamentaux économiques

La croissance slovène est très satisfaisante et remplit actuellement tous les critères de Maastricht requis pour son passage dans la zone euro. Le taux de chômage y est nettement plus faible que le taux moyen de la zone euro, même s'il s'accroît légèrement. Le financement de l'économie y est assuré de façon très concurrentielle dans un secteur bancaire particulièrement actif et bien préparé à l'entrée dans la zone euro.

La croissance (3,9 % en 2005) est largement assise sur le succès des exportations essentiellement tournées vers l'Europe occidentale et les autres pays de l'ex-Yougoslavie où les entreprises slovènes ont beaucoup accru leurs investissements directs. Comme en France, c'est grâce aux petites et moyennes entreprises, et surtout aux très petites entreprises, que l'emploi salarié a pu se développer de 1,8 % entre 2003 et 2005. 90 % des emplois nets créés entre 2003 et 2005 l'ont été dans les secteurs du BTP, de la production manufacturière et surtout des services.

La politique de désinflation, lancée dès l'année 2000, s'est affermie à partir de 2004. Des changements importants sont intervenus dans la structure de l'inflation slovène depuis l'été 2005, la Banque de Slovénie et le gouvernement étant parvenus à maintenir une inflation en dessous de 2,5  % depuis l'année dernière.

Les niveaux de la dette publique et du déficit fiscal sont très satisfaisants, la première s'inscrivant à 7,1 milliards d'euros (30,2 % du PIB) fin 2005, le second à 1,4 % du PIB en prévisions 2005 et 2006, contre 1,7 % du PIB constatés en 2004.

2. Les priorités économiques et sociales

La « Commission pour les réformes », constituée par le gouvernement pour « moderniser le modèle économique et social slovène » propose des réformes structurelles qui s'articulent autour de quatre objectifs :

a) Favoriser la concurrence par le désengagement de l'Etat des secteurs concurrentiels

Pour le moment, ce désengagement concerne l'opérateur historique de téléphonie Telekom Slovenije, la deuxième banque du pays, la NKBM de Maribor, les entreprises du secteur électrique et les participations industrielles des fonds publics d'investissements KAD et de SOD, mais il ne devrait être que partiel, l'Etat entendant conserver une minorité de contrôle dans ces entreprises et banques.

b) Favoriser l'essor de l'économie de la connaissance

Il s'agit d'abord pour l'Etat de parvenir à développer un réseau bon marché de télécommunications sans fil, à bande large, ainsi que la diffusion générale de l'internet haut débit, qui soit accessible à tous les citoyens. De plus, le gouvernement entend encourager une collaboration forte entre certaines universités et les entreprises en matière de recherche et développement et d'innovation. La Slovénie consacre 1,53 % de son PIB pour la recherche et le développement (données 2003) et entend parvenir à 3 % en 2010.

c) Améliorer l'efficacité des administrations

Afin de réduire les dépenses publiques de 2 % du PIB d'ici 2008, puis à nouveau de 2 % avant 2012 (celles-ci représentent actuellement 45,5 % du PIB), le gouvernement entend diminuer en 3 ans de 10 % le montant des dépenses de fonctionnement de l'Etat et de 1 % les coûts des salaires de ses employés.

d) Assurer un meilleur bien-être social dans l'équilibre financier des régimes

En vue d'assurer une juste distribution des transferts sociaux qui corresponde aux besoins réels des populations défavorisées, le gouvernement entend établir une base de données centrale de tous les types de transferts sociaux aux particuliers et la relier aux deux systèmes d'information, le système fiscal (IRPP) et le système patrimonial (registre immobilier).

Par ailleurs, l'indemnisation du chômage devrait devenir dégressive, et les bénéficiaires d'une indemnité être obligés d'accepter le travail qui leur est offert ou bien de s'intégrer dans un programme public d'emploi. Enfin, l'âge légal de départ en retraite, actuellement à 58 ans, devrait être progressivement porté à 65 ans, avec des mesures incitatives de maintien à l'emploi pour les salariés de 58 à 65 ans.

A ces projets de réformes s'ajoute celui d'une réforme fiscale inspirée du système de « flat tax », avec taux unique d'IRPP à 20 % pour les redevables et taux unique de TVA, également à 20 %.

La prochaine échéance électorale législative étant fixée à 2008, ces réformes devraient être mises en oeuvre en 2006 et 2007, selon un agenda encore à définir et à l'issue d'une large concertation sociale et d'un débat au parlement.

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