ANNEXE I - TABLEAU DE DONNÉES SYNTHÉTIQUES SUR LA JORDANIE

Nom officiel

Royaume hachémite de Jordanie

Nature du régime

Monarchie parlementaire

Chef d'Etat

Roi Abdallah II de Jordanie (depuis le 7 février 1999)

Superficie

92.300 km²

Population

6,388 millions (M) (hors réfugiés syriens)

Capitale

Amman

Villes principales

Amman (2,5 M d'habitants) ; Irbid (1,1 M d'habitants) ; Zarka (900.000 habitants)

Langue officielle

Arabe

Monnaie

Dinar jordanien (JD)

Fête nationale

25 mai (Commémoration de la déclaration d'indépendance, au terme du mandat britannique)

Taux de croissance démographique

2,2 %

Espérance de vie

homme = 71,6 ans ; femme = 74,4 ans (2011)

Taux d'alphabétisation (2009)

93,3%

Indice de développement humain (Classement PNUD 2012)

0,7 (100 ème mondial)

PIB 2012

30,99 milliards $

PIB par habitant (2012)

4.850 $

Taux de croissance (2012)

2,7%

Taux de chômage (2012)

12,5 %

Taux d'inflation (2012)

4,8 %

Solde budgétaire (2012)

-8,2 %

Solde commercial

-33,9 % du PIB

Principaux clients (2012)

USA, Irak, Inde, Arabie Saoudite, Liban

Principaux fournisseurs (2012)

Arabie Saoudite, Chine, USA, Italie, Allemagne

Exportations de la France vers la Jordanie

324 M€

Importations françaises depuis la Jordanie

13,3 M€

Part des principaux secteurs d'activités dans le PIB (2011)

- agriculture : 4,5 %

- industrie : 30,8 %

- services : 64,7 %

Source : ministère des affaires étrangères et du développement international

ANNEXE II - LOCALISATION RÉGIONALE DE LA JORDANIE

ANNEXE III - CARTE GÉOGRAPHIQUE DE LA JORDANIE

Source : ministère des affaires étrangères et du développement international

ANNEXE IV - PRINCIPAUX ÉLÉMENTS HISTORIQUES, POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES SUR LA JORDANIE

Sources : site du ministère des affaires étrangères et du développement international

La France et la Jordanie sont liées par une relation d'amitié et de confiance qui est le fruit d'un intérêt mutuel et d'un dialogue étroit. Que l'on remonte à la visite à Paris du jeune roi Hussein en novembre 1964, ou à celle de son fils, le Roi Abdallah II, en novembre 1999 quelques mois seulement après son accession au trône, les relations franco-jordaniennes se distinguent par leur qualité et leur diversité. Le Roi Abdallah II effectue au moins une visite de travail en France chaque année et les échanges ministériels et parlementaires franco-jordaniens sont multiples. La dernière visite du Roi à Paris remonte à juillet 2012 et le Président de la République a effectué une visite en Jordanie le 23 juin dernier. Notre relation est aujourd'hui exemplaire, tant sur le plan politique, qu'économique et culturel.

I. GÉOGRAPHIE

Bordée au Nord par le Yarmouk, et à l'Ouest par le Jourdain, la Mer Morte et le Wadi Araba, la Jordanie dispose, à Aqaba, d'une ouverture large de quelques kilomètres sur la Mer Rouge. Son territoire est composé à 80 % de déserts qui s'étendent à l'Est en direction de l'Irak et, au Sud-Est, vers l'Arabie Saoudite. Le climat jordanien est sec et chaud et la Jordanie figure parmi les pays du monde les moins riches en eau.

II. HISTOIRE

Outre la Transjordanie à partir de 1921, les Hachémites ont régné sur l'Irak et le Hedjaz, province occidentale de l'actuelle Arabie saoudite. Ennemis des Turcs pendant la Première guerre mondiale, ils bénéficient du soutien des Britanniques, notamment de Lawrence d'Arabie, pour engager une grande révolte arabe. Arrière grand-père du roi Hussein, le chérif de la Mecque proclame l'indépendance du Hedjaz, en novembre 1916. Il en est chassé en 1924, et définitivement dépossédé du Hedjaz fin 1925, par Abdel Aziz Al-Saoud, qui s'apprête à réunir les diverses provinces de la péninsule arabique pour fonder son royaume.

Le pouvoir des Hachémites continue de s'exercer sur deux royaumes, l'Irak et la Transjordanie, confiés respectivement à Fayçal et Abdallah - les deux fils de Hussein - par la Grande-Bretagne. L'émirat de Transjordanie est créé en 1921.

A Amman, Abdallah, chef de file historique de la branche jordanienne des Hachémites, est proclamé souverain d'un Etat indépendant en 1946. En avril 1950, il annexe la Cisjordanie palestinienne, sur la rive ouest du Jourdain. Après l'assassinat du Roi Abdallah par un Palestinien, le 20 juillet 1951 à Jérusalem, son fils Talal hérite du trône, puis son petit-fils, Hussein, qui devient en 1952 le troisième souverain hachémite. Il prend ses fonctions le 2 mai 1953.

Au décès du Roi Hussein, son fils aîné, Abdallah, accède au trône en février 1999.

III. POLITIQUE INTÉRIEURE

La Jordanie, par ses choix politiques et économiques, se veut un exemple de modération et de modernité au Proche-Orient. Dans un environnement régional marqué par les crises, elle s'efforce de préserver sa stabilité et son identité. Sa population est pour moitié transjordanienne et pour moitié d'origine palestinienne. Le HCR recense deux millions de réfugiés palestiniens enregistrés dont 17 % vivent encore dans dix camps répartis sur le territoire. Les réfugiés irakiens sont également très nombreux (450.000 selon les autorités) et le nombre des réfugiés syriens augmente de jour en jour (570.000 selon le HCR).

La Jordanie connaît depuis janvier 2011 une contestation politique et sociale d'amplitude moyenne. Celle-ci s'exprime généralement de manière pacifique mais peut donner lieu à des heurts ponctuels et localisés. Les revendications des manifestants sont d'ordre économique et politique.

D'une part, les classes modestes et moyennes, qui pâtissent de la dégradation de la conjoncture économique, réclament plus de justice sociale et une lutte plus efficace contre la corruption. D'autre part, plusieurs partis politiques, réunis sous la bannière du Front national pour la Réforme, se mobilisent sur le thème de la réforme institutionnelle. Parmi leurs revendications figurent notamment : la réforme de la loi et du découpage électoraux et la désignation du Premier ministre par la Chambre des députés.

Dans ce contexte, le gouvernement a lancé une réforme constitutionnelle en septembre 2011, afin d'étendre les prérogatives de l'autorité judiciaire, renforcer les pouvoirs du parlement et créer une cour constitutionnelle. La loi électorale a également été modifiée en juillet 2012. Des élections législatives se sont déroulées le 23 janvier 2013, leur déroulement a été qualifié de « globalement transparent » par la mission d'observation électorale de l'Union européenne. Le Premier ministre Abdallah EL-NSOUR a été reconduit dans ses fonctions le 30 mars 2013.

IV. SITUATION ÉCONOMIQUE

L'économie jordanienne est parmi les plus vulnérables du Moyen-Orient. La Jordanie dispose de ressources énergétiques très limitées, ce qui l'oblige à importer une grande part de ses besoins. La rareté de ses ressources hydriques est également une difficulté à laquelle elle doit faire face.

L'économie jordanienne a subi de plein fouet l'impact combiné de la crise financière internationale, du printemps arabe et de la crise en Syrie sur son commerce extérieur et sur les flux touristiques. Son taux de croissance, après avoir oscillé autour de 8% entre 2004 et 2008, s'est stabilisé à un niveau plus modeste (+2,7% en 2012), légèrement supérieur à celui de la population (+ 2,2%). La croissance devrait être légèrement supérieure en 2013 (autour de 3%). Le taux de chômage était de 12,8% au premier trimestre 2013.

La situation budgétaire jordanienne est fragile. Elle se caractérise par un endettement important et croissant, atteignant 75,5% du PIB fin 2012. Le royaume reçoit un soutien budgétaire important de la part de ses principaux partenaires (FMI, BM, Etats-Unis, pays du Golfe, UE, Japon, France). Le FMI a approuvé le 3 août 2012 une ligne de crédit de 2 Mds$ sur trois ans. Afin de bénéficier de cette aide, la Jordanie s'est engagée dans une démarche de réforme structurelle de son économie et de ses finances publiques : baisse et meilleur ciblage des subventions (énergie notamment), réformes fiscales, formation professionnelle. L'afflux massif de réfugiés syriens pèse également sur les infrastructures et les ressources du pays (eau, énergie), ainsi que sur la situation de l'emploi.

V. POLITIQUE EXTÉRIEURE

L'alliance avec les Etats-Unis constitue le fil rouge de la diplomatie jordanienne, ce qui a été encore rappelé lors de la visite du président Obama en Jordanie, les 22 et 23 mars derniers. Les Etats-Unis fournissent à la Jordanie une aide militaire et économique importante. Un accord de libre échange a été signé en 2001 (le premier entre Washington et un pays arabe) et les Etats-Unis sont le 3ème fournisseur et le 1er client de la Jordanie (13,8% des exportations en 2009).

Second pays arabe, après l'Egypte, à avoir signé un accord de paix avec Israël (1994), la Jordanie est fortement mobilisée en faveur du processus de paix et le Roi rappelle régulièrement l'urgence de mettre en oeuvre une solution prévoyant la création d'un Etat palestinien sur la base de l'initiative arabe de paix. Le Royaume a nommé le 28 septembre 2012 un nouvel ambassadeur à Tel-Aviv.

La relation avec les pays du Golfe se développe, notamment avec le Koweït (premier investisseur étranger en Jordanie), le Qatar, les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite, qui est l'autre grand partenaire économique. La relation avec le Conseil de Coopération des Etats Arabes du Golfe fait l'objet d'un partenariat renforcé dont les projets de coopération s'appuient sur une enveloppe de 5 Mds$ sur 5 ans.

La Jordanie subit de plein fouet l'impact de la crise syrienne. Alors qu'elle fait face à une menace sécuritaire due aux combats qui font rage de l'autre côté de sa frontière nord, elle a accueilli un flux important de réfugiés syriens (570.000 inscrits au HCR, plus de 1.200.000 selon les autorités en incluant les Syriens déjà présents en Jordanie avant le conflit) qui pèsent sur les ressources du pays. Le camp de Za'tari, situé près de la frontière syrienne, compterait environ 80.000 résidents. La Jordanie est très préoccupée par les conséquences de la crise syrienne sur sa propre stabilité. Si le Roi Abdallah II a appelé Bachar Al Assad à quitter le pouvoir en novembre 2011, la Jordanie demeure réticente à une intervention militaire étrangère et privilégie une solution politique qui permettrait de préserver l'unité territoriale de la Syrie et les droits de toutes les confessions.

VI. LES RELATIONS UE-JORDANIE

A. LE STATUT AVANCÉ

Liée dès 1977 par un accord de coopération avec la CEE, puis signataire d'un accord d'association avec l'UE dès le 24 novembre 1997 (entré en vigueur le 1er mai 2002), la Jordanie est un partenaire privilégié de l'UE : elle est, avec le Maroc, le seul pays du voisinage Sud à avoir obtenu un « Statut avancé » (plan d'action UE-Jordanie adopté le 23 mars 2012).

La dixième session du Conseil d'Association UE-Jordanie s'est tenue à Bruxelles le 19 décembre 2012, sous la co-présidence côté européen de la Ministre des affaires étrangères chypriote, Mme Erato Kozakou-Marcoullis, et du Commissaire à l'Élargissement et à la Politique européenne de voisinage, M. Stefan Füle, et côté jordanien, du Ministre des Affaires étrangères Nasser Joudeh. L'UE a constaté les réformes engagées par la Jordanie et marqué son soutien à leur poursuite dans les domaines de l'Etat de droit, de la gouvernance et des droits de l'Homme. Les autorités jordaniennes ont autorisé le déploiement d'une mission d'observation électorale de l'UE durant les élections législatives du 23 janvier 2013.

B. LES RELATIONS COMMERCIALES

L'accord d'association UE-Jordanie, comme ceux signés avec les autres pays tiers méditerranéens, prévoit notamment un démantèlement tarifaire graduel pour les échanges de produits industriels, étalé sur douze ans, qui sera complet le 1er mai 2014. Les mesures de libéralisation des échanges et de démantèlement tarifaires, notamment pour les produits industriels, ont ainsi favorisé une expansion des échanges commerciaux entre l'UE et la Jordanie, qui ont atteint 3,8 Mds€ en 2012 (exportations jordaniennes vers l'UE : 342 M€ soit 6,1% ; exportations européennes vers la Jordanie : 3,443 Mds €, soit 26,5%), faisant de l'UE le deuxième partenaire commercial de la Jordanie après l'Arabie saoudite (20,3% des échanges).

Un début de libéralisation des échanges de produits agricoles a été entamé avec l'entrée en vigueur d'un premier accord dans ce domaine le 1er janvier 2006. Les échanges agricoles demeurent fortement excédentaires pour l'UE (en 2012 : exportations : 563 M€ ; importations : 23 M€).

Les échanges commerciaux pourraient être encore renforcés par un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), dont la négociation devrait être engagée en 2014. A l'initiative de la France, le Conseil a adopté le 14 décembre 2011 quatre mandats de négociations d'accords de libre-échange complets et approfondis avec la Tunisie, le Maroc, la Jordanie et l'Egypte, avec comme perspective la constitution progressive d'un espace économique commun visant à l'intégration à terme de ces partenaires au marché intérieur européen. La portée de ces mandats dépasse celle de négociations commerciales classiques sur l'ouverture du marché communautaire : il s'agit de viser un rapprochement des cadres juridiques locaux avec les règles communautaires. Le principe assumé par cette démarche consiste à proposer à ces pays « tout sauf les institutions ».

C. AIDE DE L'UNION EUROPÉENNE

1. L'assistance européenne

En augmentation par rapport aux précédents programmes, est passée de 108 M€ (MEDA I, 1995-1999) à 345 M€ (MEDA II, 2000-2006) puis 633 M€ pour la programmation 2007-2013 (Instrument européen de voisinage et de partenariat - IEVP). L'enveloppe de crédits pour la période 2011-2013, initialement limitée à 223 M€, a été revue à la hausse à hauteur de 70 M€ en 2012 et 21 M€ en 2013 dans le cadre de l'initiative SPRING (Support for Partnership Reform and Inclusive Growth), adoptée en septembre 2011, qui vise à apporter un appui complémentaire à la transition politique. L'Union européenne a également accordé à la Jordanie en octobre 2013 une aide macro-financière de 180 M€ sous la forme d'un prêt à moyen terme.

La Jordanie bénéficie par ailleurs des prêts de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP, qui correspond au mandat pour les pays tiers méditerranéens de la BEI), pour un montant total de 284 M€ depuis 2007 (chiffre au 31/12/2012).

Des perspectives de nouveaux prêts ont été ouvertes par le relèvement, à hauteur d'un milliard € (de 8,7 à 10,4 Mds€) sur la période 2007-2013, du plafond des prêts de la FEMIP.

La Jordanie est enfin devenue, fin 2011, membre de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui a ouvert un bureau à Amman le 25 avril 2012. La BERD a investi 30 M$ dans le système bancaire jordanien et octroyé un prêt de 100M$ destiné à la construction d'une centrale électrique. La Jordanie s'est vue reconnaître le statut de pays bénéficiaire le 4 novembre 2013.

3.2. Depuis 2012, l'Union européenne s'implique dans l'accueil des réfugiés syriens en Jordanie (567 000 au 18/12/2013) sous la forme d'une importante aide humanitaire (ECHO, 115 M€ dans les abris, l'hygiène et la santé notamment) ou d'actions de développement dans les villes accueillant des réfugiés (IEVP et IS : 107 M€ dans l'éducation et la création d'emploi notamment).

2. Les questions migratoires

Lors de la réunion de la task-force UE-Jordanie du 22 février 2012, la perspective du lancement d'un dialogue sur les migrations, la mobilité et la sécurité a été évoquée à la demande des Jordaniens, qui ont réitéré à plusieurs reprises leur souhait de bénéficier de ce type de dialogue. Ce dialogue, appelé à se concrétiser sous la forme d'un « partenariat pour la mobilité », doit permettre de mieux gérer la mobilité des personnes pour des séjours de courte durée, de lutter contre la migration irrégulière et la traite des êtres humains et de renforcer la coopération en matière de migrations et de développement, et d'accueil des réfugiés conformément aux normes internationales.

Le dialogue a officiellement été lancé les 11 et 12 décembre 2012. Deux missions d'identification des besoins ont été organisées en février (protection internationale, gestion des frontières et documents d'identité) et juillet 2013 (la criminalité organisée et le terrorisme ; la migration légale ; traite des êtres humains). Ces missions ont débouché sur des analyses et des recommandations très détaillées et ont permis d'identifier des pistes de coopération. La Jordanie a clairement manifesté sa volonté de coopération. Un projet de déclaration est en cours d'élaboration et devrait être prochainement présenté à la partie jordanienne.

3. Union pour la Méditerranée

La Jordanie a succédé en juin 2012 à l'Egypte à la coprésidence Sud de l'Union pour la Méditerranée. L'ancien représentant de la Jordanie auprès de l'UE, M. Ahmed Massadeh, avait occupé le poste de Secrétaire général de l'UpM de janvier 2010 à janvier 2011 avant d'en démissionner. Dans ce cadre, la Jordanie participe à plusieurs projets en cours, dont celui plus spécifiquement centré sur le « réseau de chemin de fer jordanien », labellisé comme projet UpM et qui permettra notamment de construire un réseau reliant Aqaba à la frontière syrienne.

4. Dialogue politique

Les récentes visites en Jordanie de la Haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton en juin 2013, ainsi que celles de la Commissaire en charge de la coopération internationale, de l'aide humanitaire et de la réaction aux crises, Kristalina Gueorguieva, en janvier et mai 2013, ainsi que du Commissaire en charge de l'élargissement et de la politique européenne de voisinage, Stefan Füle, en juin 2013, illustrent le fort soutien de l'UE à la Jordanie. De son côté, le Roi Abdallah II s'est rendu le 5 décembre 2013 à Bruxelles, où il a notamment rencontré le Président du Conseil européen, Hermann Van Rompuy, le Président de la Commission européenne, José-Manuel Durão Barroso, la Haute représentante, Catherine Ashton, ainsi que le Président du Parlement européen, Martin Schulz. Ils ont évoqué la situation régionale, la crise humanitaire syrienne, la négociation d'un accord de libre-échange et le partenariat pour la mobilité.

VII. LA FRANCE ET LA JORDANIE

A. RELATIONS BILATÉRALES

La France et la Jordanie sont liées par une relation d'amitié et de confiance. La France partage une grande proximité de vues avec la Jordanie sur de nombreux sujets régionaux et internationaux. Le dialogue entre nos deux pays est donc étroit et approfondi. La visite en France du Roi Abdallah II a attesté, le 3 juillet 2012, de la solidité des liens entre nos deux pays. La France a annoncé à cette occasion l'octroi d'un prêt budgétaire sectoriel de 150M€ destiné à appuyer la réforme du secteur de l'électricité. La deuxième tranche de ce prêt (50 M€) a été versée en octobre 2013. Ce soutien s'inscrit dans le cadre du Partenariat de Deauville et vise à accompagner la Jordanie dans son processus de réformes politique, économique et sociale.

Le Ministre des Affaires étrangères s'est rendu en Jordanie le 15 août 2012, manifestant le soutien fort de notre pays, notamment par l'installation d'une antenne médico-chirurgicale française dans le camp de réfugiés syriens de Za'tari. Les médecins français ont ainsi pratiqué à ce jour, près de 350 actes chirurgicaux, 12.500 consultations et 40.000 vaccinations. Cet hôpital de campagne a été retiré le 2 décembre 2013 afin d'être affecté à d'autres mission d'urgence.

La France a immédiatement renforcé son soutien aux ONG présentes dans le camp afin de compenser le retrait du dispositif militaire. Elle poursuit en outre ses contributions aux grandes agences humanitaires présentes en Jordanie (PAM, HCR, UNICEF et CICR notamment).

Les visites du Ministre de la défense (13 septembre 2012) et du Ministre délégué chargé des anciens combattants (25 décembre 2012) ont également permis de marquer le soutien de la France au Royaume hachémite.

Le Président de la République a réaffirmé, le 23 juin 2013 à l'occasion de sa visite à Amman, combien les positions françaises et les positions jordaniennes étaient convergentes sur les réponses à apporter aux grandes crises de la région.

La Ministre déléguée chargée des Français de l'étranger a effectué un déplacement en Jordanie du 25 au 28 septembre 2013. A cette occasion, elle a inauguré le nouveau lycée français d'Amman, un établissement moderne qui illustre l'importance que la France accorde à la réussite scolaire des Français de l'étranger. La Ministre s'est également rendue dans le camp de réfugiés de Za'atari où elle a rencontré les responsables du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et les nombreux personnels médicaux et humanitaires français oeuvrant sur place, notamment au sein de l'hôpital de campagne mis en place par la France.

B. RELATIONS ÉCONOMIQUES

Les relations économiques franco-jordaniennes ont connu un important développement à l'occasion de la privatisation de l'économie du royaume. La France est le 13ème fournisseur de la Jordanie et son 57ème client. Les exportations françaises ont atteint 324 M€ en 2012, en hausse de 3,8% (hors livraison de trois Airbus A320 en 2011). Avec 1 Md€, la France se place au troisième rang des investisseurs étrangers, derrière le Koweït et l'Arabie saoudite, à parité avec les Etats-Unis. La France est surtout présente dans les télécommunications qui représentent 66% des investissements français (France Telecom), les services bancaires, la production de ciment (Lafarge), la distribution et le traitement des eaux (Veolia, Suez), la distribution de carburant (Total) et les transports (gestion de l'aéroport d'Amman par ADP).

C.. COOPÉRATION CULTURELLE, SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

La France entretient une coopération scientifique et technique variée dans des secteurs clés de l'économie jordanienne tels que l'énergie, l'eau et le tourisme. La bonne gouvernance, la justice, la modernisation de l'Etat, la valorisation des ressources archéologiques et la culture font aussi partie de nos priorités.

L'antenne de l'Institut Français du Proche-Orient (IFPO) d'Amman conduit des recherches archéologiques, d'histoire et de sociologie contemporaine d'intérêt scientifique pour la France et la Jordanie. L'Institut français de Jordanie (IFJ) est l'opérateur culturel de la France en Jordanie. Il assure notamment la promotion et la diffusion de la langue et de la culture françaises par des cours de français et une ambitieuse programmation culturelle. Il s'associe également avec les acteurs culturels jordaniens afin de promouvoir des projets culturels conjoints. Le nouveau lycée français d'Amman, qui sera inauguré en septembre 2013, renforcera bientôt notre coopération culturelle et linguistique avec la Jordanie.

Le portefeuille de l'Agence française de développement (AFD) s'élève aujourd'hui à environ 400 M€ (dont Proparco, sa filiale dédiée au financement du secteur privé), ce qui en fait l'un des principaux bailleurs bilatéraux du Royaume. Ses interventions s'effectuent principalement sous forme de prêts (en majorité non souverains). L'Agence a signé en juillet 2011 un cadre d'entente (MoU) avec les autorités jordaniennes définissant les priorités sectorielles de son intervention : eau, énergie, transports.

VIII. LA JORDANIE ET LES NATIONS-UNIES

La Jordanie a été élue au Conseil de sécurité des Nations Unies le 6 décembre 2013. Cette élection illustre la confiance que la communauté internationale place dans la Jordanie qui, par son message de modération et de tolérance, joue un rôle important en faveur de la paix et de la sécurité, non seulement au Proche et Moyen-Orient, mais plus largement dans le monde au travers notamment de son importante contribution en casques bleus déployés au sein des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. La Jordanie présidera le Conseil de sécurité au mois de janvier 2014.

L'Organisation des Nations Unies est présente en Jordanie à travers 14 agences qui sont coordonnées par l'UNCT (United Nations Country Team). En accord avec les autorités jordaniennes, l'ONU intervient afin de renforcer la gouvernance et la justice sociale, promouvoir la jeunesse et l'égalité homme-femme, améliorer les services sociaux et le système sanitaire. Elle apporte un soutien majeur à la Jordanie dans l'accueil d'un très grand nombre de réfugiés, qu'il s'agisse des réfugiés palestiniens ou syriens.

De son côté, le Royaume de Jordanie s'implique dans le dispositif de gestion des crises des Nations Unies en fournissant des contingents militaires aux opérations de maintien de la paix déployées par l'ONU.

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